Bruxelles-Métula du 26 novembre 2018 [Analyse radiophonique]
Dans cinq ans le gazoduc Eastmed [est-méditerranéen], qui transportera annuellement vingt milliards de mètres cubes de gaz israélien et cypriote vers l’Europe sera opérationnel. L’accord définitif a été signé ce weekend entre les ministres d’Israël, de Chypre, de Grèce et d’Italie. L’ouvrage coûtera sept milliards de dollars, partiellement financés par l’Union Européenne. Il s’étendra sur 2 200km et sera le plus long gazoduc sous-marin au monde.
L’UE est intéressée à briser sa dépendance quasi-exclusive au russe Gazprom, en s’assurant de ressources énergétiques fiables à long terme.
Pour l’Etat hébreu, c’est un pas de géant afin – en plus des retombées financières – de se désenclaver complètement au niveau économique. L’Arabie Saoudite peut déjà rêver de voir son gaz naturel transiter par Israël jusqu’au terminal d’Eastmed, et ne plus avoir à liquéfier-re-gazéifier son gaz pour qu’il emprunte le canal de Suez par bateaux, ou qu’ils soient contraints à faire le tour de l’Afrique.
Les partenariats que ce projet permet d’envisager entre Jérusalem, d’une part, l’Europe et le monde arabe, de l’autre, sont pratiquement illimités. De surplus, une dépendance partielle à Israël se développera par la force des choses et ne manquera pas d’affecter les orientations politiques européennes.