CHARLES ZRIHEN SUR LA PROGRAMMATION DU 16E FESTIVAL DU FILM ISRAÉLIEN DE PARIS
Par Yaël
Alors que les dernières éditions se passaient au Cinéma des Cinéastes, du 29 mars au 16 avril 2016, le 16e festival du film israélien de Paris passe sur la rive gauche et se joue aux 7 parnassiens. rencontre avec le directeur du festival et grand spécialiste du cinéma israélien, Charles Zrihen pour parler les films et des artistes que l’on va pouvoir découvrir…
Comment s’est passé le changement de lieu du festival?
Le cinéma des cinéastes a vu bouger les dates d’un autre festival dédié à l’écologie et ne pouvait plus me proposer qu’un créneau début mars, en plein dans les vacances scolaires. J’ai alors passé plus de trois mois à trouver un lieu pour le festival. On m’a pas mal aidé, donné des adresses, j’ai été soutenu, notamment par D. Ehrenfried, cela a failli marcher au Balzac mais ils n’avaient pas une semaine entière de libre… Et puis je suis allé voir les directeurs de l’Elysée Lincoln où certaines projections du festival avaient déjà eu lieu, il y a longtemps. C’est la même famille qui détient le Lincoln, le Caumartin et les 7 Parnassiens. Ils m’ont proposé les 7 Parnassiens et de faire tourner notre bande-annonce dans les trois cinémas.
Je me réjouis de ce changement pour plusieurs raisons : d’abord cela va renouveler le public et je suis sur que les fidèles nous suivront; ensuite les 7 Parnassiens est dans une galerie marchandes et notamment pour certains partenariats – par exemple avec le vin Yarden- ça va être tout à fait sympathique pour le public de venir voir des films et faire un peu de shopping en vue de Pessah (La Pâques juive) à des prix défiant toute concurrence. Enfin, les séances commencent désormais le matin (11h) ce qui va permettre d’attirer des plus jeunes notamment autour de la programmation des courts métrages de l’école de Bezalel. La dernière projection de chaque jour va se terminer vers 21h, ce qui laisse place à de nombreux débats.
Justement parlant débat, chaque année, le festival est très réputé pour faire venir les acteurs du cinéma israélien. Qui sont les invités attendus et qui vont animer des tables-rondes?
Cette année, il y a un peu moins de longs-métrages de fiction et un peu plus de documentaires avec plus de profondeur et plus de sujets. Sachant que chaque film passe au moins deux fois, c’est un programme très propice aux rencontres et aux questions avec le public. Par exemple, j’ai adoré le film de Yoram Ron surEmmanuel Levinas, et j’aimerais le faire présenter (comme à Bruxelles il y a peu) par Ariel Wizman qui connaît bien Levinas et aussi par l’historien Isy Morgenzstern. Ensuite, je suis ravi d’annoncer que le génial réalisateur Tomer Heyman vient présenter son très beau film sur le directeur de la Batsheva Dance Compagny Ohad Naharin et j’aimerais beaucoup faire venir ce dernier aussi. Le grand homme de théâtre Nissim Aloni sera à l’honneur au festival et Doron Djerassi, le réalisateur de Once upon a time there was a king qui parle de cette grande figure sera à Paris pour présenter le film. Côté fiction, alors qu’on projette le nouveau film de Shemi Zahrin, De douces paroles, on va aussi organiser une petite rétrospective en montrant deux autres films de ce réalisateur. Il vient les présenter. J’aimerais aussi beaucoup que Hadar Morag, la réalisatrice deWhy hast thou forsaken me? puisse venir. Son film a failli remporter la compétition de Venise et ce n’est pas peu!
Parmi les films de fiction qui seront présentés au Festival, lequel vous a le plus marqué?
Je me suis beaucoup battu pour pouvoir montrer L’Esprit d’escalier d’Elad Keidan (Afterthought) qui avait été montré en séance spéciale à Cannes l’an dernier (lire notre live-report ndlr). Ce film est absolument génial. Et puis le film d’ouverture, qui passera le mardi 29 mars, Baba Joon de Yuval Delshad, un film très sensible sur la relation père/fils et qui a remporter la compétition du Festival du film de Jérusalem.
Côté documentaires, la philosophes sont à l’honneur avec un film sur Levinas et un autre sur Arendt, mais aussi Tel AViv. Il y a deux films sur la ville. Pouvez-vous nous en parler?
Ce sont deux films très différents Tel Aviv Live du plasticien Nellu Cohn, qui avait déjà fait une exposition de photo au festival, est un petit bijou. Et Tel Aviv, l’illusion d’une ville est un film d’étudiant qui mêle de magnifiques images de la villes prises par un drone, avec une interview du réalisateur du film « Rerov Chelouche » (1972), Moshe Mizrahi. c’est une rue de mythique du quartier de Neve Tzedek que j’ai habitée avant que le quartier deviennent un repaire de millionnaires….
On verra aussi du street art, cette année au Festival du film israélien de Paris…
Oui l’artiste urbaine Shiry Avny va mettre des oeuvre sur les vitres et les murs des 7 Parnassiens…
Y aura-t-il aussi des séries ?
Après avoir montré le premier la série des Shtisel, j’aimerais beaucoup faire découvrir au public français la série Fauda qui cartonne en Israël (et parel frontalement et violemment du conflit entre israéliens et palestiniens ndlr). Pour l’instant on a des problèmes de sous-titrages, j’espère que l’on va réussir à régler cela.
Et pour finir, pouvez-vous nous parler des parrains du Festival?
Oui, cette année, il s’agit de Francis Huster et Steve Suissa. Juste avant qu’ils aillent faire une grande tournée en Israël avec des textes français cet été, cela me semblait idéal de jeter des ponts entre Israël et la France. Et ils sont très impliqués : ils seront présents à l’ouverture et Steve Suissa viendra présenter le film sur Nissim Aloni, Once upon a time there was a king.