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Histoire de la dispersion du peuple Juif

 

L’Antiquité
Le Royaume de David (-1300 à -586)
Les tribus (de retour d’Égypte ?) investissent progressivement le pays des Cananéens (XIIIe-XIe siècles). Trois souverains se succèdent selon la Bible : Saül (1030-1010), David (1010-970) qui prend Jérusalem pour capitale et Salomon (970-931) qui fait construire le premier temple (en -964).
 

Le premier temple de Jérusalem (-964 à -586)
En -931, un schisme se produit : Roboam, le fils de Salomon, refuse violemment une baisse des impôts. Les tribus du Nord font sécession, reconnaissent Jéroboam comme roi et gardent le nom de royaume d’Israël, centré sur Samarie. Roboam devient roi des tribus du Sud, constituant le royaume de Juda avec Jérusalem pour capitale ; ce royaume est beaucoup moins riche et moins peuplé que celui du Nord.
En -722, le royaume du Nord s’effondre : Samarie est détruite par le roi d’Assyrie, entrainant la déportation et la dilution des tribus. Beaucoup d’habitants se réfugient au sud dont la capitale Jérusalem connaît alors un développement important.
En -597, Nabuchodonosor II, souverain de Chaldée, lance une expédition punitive sur son protectorat du Royaume de Juda qui tentait de s’émanciper en se rapprochant de l’Égypte. Jérusalem se rend, et Nabuchodonosor déporte le jeune roi Joachin à Babylone, ainsi que toute l’élite de Jérusalem (noblesse et artisans, environ 10 000 personnes). Sédécias, le frère de Joachim, est installé sur le trône de Juda par le pouvoir babylonien, en raison de son caractère docile.
Cependant, après dix ans de règne, Sédécias décide de secouer le joug babylonien en concluant une nouvelle alliance avec le pharaon égyptien. Mais dès que Nabuchodonosor se met en campagne pour châtier les révoltés, ceux-ci se soumettent laissant seul Sedecias, le roi de Juda.
Après un siège de dix-huit mois, Nabuchodonosor prend la ville en -586. La cité est rasée et les trésors du Temple sont emportés à Babylone, avec une partie de la population. Une majorité du peuple juif, spécialement les plus riches, se trouve ainsi à Babylone. Le monothéisme juif s’y renforcera.
En -539, Cyrus, roi de Perse, vainqueur des Chaldéens, autorise le retour des exilés.
 

L’empire romain (-586 à +70)
Le Second Temple de Jérusalem est reconstruit à Jérusalem en 516 av. J.-C sous Zorobabel.
Au IVe siècle, les Perses sont battus par Alexandre, qui conquiert la Palestine en -332. Elle est ensuite dominée aux IIIe et IIe siècle par les Ptolémée ; des colonies juives s’installent dans les villes côtières de Méditerranée orientale et tout particulièrement à Alexandrie.
Ainsi, dans l’Antiquité, le judaïsme a connu 3 grands centres : la Judée et Babylone, puis, à la période hellénistique, Alexandrie.
Au cours du IIe siècle, des colonies juives s’implantent dans tous les centres majeurs de l’empire romain, y compris à Rome.
En -63, Pompée s’empare de Jérusalem. Ceci entraîne l’envoi en esclavage de nombreux prisonniers à Rome : c’est l’élément fondateur de la Première Diaspora (“dispersion”) en Occident.
Hérode Ier le Grand procède à de gigantesques travaux d’aménagement, bâtissant « à la romaine » une immense esplanade: la colline d’origine est ceinturée d’un énorme mur de soutènement, la surface intérieure entièrement nivelée puis comblée avec du remblai. La construction commence en 19 av. J.-C. et dure environ 7 ans – 100 000 hommes furent employés.
Vers +30 , Philon d’Alexandrie avance le chiffre de 1 000 000 de Juifs habitant en Égypte, soit un huitième de la population.
En +66, des troubles éclatent en Judée, contre la tutelle de Rome. En 70, après plusieurs mois de siège, Titus prend Jérusalem. La ville est rasée, et son Temple est incendié ; les Juifs sont, en masse, vendus comme esclaves. La destruction du Second Temple marque la fin de l’État hébreu à l’époque ancienne, et transfère de facto l’autorité religieuse des grands-prêtres du Temple aux rabbins.
Ces troubles marquent ainsi le début de la grande dispersion des Juifs à travers le monde
 

Deuxième Diaspora.
Les Juifs se révoltent à nouveau vainement sous Trajan (vers 110) puis pendant le règne d’Hadrien en 133, sous la direction de Bar Kokhba.
En 135, l’empereur Hadrien, venu à Jérusalem en 130, décide de créer une cité païenne sur le site. Les Juifs se révoltent et la répression est encore pire qu’en 66 : de nouvelles déportations de Juifs, réduits en esclavage, s’ajoutent aux massacres.
En 212, les Juifs, comme les autres groupes, deviennent citoyens de l’Empire
 

Le Moyen-Age
La situation de la diaspora juive dans l’empire romain se détériore fortement lorsque le christianisme devient religion d’État (IVe siècle) – l’intolérance y étant grande. La situation n’est guère meilleure à Byzance sous Justinien (VIe siècle).
La domination musulmane améliore au contraire la condition des Juifs tant à Alexandrie qu’en Afrique du Nord ou en Espagne. Babylone – où a été composée la version la plus importante du Talmud – reste le grand centre des Académies juives jusqu’au milieu du IXe siècle.
http://feujn.fr/wp-content/uploads/2018/05/menelik-768x615.jpg 768w, http://feujn.fr/wp-content/uploads/2018/05/menelik-1024x820.jpg 1024w, http://feujn.fr/wp-content/uploads/2018/05/menelik-900x721.jpg 900w, http://feujn.fr/wp-content/uploads/2018/05/menelik.jpg 1125w" width="300" />L’Espagne, avec l’Académie de Cordoue (950), prend ensuite le relais, devenant alors le centre juif le plus prospère de la Méditerranée aux Xe-XIe siècles – citons aussi Tolède ou Grenade. La situation se dégrade sous les Almonades, vers 1150 ; le Portugal accueille alors les Juifs.
Aux XIe-XIIe siècles dans un climat marqué par les croisades et la reconquête (Tolède est reprise en 1085) se développe un anti-judaïsme qui aboutit à des massacres en Europe occidentale. Le concile de Latran (1245) donne une base juridique à ce rejet et les Juifs sont désormais tenus de porter un signe distinctif (la rouelle, disque de couleur jaune ou rouge, symbolisant les 30 deniers de Judas).
En 1290, le roi d’Angleterre expulse ses Juifs et confisque leurs biens. Ils trouvent refuge en France du Nord et en Allemagne.
Entre 1132 et 1321, les Juifs du royaume de France sont expulsés et rappelés quatre fois… L’expulsion de 1394 est la dernière et reste en vigueur dans nombre de provinces de France jusqu’à la Révolution.
Il n’y avait pas de limitations professionnelles aux activités économiques des Juifs à Rome, à Byzance ou dans les pays musulmans. Mais celles-ci apparaissent dans l’Occident médiéval. Les Juifs ne pouvaient ainsi pas posséder de terres ni devenir membres d’une guilde de marchands ou d’artisans chrétiens. Un certain nombre, quand ils le pourront, se feront donc prêteurs.
Aux XIIIe-XIVe siècles, les Juifs souffrent également de persécutions dans le monde musulman, de l’Egypte à l’Espagne.
 

Les Sépharades
En 1492, les Juifs sont expulsés d’Espagne, au moment de la prise de Grenade, marquant la fin de la reconquête catholique de l’Espagne.
Une partie de cette communauté – dite Sépharade (issus d’Espagne, parlant le judéo-espagnol) – passe par le Portugal pour finalement aboutir en Europe du Nord (Pays-Bas), mais la plupart se réfugient dans les pays méditerranéens : Afrique du Nord (particulièrement au Maroc), Tunisie, Avignon, Italie (Rome), Egypte, Grèce (Salonique), Constantinople.
Nombre d’entre eux sont bien accueillis dans un empire ottoman en expansion. Le XVIe siècle est un siècle particulièrement faste pour les Juifs de l’empire ottoman, obtenant d’emblée d’importantes situations dans la vie économique. Le déclin au XVIIe de la prospérité commerciale de l’empire ottoman entraine celle des Juifs.
Les Juifs sous les Ottomans et sous la domination musulmane en général sont exclus, comme les autres minorités religieuses, de certaines fonctions (comme celle des armes) et occupent un statut inférieur à celui des musulmans. Ils sont tenus de porter un turban jaune. Mais leur autonomie religieuse est respectée, et ils peuvent occuper de hautes fonctions.
La ville de Salonique devient une ville où les Juifs jouent un rôle considérable ; Au XVIIe siècle, les sépharades de Constantinople et Salonique sont un des jalons du commerce international entre la Méditerranée, Amsterdam et l’Orient.
Enfin, de nombreux Juifs expulsés gagnent également les Pays-Bas, où le statut des Juifs est relativement libéral en dépit de limitations économiques (interdiction du commerce de détail) et sociales. Le plus illustre des Juifs de Hollande est Spinoza (1632-1677). C’est depuis Amsterdam que de nombreux Juifs gagnent la Nouvelle-Amsterdam (1654) qui devient rapidement New-York.
A partir du XVIIe siècle, les Juifs d’Angleterre ne souffrent plus de restrictions dans leurs activités ni d’obligations particulières en matière de résidence ni de vêtement – ce qui développe la communauté anglaise.
Le grand évènement du XVIIIe siècle est la Révolution française qui accorde aux Juifs l’égalité politique et la citoyenneté pleine et entière (1791). Il faudra attendre près d’un siècle pour que l’égalité soit accordée dans la plupart des pays européens (Pays-Bas 1797, Royaume-Uni 1858, Autriche-Hongrie 1867, Italie 1870, Allemagne 1871, Suisse 1874…)
 

Les Ashkénazes.
À partir du XIVe siècle, les Juifs de langue et d’origine germaniques, persécutés par les chrétiens d’Europe occidentale se déplacent vers l’Europe centrale : bohême, Moravie, Lituanie et Pologne – cette dernière étant au cœur du judaïsme ashkénaze. En effet, dès les années 1300, les Juifs jouissaient en Pologne d’une situation particulièrement favorable et de larges prérogatives. Au XVIIe siècle, c’est dans cette « grande Pologne » à son apogée, de Dantzig à l’Ouest de l’Ukraine actuelle, qu’ils bénéficiaient du meilleur statut au monde. La plupart venant d’Allemagne, le yiddish s’impose comme langue des Ashkénazes (Allemands).
Cependant, les massacres perpétrés par les Cosaques à partir de 1650 entrainent un reflux de l’Europe centrale vers l’Europe de l’Ouest, l’Angleterre et l’Amérique. Si le XVIIe siècle est en Europe celui des Sépharades, le XVIIIe siècle voit alors la montée des Ashkénazes, qui vont dominer le siècle suivant.
La situation est différente en Europe orientale. La Russie interdisait aux Juifs de pénétrer dans l’empire à l’est de Kiev. Mais avec le dépeçage et l’annexion d’une grande partie de la Pologne en 1795, la Russie hérite de la communauté juive la plus importante du monde à l’époque. La Russie cantonna obligatoirement les Juifs dans une « zone de résidence » allant de la Baltique à la Mer noire, comprenant la Pologne, les Lituanie, l’Ukraine, la Biélorussie et la Crimée.
Sous les tsars, et particulièrement sous Nicolas Ier, après 1825, la situation des Juifs de Russie est très mauvaise. Ce tsar ordonne que les enfants juifs mâles soient soustraits à leur famille à l’âge de douze ans, et passent une période de formation jusqu’à dix-huit ans avant d’être envoyés au service militaire.
La situation s’améliore avec le tsar Alexandre II (1855-1881) qui supprime la conscription des enfants juifs à partir de douze ans, et ramène le service militaire, pour l’ensemble des sujets, de 25 ans à 6 ans.
Mais c’est alors que commencera la période noire des pogroms
Cette bien triste histoire du peuple juif aboutit ainsi en 1900 à une très forte concentration en Europe orientale – qui débouchera sur bien des malheurs
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Les Juifs africains
En effet, sans parler des juifs éthiopiens, dont l’histoire est bien connue et qui ont émigré en Israël,  à travers toute l’Afrique subsaharienne, nous découvrons des groupes qui se livrent à une telle démarche. Cependant, parler de « juifs noirs » sans aller plus dans les détails ne rendrait pas justice à la variété des phénomènes réunis sous cette étiquette commune: certains groupes prétendent descendre biologiquement des Israélites d’autrefois, tandis que d’autres adhèrent au judaïsme sans y associer un héritage génétique réel ou rêvé.
C’est l’histoire des Juifs africains, oubliés voire niés, qui semble resurgir, après des siècles.
La tradition orale parvient ainsi à suppléer, au moins en partie, l’absence d’écrits, pour reconstituer un passé oublié et souvent controversé ; des migrations ont pourtant eu lieu, en Afrique, entre les populations juives et noires, comme peuvent en témoigner les rares vestiges trouvés ici ou là.
La première question qu’il convient d’évoquer est celle des « tribus perdues ». Exilées en Assyrie au VIIIe siècle av.N.E., dix des douze tribus de l’ancien Israël ne revinrent jamais sur leur terre et disparurent de l’histoire.
Selon les interprétations les plus courantes, elles s’assimilèrent aux populations des terres nouvelles où elles durent s’installer. Cependant, des textes bibliques faisaient de brèves allusions à une survivance de ces tribus, et leur destin fut évoqué plus longuement dans des textes extra-bibliques.
L’éventualité d’une réunion ultime entre les Israélites descendants du Royaume de Juda et les dix tribus se trouva rapidement associée à des perspectives messianiques ; au moment de la rédemption, ou quand celle-ci approcherait, les tribus « perdues » reprendraient leur place. Cette dimension messianique ne doit pas être négligée, notamment si l’on veut comprendre certaines des motivations de groupes juifs qui ont pris à cœur la question des tribus perdues au cours des dernières décennies.
La présence juive en Afrique noire remonte à près de trois mille ans.
Ces africains ont conservé des traces de leur judéité, mais pas comme les Juifs du Yémen qui conservaient des contacts avec d’autres communautés comme en témoigne la fameuse épître de Maïmonide (1135-1204), et qui priaient en hébreu.
Coupés des autres communautés, repliés sur eux-mêmes, ils ont gardé certaines des traditions héritées de leurs si lointains ancêtres.
Les liens entre le monde juif et l’Afrique remontent à l’époque biblique avec Abraham, Joseph, Moïse… mais aussi aux les premières « incursions » juives en Egypte qui datent du temps des Pharaons.
C’est un judaïsme pré-talmudique qui serait similaire à celui des patriarches, des prophètes et des rois David et Salomon.
La présence de Noirs descendants de Juifs est attestée dans les pays suivants : Nigeria, Zimbabwe, Afrique du Sud, Mali, Ghana, Ouganda,Congo…
Le monde africain noir se partage, aujourd’hui, entre l’islam, présent depuis le 8e siècle, et le christianisme apporté au 19e siècle par les missionnaires. C’est aussi dans la société africaine et dans la mémoire des hommes, qu’il subsiste des traces du passé juif, si lointain et tellement fascinant.
La Torah situe une partie des dispersés en Afrique, au-delà du fleuve d’Ethiopie et dans la terre des savanes, « tsinim ».
Le judaïsme d’Afrique est relativement bien connu dans ses marges du Maghreb, de l’Egypte et de l’Ethiopie. Les sources juives, arabes et africaines laissent entendre qu’il y eut une diaspora au Sahara et au sud de celui-ci. D’innombrables pistes ont été exploitées. ceux qui parlent de mythes des origines des juifs noirs cherchent à justifier leur supériorité blanche comme les colonisateurs et ou leurs descendants.
Toutes les sources sont connues dans la linguistique, l’archéologie et les traditions des peuples du Sahara et de l’Afrique pour comprendre la réalité d’une existence de tribus juives et au Moyen Âge, dans cette région. Cela nous emmène dans une fascinante étude sur les populations comme celles du Touat, des Igbo, des Lembas et les autres…
Le Talmud, le Zohar, le Rambam, les halakhot du Ben Ish Hay, le Sefer Hanokh, les traditions des Kessim, des Beta Israel d’Ethiopie, les récits des 10 tribus, leurs lois, les Midrashim, y sont étudiés. Les prières journalières, les Shabbatot, les fêtes et les jeûnes y sont pratiqués. Des enfants y commencent leur éducation par Pirkey Avot et la lecture Shabbatique des Tehilim avec Taamim.
C’est cela, qui constitue le Judaïsme, et non pas un préjugé racial, économique, ou géographique. La Mishna du traité de Nega’im fait état d’un certain aspect physique de la population générale de l’époque de Rabbi Ishmael. Ils étaient de la couleur du Askeroa, l’arbre d’ébène.
Mais il y avait des Israélites qui avaient bien sûr d’autres caractères. Et les histoires de caractères n’étaient utiles pour nos Maîtres, que pour identifier la lèpre sous différents types de peau, et non pour authentifier une origine ethnique. Le propos des Sages de la Torah n’est pas de mettre en cause l’authenticité génétique de ceux qui sont juifs.

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