Plus d'un tiers des 18-34 ans veulent quitter la France
Selon un sondage OpinionWay, un grand nombre d'étudiants et de jeunes professionnels songent à s'expatrier. Définitivement, pour certains.
PAR PHALÈNE DE LA VALETTE| Le Point.fr
"Génération quoi ?" interroge l'enquête de France 2 consacrée aux 18-34. "Génération expat", sont visiblement prêts à répondre un tiers des jeunes Français,d'après un sondage OpinionWay pour Le Figaro Étudiant et France TV. À la question "Dans les 5 à 10 ans à venir, avez-vous l'intention de vous installer à l'étranger ?", 34 % disent "oui". On pourrait l'interpréter comme une simple passade, un séjour du type Erasmus planifié par des étudiants enthousiastes à l'idée de découvrir le monde. Mais non. Parmi ceux qui ont l'intention de s'expatrier, 41 % songent à le faire "définitivement" et la majorité sont des professionnels de 30 à 34 ans.
Un départ de France visiblement motivé par la démotivation. En effet, deux tiers des sondés (67 %) pensent que "la société de demain" ne leur permettra pas de "réaliser (leurs) rêves". Et 14 % sont pessimistes au point de répondre "non pas du tout" à la question. Là encore, la plupart sont de jeunes actifs qui considèrent que leur vie professionnelle occupera une place aussi, sinon plus, importante dans leur vie que dans celle de leurs parents, autrement dit que la dose de travail ne sera pas réduite.
Pas de volonté de changer les choses
Cette étude confirme celle effectuée par Viavoice pour W&Cie en début d'année, qui indiquait que la moitié des jeunes étudiants et professionnels désiraient, si possible, vivre ailleurs et que 66 % d'entre eux jugeaient la France en déclin. "Ces résultats illustrent des sentiments mêlés de ras-le-bol, de lassitude ou de curiosité, expliquait alors Denis Gancel, P-DG de W&Cie (une filiale du groupe Havas). Dans un contexte aussi morose, la solution est donc claire : partir. Un désir qui ne se cantonne pas à la déclaration d'intention, mais se traduit dans les faits, à en juger par les rapports de la Conférence des grandes écoles. Ceux-ci attestent en effet qu'un quart des jeunes diplômés obtiennent leur premier poste à l'international. Dans le cas de l'École supérieure de commerce de Paris (ESCP), le chiffre atteint même 40 % !
Autre élément instructif, le sondage d'OpinonWay montre que les jeunes ont beau être désabusés quant à l'avenir de leur pays, ils n'ont pas pour autant l'intention de s'engager pour changer les choses. Et surtout pas en politique ! 80 % des 18-34 ans répondent ainsi par la négative à l'idée d'intégrer un mouvement politique ou un syndicat. Même l'engagement associatif ne trouve pas grâce à leurs yeux puisque près de 60 % d'entre eux n'en veulent pas non plus. De quoi désespérer ceux qui restent en France...