"Les accords d'Oslo étaient une erreur" (Yossi Beilin sur i24NEWS)
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A l'occasion du 25ème anniversaire des accords d'Oslo qui avaient été signés le 13 septembre 1993 à Washington par Yitzhak Rabin et Yasser Arafat, en vue d'une paix israélo-palestinienne, Yossi Beilin, Dan Méridor et Patrick Poivre d'Arvor étaient les invités du Grand live sur i24NEWS. Ils se sont livrés à un bilan de la situation et ont notamment expliqué quelles étaient les conséquences de ces accords aujourd'hui.
Yossi Beilin, ancien ministre Israelien de la Justice qui a travaillé avec Shimon Peres, alors Premier ministre de l'Etat hébreu en 1993 au moment de la signature des accords d'Oslo, en constate aujourd'hui l'échec notamment en raison de la mise en scène médiatique qui avait été faite à l'époque:
"Au début il n'y avait pas besoin de reconnaissance mutuelle, en face de nous il y avait des gens normaux comme nous et on avançait sur le plan humain d'une manière très belle. C'était une occasion rarissime que nous avions là, mais je pense qu'il y a eu une disproportion entre le document signé et l'événement que Clinton a mis en place à Washington," a admis Beilin sur i24NEWS.
"Pour Clinton c'était l'occasion d'avoir un résultat international alors qu'il ne savait même pas que ça existait. Le monde entier était là, cette image qu'a voulu donner Clinton, celle de la paix israélo- palestinienne, n'existait pas et cela a créé une attente beaucoup trop exagérée," a-t-il poursuivi.
"Quand j'ai commencé à travailler sur le sujet, j'avais pour intention d'établir un canal secret entre nous et les Palestiniens, c'était mon objectif. Je ne pensais pas qu'on en arriverait là, je pensais que ça resterait secret. Au final ces accords étaient une erreur," a estimé Yossi Beilin sur i24NEWS.
Dan Méridor, ex-ministre israélien des Affaires stratégiques et de la Justice a quant à lui été interrogé sur le bénéfice des accords d'Oslo. Il considère que cela n'a pas permis de faire avancer le processus de paix, mais qu'il est pourtant fondamental de parvenir à des négociations concluantes:
"Nous avons tout donné à l'OLP et je pense que c'était une erreur. J'ai compris qu'on ne peut pas continuer comme ça en Judée Samarie et à Gaza. Il faut trouver une solution mais cette signature (accords d'Olso) était une erreur et on le voit aujourd'hui, rien n'a changé," a-t-il affirmé sur i24NEWS.
"On ne peut pas continuer comme ça, c'est une question de leadership, mais des deux cotés ils ne sont pas prêts à prendre une décision historique. Si on n'a qu'un pays, c'est dangereux et mauvais pour nous et pour eux. Abu Mazen veut une résolution internationale et non un accord, il est contre le terrorisme car c'est mauvais pour les Palestiniens; il veut la pression sur Israël et nous devons prendre une initiative," a-t-il assuré.
Alors que la couverture médiatique européenne du conflit israélo-palestinien fait très souvent polémique en Israël, le journaliste français Patrick Poivre d'Arvor a donné son point de vue sur i24NEWS dans une interview exclusive.
Ayant approché de près les trois figures clé des accords d'Oslo (Yasser Arafat, Yitzhak Rabin et Bill Clinton) à l'occasion d'interviews, Patrick Poivre d'Arvor a déclaré que:
"Yasser Arafat m'avait dit à l'époque que l'OLP acceptait comme caduques les accusations contre Israël, alors qu'il s'agissait du désir de voir Israël rayé de la carte et ça j'ai trouvé que c'était un événément considérable," a affirmé PPDA à i24NEWS.
"Clinton, c'était l'empathique, c'était une bénédiction, il avait envie que tout le monde s'entende. Arafat il avait appris à apprivoiser les médias et Rabin, il a été surpris par la poignée de main, on voit bien sa réticence sur les photos, mais c'est un immense personnage, c'est un homme d'état," a-t-il déclaré.
A propos du traitement du conflit dans les médias, PPDA a confié qu'il est "très dur à traiter".
"Le moindre mot mal placé déclenche des réactions parfois exagérées. Il faut faire attention à tout et quoi qu'il arrive jai peur que ça dure encore longtemps, pour trouver des moments de paix comme les accords d'Oslo, il faut se lever de bonne heure," a-t-il conclu.
Alors que les accords d'Oslo n'ont pour l'instant pas abouti à une paix certaine entre Israéliens et Palestiniens, le président américain Trump fait pression pour que les Palestiniens reviennent à la table des négociations. Pour ce fait, il a notamment coupé tout financement à l'UNRWA et fermé la mission de l'OLP à Washington.