L’ORCHESTRE DE MINUIT UN FILM DE JEROME COHEN OLIVAR
Michael Abitbol a quitté très tôt le Maroc. Ses souvenirs, il les a enfouis au plus profond de lui-même comme des milliers de juifs qui ont quitté leur pays, souvent malgré eux, sans jamais se retourner. Des traditions, de l’humour pimenté Judéo-arabe, de ce sourire méditerranéen qui caractérise toute une culture, il n’a rien gardé, ou rien voulu garder. Il est l’exemple parfait de tous ces émigrés qui réussissent à se faire une place au soleil au pays de l’oncle sam. Mais le soleil, on le voit tout de suite, ne brille pas dans les yeux de Michael Abitbol.
Michael arrive à Casablanca où son père lui a donné rendez vous. Il monte à l’étage de l’hôtel, on y entend le son d’un violon. Michael ouvre la porte. Son père est allongé. Il joue une mélodie de Salim Hallali, cet altiste algérien qui a envoûté tout une génération par sa musique déchirante de vérité. Le dialogue est encore une fois celui de deux hommes qui ne se comprennent pas. Ils échangent quelques mots et se donnent rendez vous dans une heure. Et c’est une heure plus tard que tout va basculer. Marcel n’est pas dans le lobby de l’hôtel. Michael monte pour voir s’il ne s’est pas endormi. Si, Marcel s’est endormi. Il s’est endormi à jamais ne laissant derrière lui rien d’autre qu’un sombre mystère. À travers une course effrénée contre le temps, la vie, la mort, Michael va peu à peu, en rencontrant les membres déchus de l’orchestre de son père, déchiffrer le mystère déchirant derrière l’héritage silencieux que son père lui a légué…