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Accords d’Oslo, 25 ans après (info # 011609/18) [analyse]

Par Guy Millière © Metula News Agency

 

Les accords d’Oslo ont vingt-cinq ans. L’historien Ephraïm Karsh les a décrits il y a deux ans comme le plus effroyable désastre des dernières sept dernières décennies pour Israël, autrement dit, depuis que l’Etat d’Israël a été fondé en 1948. Et Ephraïm Karsh sait de quoi il parle, lui qui avait prévu le désastre dès le moment où il s’est dessiné. Il l’avait en outre décrypté dans un livre écrit avec Joël Fishman appelé "La guerre d’Oslo", publié en 2005, il y a treize ans déjà. Et si, en 2005, le désastre avait commencé à se produire, il n’avait pas encore produit tous ses fruits amers.

 

En 2005, on savait déjà que Yasser Arafat avait menti et n’avait aucune intention de renoncer au terrorisme et de reconnaitre Israël (mais cela, tous ceux qui n’étaient pas aveugles le savaient en septembre 1993, et même bien avant).

 

On savait déjà qu’avoir permis à un groupe terroriste envoyé en exil, mais toujours venimeux et assoiffé de sang, de disposer d’un quasi Etat en Judée-Samarie lui permettrait de se doter d’une base arrière depuis laquelle il pourrait lancer des attaques meurtrières contre les Israéliens juifs. Les attaques meurtrières se sont, de fait, multipliées dès la création de l’Autorité Palestinienne.

 

On savait que l’Autorité Palestinienne, qui n’était que l’OLP sous un nouveau maquillage, répondait aux propositions de paix, aussi généreuses aient-elles pu être, par des attentats suicides visant particulièrement des adolescents et des enfants ; souvenez-vous des attaques contre le Delphinarium à Tel Aviv ou la pizzeria Sbarro à Jérusalem, et par une guerre de guérilla utilisant des boucliers humains (la seconde Intifada) !

 

On savait que les antisémites du monde entier, la totalité des gauchistes du monde occidental, la plupart des mouvements de gauche et les gouvernements de la quasi-totalité des pays d’Europe occidentale soutenaient la “cause palestinienne”, et donc le terrorisme antijuif.

 

Ce que l’on ne savait pas encore était que l’abandon de Gaza au terrorisme palestinien allait conduire à l’émergence d’un deuxième quasi Etat terroriste s’ajoutant à l’Autorité Palestinienne et destiné à servir lui aussi de base arrière à des attaques meurtrières ; mais on pouvait aisément se douter que c’est ce qui allait se passer.

 

On n’avait pas encore pu vraiment distinguer que Mahmoud Abbas était un dirigeant qui, sans porter une serpillère sur la tête, une barbe de trois jours et un treillis militaire, n’en était pas moins aussi vicieux et haineux que Yasser Arafat. Mais on pouvait s’en douter aussi lorsque l’on connaissait le passé de Mahmoud Abbas, financier des assassinats des athlètes juifs à Munich, et auteur d’une thèse négationniste à l’Université.

 

On pouvait s’attendre donc à tout ce qui a suivi. Les gouvernements israéliens ont été composés de gens qui entretinrent des illusions délétères jusqu’au 31 mars 2009. Ils ont ensuite été composés de gens lucides.

 

Ces derniers ne sont pour autant pas sortis des accords d’Oslo. Ils ont adopté une position défensive, géré une forme de statu quo précaire, et Binyamin Netanyahou, un homme d’une immense lucidité, n’est néanmoins, pendant des années, pas parvenu à sortir de cette position défensive.

 

La raison à cela est qu’Israël a été sommé de négocier par les soutiens au terrorisme antijuif susdits, et qu’aucun chef d’Etat ou de gouvernement occidental n’a eu le courage et l’intégrité de dire qu’il fallait en finir avec cette imposture.

 

La raison à l’intérieur de la raison est que seul un président de la première puissance du monde libre pouvait avoir le courage et l’intégrité nécessaires, et surtout la force concrète pour les appliquer. Les années de la présidence Barack Obama ont même pu faire craindre le pire, tant Obama s’est acharné à délégitimer et déstabiliser Israël (je ne reviens pas sur le sujet, j’en ai amplement traité).

 

Avec l’élection de Donald Trump, il est devenu clair pour ceux qui le connaissaient, que le président requis arrivait enfin.

 

Quand Donald Trump est entré à la Maison Blanche, certains doutaient qu’il ferait ce qu’il avait promis. J’ai fait mon possible pour dissiper leurs doutes.

 

En moins de deux ans de présidence, Donald Trump en a quasiment fini avec l’imposture.

 

Les Etats-Unis ont retiré Jérusalem de la table des négociations en reconnaissant que Jérusalem est la capitale d’Israël et en y installant leur ambassade. Ils ont exigé de l’Autorité Palestinienne qu’elle cesse de financer le terrorisme et d’inciter à la haine antijuive, et comme l’Autorité Palestinienne a persisté (nul au sein de l’administration Trump n’ignorait qu’elle persisterait), ils lui ont pour l’essentiel coupé les vivres. Ils ont, comme je l’ai expliqué dans ces colonnes (et pour les raisons, absolument légitimes, que j’ai énoncées) cessé de financer l’UNWRA, et retiré aussi les faux “réfugiés” de la table des négociations.

 

Les Etats-Unis viennent, de plus, de fermer la fausse ambassade de l’OLP à Washington. Ils s’efforcent d’élaborer une paix régionale qui se ferait sans l’OLP, et avec les pays arabes sunnites limitrophes (Egypte, Arabie Saoudite, Jordanie). Ils s’efforcent d’asphyxier l’Iran des mollahs et la Turquie d’Erdogan.

 

Si Donald Trump peut continuer sur sa lancée, on parlera dans cinq ans du trentième anniversaire des accords d’Oslo, mais on considérera qu’ils sont morts avant d’avoir eu trente ans, et que l’effroyable désastre dont parlait Ephraïm Karsh est largement réparé.

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