Share |

Répondre au commentaire

UN CONTE POUR N'OUBLIER JAMAIS

Avec ce petit livre en forme de conte, le dramaturge Jean-Claude Grumberg prend les jurés par le coeur pour les plonger dans les tréfonds de la grande Histoire. En pleine Seconde Guerre mondiale, un train qui mène vers l'enfer, une petite fille recueillie par un couple de bûcherons... Le décor est planté. Au-delà de l'horreur, un merveilleux message d'espoir et d'amour.

"Conte : récit assez court d'aventures imaginaires. Jean-Claude Grumberg nous livre donc un court récit supposé imaginaire. Dans une forêt, un bûcheron et sa bûcheronne. Pauvre bûcheronne car c'est ainsi qu'elle est dénommée, ne peut avoir d'enfants. Miracle, elle recueille un nourrisson, jeté d'un train. C'est la guerre et d'un train de déportés, un père ne trouve que ce moyen pour sauver son enfant. Ce conte est une version 2019 de la Shoah. Pourquoi une nouvelle version, que cherche ou veut Grumberg ? Un devoir de mémoire ? D'autant que les contes s'adressent plutôt aux enfants et que l'histoire est devenue matière secondaire dans nos écoles d'aujourd'hui ? Plus personnellement, une blessure jamais refermée car trop profonde et que l'on espère cicatriser en l'ouvrant de nouveau ? Laissons nos supputations. L'histoire humaine est jalonnée d'atrocités, des pyramides de crânes de Genghis Kahn, jusqu'aux peuples disparus dont les noms sont tombés dans l'oubli. Mais ne soyons pas trop défaitistes, l'humanité évolue malgré tout. Ayons également conscience que les enfants sont les adultes de demain, certains écriront des contes d'autres des fake news et les lecteurs liront." Dominique Malissart

"Un conte en lice pour un prix littéraire ? Mais qu'est-ce qu'il raconte ? Quoi, un pauvre bûcheron et une pauvre bûcheronne ? Non, non, qu'on se rassure, ce n'est pas un remake du Petit Poucet, nous précise l'auteur, Jean-Claude Grumberg, mais plutôt une histoire d'amour et de mort, belle, tragique et bouleversante. Une petite histoire qui rejoint l'Histoire universelle, au temps de la Shoah : une bûcheronne misérable voit passer des trains depuis le bois où elle erre : ces trains de la mort d'où, un jour, un père désespéré jette son bébé pour lui éviter le pire. Et cette pauvre femme, avide d'enfant trouve là un sens à sa pauvre vie...Ainsi commence "la plus précieuse des marchandises" qui accomplit le tour de force d'illustrer une nouvelle fois la barbarie nazie, en une centaine de pages, tout en magnifiant l'espoir, la force de l'amour et du sacrifice. Tous les personnages sont formidables, de la mère "adoptive" prête à tout pour sauver son bébé, au père rescapé des camps qui survit dans l'espoir de retrouver sa petite fille ; du mari, un rustre d'abord hostile à l'enfant qui le fera fondre, à l'homme des bois qui va aider la nouvelle maman... On suit, bouleversé, et avec un intérêt croissant, les péripéties de ce conte qui devrait figurer au programme de tous les établissements scolaires, au moins à partir du cours moyen. Avec ce court récit, Grumberg, dramaturge reconnu, nous émeut et ravive sa propre expérience (déportation de ses proches) pour nous ouvrir une fois de plus les yeux sur les horreurs passées et nous lancer un grand message d'espoir et d'amour. Voilà un conte qui résonnera longtemps en nous." Bernard Del Aguila

"Jean-Claude Grumberg choisit la forme du conte pour témoigner sur la Shoah. Une histoire, selon l'auteur, qui n'est pas celle du Petit Poucet, même s'il y est aussi question de forêt et de faim. Une pauvre bûcheronne vivant dans un bois avec son mari récupère un jour une "marchandise", jetée dans la neige par la lucarne d'un train au ralenti. Affamée, elle espère trouver des victuailles, mais le paquet recèle un bébé, enveloppé dans un châle de laine, qui devient "la plus précieuse des marchandises" pour cette vieille femme n'ayant pas pu avoir d'enfant. Un homme, déporté de Drancy en février 1943 avec sa femme et ses jumeaux de quelques mois, venait de faire ce geste insensé pour tenter de sauver l'un d'eux. Au début, le pauvre bûcheron rejette l'enfant, un "sans-coeur" qui leur vaudrait des ennuis. Mais il se laisse gagner par l'amour maternel de sa femme pour ce don du ciel. Au prix de la mort, lorsqu'il sera dénoncé. L'enfant sauvé deviendra des années plus tard une pionnière d'élite, distinguée d'une étoile rouge au pays des libérateurs. Son père, seul survivant, n'avait eu de cesse à sa délivrance de camp de savoir si sa fille était vivante: la reconnaissant par hasard sur un marché grâce au châle de prière, il n'avait pu se résoudre à rompre la relation entre la bûcheronne et l'enfant. Ce court récit nous montre que l'humanité, l'amour, l'espérance peuvent vaincre des pires situations. Il ne pénètre l'horreur des camps que sur quelques pages. De sa plume fluide, ciselée et poétique, Jean-Claude Grumberg fait nôtre "la plus précieuse des marchandises". En conclusion, l'auteur rappelle - avis aux négationnistes - que s'il s'agit d'une invention, elle puise ses racines dans des histoires vraies : celles de son père et de son grand-père déportés, et de tous les autres juifs de France ayant subi le même sort. Souhaitons que ce conte ait une aussi longue vie et devienne aussi lu que Le petit poucet." Delphine Eyraud

La chasse aux sans-coeur

"C'est la forme du conte que Jean-Claude Grumberg a choisi pour raconter l'enfance face aux drames de la Seconde Guerre mondiale. Tout commence par une chasse. C'est la chasse aux sans-coeur, qui sont balancés dans des trains dont on ne réchappe pas... Dans un dernier acte de désespoir, un homme sans nom, le héros de l'histoire, décide de faire passer par la fenêtre du train l'un de ses jumeaux. C'est Pauvre Bûcheronne, qui n'avait pas d'enfants qui recueille l'enfant. Suivre ces deux histoires en parallèle, celle de ces deux jumeaux aux destins si divergents est plus qu'émouvant. On redécouvre dans ce livre l'importance de l'amour que l'on porte aux enfants. Les contes se transmettent de génération en génération, Jean-Claude Grumberg ne nous demanderait-il pas ici de ne jamais oublier de transmettre l'histoire des horreurs commirent pendant la Seconde Guerre mondiale ?" Zoé de Tarlé.

"Comment raconter la Shoah aux enfants sans les effrayer, ni leur mentir ? L'auteur, scénariste, dramaturge, et aussi romancier, a choisi d'écrire un conte. Hiver 43, un couple de juifs roumains et leurs deux bébés jumeaux sont déportés de France vers une destination inconnue. La mère n'ayant pas assez de lait pour nourrir sa progéniture, le père lâche un de ses enfants dans la neige aux bons soins d'une bûcheronne courant après le train. Elle reçoit ce paquet enveloppé dans un châle précieux comme un don inespéré du ciel. Sauvera-t-elle cette petite fille du froid, de la faim et surtout de la cruauté des hommes ? L'histoire commence comme il se doit par " Il était une fois". Les phrases sont courtes, simples, sensibles, les dialogues vifs et les mots bien choisis. Toutefois le conte traditionnel est aussi détourné : le bois menaçant devient un refuge, les fées ont des allures inquiétantes, les ogres sont partout, même parmi les libérateurs. L'humour noir et l'ironie côtoient l'horreur. Mais J-C Grumberg montre que l'amour reste le plus sûr rempart contre la barbarie." Philippe Duval

Un ouvrage à étudier dans les collèges....

" Un ouvrage dont on espère qu'il devienne un classique de la littérature française. Merci Monsieur Grumberg de l'émotion donnée. Merci de tant de talent. En si peu de pages, vous nous livrez un conte qui nous met au plus profond de l'émotion, et pourtant avec tant de délicatesse, tant de distance parfois, pour laisser comme un rempart d'ironie entre l'histoire, l'Histoire, et nous, lecteurs et citoyens d'un pays autrefois en guerre et occupé. Citoyens d'une Europe où les uns exterminaient les autres. Seuls restent dans la zone de douleurs, vos personnages. Le couple de pauvres bûcherons, la famille déportée, et quelques autres, justes ou délateurs, bons ou salauds. Et des rails de chemin de fer, qui font circuler inlassablement, au travers de la forêt et vers les camps, des wagons de "marchandises"... De ces marchandises un père arrivera à faire échapper son bébé, recueilli par le couple de bûcherons, simples au coeur pur. Oui c'est un conte, qui saura - on l'espère - se rendre accessible au plus grand nombre. Et comme tout conte, il est cruel, d'autant plus qu'il se réfère à une période qui n'a rien d'imaginaire et qui pourtant dépasse l'entendement. Mais j'insiste, la lecture de La plus précieuse des marchandises n'est en rien pesante, et c'est là tout votre talent. On entre dans l'ouvrage comme dans la forêt, mais on en ressort vers la lumière. Ébranlés certes, mais reconnaissants de votre aptitude à nous rappeler au devoir de mémoire en nous happant. Puisse votre livre, Monsieur Grumberg, être étudié par nos collégiens ou lycéens pour ne pas oublier ce que fut la Shoah." Sophie de Coligny

"Au fond d'une forêt vit un couple de pauvres bûcherons. En pleine guerre mondiale et au coeur de l'hiver, la faim et un froid insoutenable les tenaillent. Tandis que l'homme est requis pour construire des bâtiments militaires, sa femme cherche tout le jour des brindilles pour le feu et relève quelques pièges. Un jour, notre pauvre bûcheronne découvre qu'un train de marchandises traverse régulièrement la forêt. Ce convoi, elle l'ignore, mène vers un camp de l'horreur. A son bord, un jeune homme, sa femme et leurs jumeaux. Désespoir ou espoir ? L'homme jette sa petite fille, emmitouflée dans un très beau châle, par une fenêtre du wagon et poursuit sa route vers la pire des expériences. Et le conte se poursuit....Recueillie par la vieille bûcheronne en mal d'enfant et son mari tout d'abord réticent devant ce "rejeton de la race maudite", cette "précieuse marchandise" sera élevée entourée d'amour et de joie partagée. Jusqu'à l'arrivée des miliciens. Mais n'en disons pas plus ! Laissons d'autres lecteurs découvrir cette histoire qui aurait pu finir fort mal, c'est la guerre ne l'oublions pas, et dont on espère à chaque page, comme dans les contes de notre enfance, une issue heureuse. Dans cette courte histoire, qu'on pourrait au départ juger quelque peu enfantine et trop simple, Jean-Claude Grumberg évoque avec une écriture juste, épurée et tout en pudeur, la Shoah qui a marqué sa propre famille. Mais loin d'insister sur l'horreur et la mort, c'est bien plus un message d'amour, d'espoir et de vie que nous délivre l'auteur, et dont le lecteur le remercie." Hélène Falek

Douleur, culpabilité, espoir...

"C'est un conte qui dit la vie, la mort. Qui dit l'indicible. La plus précieuse des marchandises c'est la vie qui est donnée, qui est offerte, qui part en fumée à l'arrivée des wagons plombés dans les plaines au bout de l'hiver, du froid et de la faim. Dans une grande forêt, chaque jour, une vieille bûcheronne regarde passer des trains et rêve d'ailleurs. Parfois s'envolent vers elle des petits papiers sur lesquels sont écrits des mots qu'elle ne comprend pas. Puis un jour tombe un petit paquet, emmailloté dans un châle somptueux tissé de fils d'or. Dans ce paquet, une petite fille. Ce cadeau du ciel qu'elle va nourrir et élever contre l'avis du bûcheron et de la population alentour, au péril de sa vie. Même si Je me suis demandé pourquoi avoir choisi le conte pour dire l'horreur de la solution finale, Jean-Claude Grumberg nous offre un texte à la fois sombre et empreint d'une grande humanité. Avec cette femme qui élève l'enfant qu'on lui refuse, dans un pays et une époque où il était si facile de fermer les yeux face à l'extinction programmée de tout un peuple. Avec ce père qui choisit entre ses enfants. Douleur, culpabilité, espoir, tout est dans le geste qui sauve et celui qui condamne." Dominique Sudre

"Il était une fois, dans un grand bois, une pauvre bûcheronne et un pauvre bûcheron. Ainsi débute ce conte, et l'auteur nous prévient, ce n'est pas l'histoire du petit Poucet. C'est une toute autre histoire que Jean-Claude Grumberg nous relate, qui se déroule dans un pays d'Europe, en 1943, l'histoire d'un couple de bûcherons pauvres, qui luttent chaque jour pour trouver de quoi se nourrir. La pauvre bûcheronne souhaite plus que tout un enfant, un enfant à chérir, à aimer. Pour tromper sa faim et son ennui, la pauvre bûcheronne attend chaque jour le passage du train de marchandise sur cette voie unique. Un jour, le miracle se produit, et le train lui laisse un petit paquet dans la neige dans lequel elle découvre un bébé. En parallèle, c'est l'histoire de cet homme et de cette femme, et de leurs jumeaux, à bord de ce train qui les emmène vers les camps de la mort. Dans un geste de désespoir, un geste insensé mais un geste d'amour, le père décide de prendre un de ses enfants, sans choisir lequel et de le déposer lorsque le train ralentit non loin de cette femme, qui pourra lui sauver la vie. Ce récit est terriblement émouvant, bouleversant, et la forme du conte ne fait que renforcer toute l'horreur de cette période de l'Histoire. Jean-Claude Grumberg nous rappelle la chose la plus importante au monde, la seule qui mérite d'exister: "l'amour, l'amour offert aux enfants, aux siens comme à ceux des autres. L'amour qui fait que malgré tout, malgré tout ce qui existe, et tout ce qui n'existe pas, l'amour qui fait que la vie continue"." Marie Durochat

Source : L'Express

Répondre

Le contenu de ce champ sera maintenu privé et ne sera pas affiché publiquement.
CAPTCHA
Cette question permet de s'assurer que vous êtes un utilisateur humain et non un logiciel automatisé de pollupostage (spam).
Image CAPTCHA
Saisir les caractères affichés dans l'image.

Contenu Correspondant