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Ramadan au Maroc: ce qu'en pensent les étrangers

Par

 Mohamed Koné

 

Chaque année, le ramadan revient avec son lot de changements à plusieurs niveaux: économique, social, professionnel, etc. Comment les étrangers et particulièrement les non-musulmans s'adaptent à ces nouveaux rythmes.

Cela fait une quinzaine de jours que les musulmans du monde entier observent le ramadan, quatrième pilier de l’islam.

Mois du repentir, de la patience, de la compassion, de la générosité, de l'altruisme, de l'amour du prochain, de la bonne conduite et de la réconciliation, le ramadan est chaque année très attendu par les fidèles. Il est l’occasion pour eux de se rapprocher de Dieu.

Au Maroc, comme dans tous les pays arabes et ceux à majorité musulmane, le ramadan vient avec son lot de changements à plusieurs niveaux: nouveaux horaires de travail, nouvelles habitudes alimentaires (et souvent vestimentaires), interdiction de la vente d’alcool, fermeture des restaurants et cafés pendant la journée, etc. Et les non-musulmans n'ont d'autres choix que de s'adapter.

Comment ces derniers vivent-ils le ramadan au Maroc? «Ça va. C'est une période assez calme à laquelle nous, chrétiens, nous nous préparons tant sur le plan psychologique qu'organisationnel. Tout tourne au ralenti», nous confie Sylvie. Cadre dans un important cabinet de conseil et de formation professionnelle basé à Casablanca, la jeune Béninoise note un grand changement dans les habitudes vestimentaires: «Fini les décolletés plongeants et autres tenues "un peu découvertes". On est appelés à porter des vêtements qui exposent moins nos corps. Faute de quoi, on a droit aux regards dédaigneux, voire des "hchouma"».

Elle a également remarqué l’extrême susceptibilité de certains jeûneurs, qui s’énervent pour le moindre malentendu, ou qui vous contraignent à arrêter de manger lorsqu’ils vous voient le faire. Néanmoins, «par respect et soutien aux musulmans, il relève quand même du savoir-vivre de s'abstenir de manger devant eux et de les accompagner du mieux possible à travers nos attitudes», temporise-t-elle.

De son côté, Charlène, originaire de la Côte d’Ivoire et étudiante en Master à la Faculté des Sciences Ben M'Sik, déplore la fermeture des lieux de restauration pendant la journée. De plus, «on ne s'amuse plus et les activités manquent pour les personnes non musulmanes. Surtout les piscines par ces temps de chaleur».

Elle ajoute que les Marocains sont certes «moins bourrins» pendant le ramadan, mais leur regard sur ceux qui ne jeûnent pas est «déplaisant». Pour elle qui vient d’un pays laïque où chacun est libre de vivre le ramadan comme il veut, nombre de Marocains qui jeûnent le font «plus par contrainte que par réelle profession de foi».

Hugues, professionnel de la communication et connu dans le milieu de la presse, vit très bien le ramadan au Maroc. C’est une période qu’il connaît très bien, puisqu'il habite ici depuis environ 15 ans. «J’ai toujours été présent, tandis que beaucoup préfèrent voyager pendant cette période», nous confie-t-il. Son secret: prendre ses dispositions. Mais le Français admet qu’il est plus ou moins difficile de se procurer de la nourriture selon la ville où l’on se trouve.

Il ajoute que l’aménagement des horaires restreint les activités professionnelles. «Les journées sont plus courtes, on est moins en forme. C’est un peu difficile, surtout au début du ramadan». Enfin, s’il estime que les gens se tiennent un peu à l’écart pendant le jeûne, Hugues reste positif et ne souhaite pas généraliser.

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