Ben Gourion, par Monique Naccache
Lorsque Ben Gourion était premier ministre d'Israël, il a voyagé aux Etats-Unis pour rencontrer le Président Eisenhower, lui demandant aide et soutien dans les premiers temps difficiles de l'Etat d'Israël.
John Foster Dulles, qui était alors secrétaire d'Etat, a défié Ben Gourion comme suit :
"Dites-moi, Monsieur le Premier ministre – Qui donc, vous et votre État êtes censés représenter? ...Les Juifs de la Pologne, ou ceux du Yémen, de Roumanie, du Maroc, d'Irak, de Russie ou peut-être du Brésil ? …. Après 2000 ans d'exil pouvez-vous honnêtement parler d'une seule nation, d’une culture unique? Pouvez-vous parler d'un héritage unique ou peut-être une seule tradition juive? "
Ben Gourion lui répondit ceci :
«Ecoutez, Monsieur le Secrétaire d'Etat – Il y a environ 300 ans, le Mayflower quittait l’Angleterre avec les premiers colons qui s'établirent dans ce qui allait devenir la plus grande superpuissance démocratique connue sous le nom des États-Unis d'Amérique. Maintenant, pouvez-vous me faire une faveur, sortez dans les rues et trouvez 10 enfants américains en leur demandant ce qui suit:
1/ quel était le nom du capitaine du Mayflower?
2/ combien de temps le voyage a-t-il duré ?
3/ que mangeaient les passagers ?
4/ quelles étaient les conditions de navigation au cours du voyage?
Je suis sûr que vous conviendrez avec moi qu'il y a de bonnes chances que vous n'obteniez pas une bonne réponse à ces questions.
Maintenant en revanche - pas 300 mais il y a plus de 3000 ans, les Juifs ont quitté le pays d'Égypte.
Je voudrais vous prier, Monsieur le Secrétaire, lors de vos voyages à travers le monde, de demander à 10 enfants juifs dans ces différents pays de répondre à ces questions :
1/ quel était le nom du chef qui a sorti les Juifs hors d'Égypte?
2/ combien de temps cela leur a pris avant d'arriver en Terre d'Israël?
3/ que mangeaient-ils pendant la traversée du désert?
4/ que s’est-il passé lorsqu’ils se sont retrouvés devant la mer ?
Une fois que vous aurez obtenu les réponses à ces questions, je vous invite à reconsidérer soigneusement la question que vous venez de me poser.