Maroc : les Juifs marocains des implantations ne perdront pas leur citoyenneté
Après s’être entretenu avec un leader juif, le député admet que la proposition de loi du PAM avait été un effort pour apaiser un dirigeant du Hamas en visite au Maroc
Par JACOB MAGID - Times of Israel
Un parti politique marocain a récemment retiré sa proposition de loi visant à dépouiller les citoyens marocains qui se sont installés à Jérusalem ou dans les implantations israéliennes de leur citoyenneté marocaine.
La proposition de loi a été présentée par le chef du parti de l’Authenticité et de la modernité (PAM), Ilyas El Omari. Son parti de centre-gauche est le plus grand parti de l’opposition.
El Omari a annoncé son intention de proposer cette loi quelques jours après sa rencontre avec le chef politique du Hamas, Khaled Meshaal, qui était à Rabat le mois dernier pour des réunions avec des représentants du gouvernement islamiste.
Mais le tollé provoqué au sein de la communauté juive du Maroc a conduit El Omari à repenser sa position. Le chef du PAM a demandé l’organisation d’une rencontre jeudi dernier avec Simon Skira, le secrétaire général de la Fédération des Juifs du Maroc en France, qui avait été parmi les leaders de la campagne contre cette proposition de loi.
« Je lui ai expliqué (à El Omari) qu’il y a actuellement 800 000 personnes ayant la citoyenneté marocaine vivant en Israël », a déclaré Skira au Times of Israel lors d’un entretien téléphonique jeudi.
Le chef de la fédération a déclaré que lorsqu’il a confronté El Omari à la clause relative à Jérusalem, le président du PAM a déclaré qu’il n’avait aucune idée de la façon dont la ville était divisée et qu’il ne faisait aucune différence entre l’est et l’ouest. Jérusalem-Est a été annexée par Israël peu de temps après la guerre de 1967, tandis que la seconde moitié a été séparée du pays depuis sa fondation.
En ce qui concerne les citoyens marocains vivant dans les implantations, Skira a expliqué qu’il a précisé à El Omari que beaucoup le font simplement parce que c’est moins cher et qu’ils ne peuvent pas se permettre de vivre ailleurs. « Le gouvernement les a envoyés vivre là-bas. Bibi (Premier ministre Benjamin Netanyahu) leur offre des appartements pour 1 000 shekels ! », a-t-il ajouté.
Skira a déclaré que la réponse d’El Omari à ses préoccupations a été extrêmement positive, le chef du PAM ayant même accepter de retirer la législation à la fin de la réunion.
Le chef de la fédération a ajouté qu’El Omari l’avait appelé une semaine plus tard pour expliquer que toute l’idée avait simplement été une tentative d’apaiser Meshaal. Cependant, le chef du Hamas a de toute façon rejeté le plan en raison de sa reconnaissance par inadvertance d’Israël, a-t-il confié.