Eliette Abécassis, née en 1969 à Strasbourg en France dans une famille juive séfarade originaire du Maroc, est une femme de lettres française. En 1993, après avoir suivi les classes préparatoires littéraires - hypokhâgne et khâgne au lycée Henri IV à Paris, et avoir intégré l’école Normale Supérieure de la rue d’Ulm, elle obtient l’agrégation de philosophie. et enseigne la philosophie à Caen.
Son père, Armand Abécassis, enseigne la philosophie à la faculté de Bordeaux ; il est l’un des plus grands penseurs contemporains du judaïsme. Il est un historien renommé de la pensée juive. Il est aussi l’auteur d’un ouvrage de référence, Pensée juive (éd. Livre de Poche).
Elle-même est profondément pratiquante et son éducation et sa vie sont baignées de la religion et de la culture juives ; elle évoluera ainsi dans un environnement imprégné de religion et de culture juives.
En 2009, Eliette Abécassis publie son 13° ouvrage Sépharade (deux autres livres seront publiés depuis) chez Albin Michel Publication : 20/8/2009 sur 464 pages
C'est le constat de l'héroïne, Esther Vidal, juive sépharade, française, alsacienne. Une identité multiple qui la conduit à une quête existentielle depuis l'enfance, entre tradition et rébellion.
Lorsqu'elle part pour Israël épouser Charles Halévy, sépharade comme elle, mais très libre, Esther se retrouve immergée dans l'histoire familiale, dans l'histoire sépharade, d'abord insidieusement, puis de façon de plus en plus inexorable.
A côté de la profusion de couleurs, de chants, de cérémonies rituelles, se profilent la face sombre des rumeurs, des luttes intestines, et l'implacable mauvais oeil.
Le destin des deux familles se croise depuis longtemps et de multiples secrets vont être révélés.
La transmission du talisman qui devait marquer leur union suprême entraînera des tensions fatales. Esther se retrouvera à nouveau seule, sans repères, contrainte de n'être qu'elle-même.
La Presse
« L'histoire des juifs du Maroc : une épopée comme la littérature en raconte rarement. »
Le Figaro
« Le livre qu'on attendait d'elle depuis longtemps, mêlant son sens aigu de la littérature populaire à l'intelligence de l'agrégée de philosophie. »
Les Echos
« Un roman qui se déguste comme un repas de mariage succulent et foisonnant... Rien n'échappe au regard tendre et ironique de l'auteure. »
Nathalie Dupuis, Elle
« Un roman charpenté qui rend enfin à la communauté des juifs d'Afrique du Nord, l'hommage qu'elle mérite, en la délivrant des clichés réducteurs. On savait que l'auteur de Qumran avait du souffle, on ne la savait pas capable d'une si belle déclaration d'amour. »
Frédéric Beigbeder, Voici
« Voilà une lecture de rentrée dont nul ne sortira indemne. Elle horripilera, fascinera, séduira, agacera, passionnera... »
Gilles Pudlowski, Le Point
« Une merveilleuse saga, qui mêle d'une étonnante manière érudition et romantisme... Un texte plein de souffle, dont on ferme les pages heureux, initié à un secret de sagesse et baigné d'un authentique désir d'amour, celui qui réconcilie avec soi, l'autre et la vie. »
Alice Ferney, Le Figaro littéraire
« Il y a de l'angoisse dans ce récit nerveux et saisissant, mais aussi une vitalité, un désir, une fierté qui en font la saveur... Une brillante leçon de sagesse. »
Marianne Dubertret, La Vie
Quatrième de couverture
Peut-on échapper à son destin? A celui qu'on choisit pour vous? se demande Esther Vital.
Juive marocaine née à Strasbourg, écrasée par le poids de la tradition et de la famille, mais aussi déchirée par la nostalgie des paradis abandonnés - l'Espagne de Cordoue à Tolède, le Maroc, de Mogador à Fès -, Esther tente de savoir qui elle est, dans l'illusion de la liberté. Lorsqu'elle choisit l'amour comme évasion, tout ce à quoi elle pensait avoir échappée la rattrape.
La veille de son mariage, vêtue de la robe pourpre des promises sépharades, Esther découvre les maléfices du mauvais œil, et le terrible secret qui la marque…
A travers cette quête des origines, Eliettes Abécassis explore avec émotion et érudition l'histoire des juifs marocains depuis l'Inquisition jusqu'à l'époque contemporaine, leurs rivalités, leur culture et leurs croyances. Voici le grand roman du monde sépharade.
Les extraits de "Sépharade"
La première phrase
Nous avons tous des identités multiples.
Morceau choisi
Avec sa couronne dorée, Esther avait l'air d'une princesse orientale. D'une fiancée sépharade, telle qu'elle était en son éternité. les bracelets de la Semana s'entrechoquaient sur ses bras, et de longues boucles en or se mêlaient à sa sombre chevelure répandue sur ses épaules. Les cheveux d'Esther. Ils évoquaient le paradis perdu des jardins orientaux aux bassins immaculés. Elle les avait coupés court plusieurs fois, mais ils repoussaient [...] - chapitre : 8. Le fiancé sépharade - page : 124 - éditeur : Albin Michel - date d'édition : 2009 -
Eliette Abécassis: "Le Canada est un des endroits où les Sépharades immigrés ont le mieux gardé leurs traditions."
Riche, diverse, ancestrale, la culture sépharade méritait son roman, sa saga écrite. Mais Eliette Abécassis n'est pas Christian Jacq ou Max Gallo, c'est dans le présent qu'elle ancre son récit. C'est tant mieux. Car même si Sépharade garde comme point de référence permanent l'âge d'or judéo-espagnol, cette époque médiévale d'avant Torquemada, où la noblesse sépharade officiait auprès des rois et des califes, où fleurissait "cette civilisation raffinée pieuse et tolérante, ayant le sens de la douleur et du tragique, de la spontanéité, de l'hospitalité, de la tolérance", ce roman traite surtout du sépharadisme contemporain, de la manière dont vivent les juifs marocains d'aujourd'hui, du quotidien et des aspirations de ces familles souvent écartelées entre les grands pôles de leur diaspora: le Maroc, Israël, la France, le Québec.
"Je voulais aller contre ce cliché du Sépharade qui ne s'intéresse qu'à faire la fête. Je voulais évoquer un monde complexe, fait de traditions orales, d'artisanat, de danse, de musiques, de rituels. Et puis, il y a aussi cette tradition kabbalistique, ésotérique qui est si importante pour le monde sépharade. Cette tradition a beaucoup rayonné en Europe, a beaucoup influencé la culture espagnole. Saint Jean de la Croix et sainte Thérèse d'Avila, par exemple, étaient d'origine marrane (Espagnols juifs convertis)."
Dans Sépharade, nous sommes, par contre, bien loin de Cordoue. Esther Vital, jeune juive marocaine née à Strasbourg, tente de définir sa vie, de jeter les bases de son propre destin, quelque part entre son désir de liberté et la nécessité de faire partie d'une chaîne de transmission qui a traversé les âges. "Nous avons tous des identités multiples", écrit Eliette Abécassis en prélude à son roman. C'est d'autant plus vrai pour les Sépharades, dont les vies oscillent entre le devoir de mémoire imposé par les anciens et le désir de modernité et d'indépendance que ressentent les plus jeunes. Un dilemme connu par tant de fils d'immigrés, quelles que soient leurs origines.
Pour préparer son livre, Eliette Abécassis a beaucoup voyagé. Elle a parcouru les chemins de la diaspora, jusqu'à Montréal. Ici, plus qu'ailleurs, elle a retrouvé un monde sépharade total. "Le Canada est un des endroits où les Sépharades immigrés ont le mieux gardé leurs traditions. J'ai retrouvé dans
la communauté sépharade de Montréal une fierté de revendiquer ses origines marocaines qui existe moins en France, par exemple, où la tradition républicaine est plus forte et le communautarisme est mal vu. Lors de mon séjour chez vous, j'ai eu l'impression de revivre les traditions de mes parents, de mes grands-parents. À Montréal, il y a une école, un journal, un prix culturel sépharades, un festival même. La culture sépharade s'est développée au Québec de manière épanouie et décomplexée."
Quelle mouche a donc piqué Esther Vital pour qu'elle s'obstine ainsi à vouloir épouser Charles Tolédano ? Suzanne Vital, la mère d'Esther, ne décolère pas. Comme le dit un fameux proverbe sépharade : « Le couscoussier n'est pas tombé sur le bon couvercle ! » Comment sa fille chérie, aristocrate parmi les aristocrates, issue des meilleures familles des deux villes les plus prestigieuses du Maroc, Fès et Mogador, peut-elle épouser un « type » - elle refuse de prononcer le nom de son futur gendre - originaire de Meknès ? Quel déshonneur ! Se marier avec l'un de ces Meknassis dont on sait qu'ils sont « les retardés du Maroc », tous des menteurs, des manipulateurs, des pingres et des provinciaux à l'esprit balourd ! Et encore, si le « type » faisait Pessah, si c'était un bon pratiquant ; mais non, le « type » se veut un esprit libre, hors de la religion. Sans parler de son métier, un amuseur public, un bouffon qui monte sur scène pour se moquer des Sépharades !
Mais Esther s'entête. Après quelques expériences désastreuses, accessoirement torpillées par ses parents, elle est enfin amoureuse. Surtout, elle étouffe dans sa famille. Son mariage, même maudit, c'est une façon d'échapper au carcan de la communauté, à la tradition, à la pesante vie de province, l'Alsace, où elle a été éduquée. « Tu ne seras jamais heureuse sans ta famille »,rétorque sa mère à bout d'arguments. « Sépharade tu es née, Sépharade tu mourras ! Le mariage, chez nous, ce n'est pas de l'amour. C'est pour construire quelque chose à deux et vieillir ensemble ! »
A peine est-elle arrivée en Israël pour célébrer son mariage qu'Esther comprend que sa mère n'est pas la seule à vouloir empêcher son union avec Charles. Le mauvais oeil plane au-dessus de la cérémonie. Et malgré tous les sortilèges déployés par sa grand-mère Sol pour conjurer le « chrour » (sort) - cérémonie du henné, décoctions à base d'herbes, d'alun ou de sable mêlés, petit paquet de sel glissé dans la poche -, les noirs desseins des « cheitanes » (anges maudits) se précisent. A mesure que les différentes étapes du rituel se déroulent, Esther mais aussi Charles vont découvrir des secrets de famille enfouis depuis plusieurs générations et dont ils sont les innocentes victimes.
Avec le talent qui est le sien pour trousser des intrigues, Eliette Abécassis retrouve la veine des romans populaires - « Qumran », « L'Or et la Cendre » - qui ont fait son succès. Sous la plume érudite, mais toujours enlevée de l'agrégée de philo, on revit l'épopée, depuis l'Inquisition et jusqu'au développement de l'Etat d'Israël, de ces Sépharades qu'elle dépeint avec une sympathie distanciée , « sucrés-salés,
doux-amer, drôles et nostalgiques, généreux et orgueilleux, sincères et hypocrites, toujours entre rires et larmes ». Mais à cette peinture, elle ajoute cette fois une dimension plus personnelle de quête identitaire : comme Esther, Eliette est à la fois juive, sépharade, française, alsacienne. Et admiratrice de Montaigne.
Comment passe-t-on du roman historique (‘Qumran’) à une littérature plus engagée (‘Un heureux événement’ et ‘Le Corset invisible’) ?
« …Mon travail est assez éclectique. J’ai écrit des thrillers, des romans épiques et de la philosophie. Là, le livre est plus sociologique dans un contexte d’enquête. Ca me plaît de ne pas faire la même chose, d’explorer des thèmes et des genres différents. Il y a beaucoup d’écrivains qui, une fois qu’ils ont trouvé leur genre, donnent l’impression d’écrire constamment le même livre. J’ai besoin du changement, du mouvement et une fois que j’ai exploré quelque chose, il faut que je change, que je découvre d’autres univers, d’autres sujets. J’aimerais bien, par exemple, tenter l’expérience de la science-fiction…. »
En 2009, elle publie le roman Sépharade, une sorte d'autobiographie romancée, dont l'héroïne dans sa quête existentielle va s'immerger dans le monde des juifs sépharades du Maroc. Ce roman est inspiré de la propre expérience de l'auteur, d'un mariage raté.
Elle a mis 10 ans pour écrire Sépharade, un roman magistral qui revisite l’histoire des sépharades à travers les péripéties d’Esther, une future mariée qui cherche désespérément à comprendre quelles sont ses origines avant de dire oui. Comme on a adoré ce roman, on a voulu en savoir plus sur celle qui nous a aussi donné Qumran et Clandestin.
Qu’est-ce qui vous a donné envie de raconter l’histoire des juifs sépharades?
C’est une évolution personnelle, des questions que je me posais sur mon identité et mes origines. J’ai aussi pris conscience du fait que l’histoire des juifs sépharades n’était pas très présente dans le champ de la littérature. Les mondes yiddish et juif new-yorkais ont leurs écrivains, mais les sépharades ont surtout une mémoire et une tradition orale. J’ai senti la nécessité de faire un écrin à cette culture. C’est un monde et un joyau littéraire, source d’inspiration pour moi.
L’ampleur de ce sujet ne vous a pas fait peur?
Oui, ça m’a fait peur au point que j’ai eu beaucoup de mal à terminer ce livre. Justement parce que c’était important, parce que je me sentais investie d’une mission et que j’avais peur de ne pas réussir. J’ai fait beaucoup de recherches, j’ai recueilli énormément de documentations, j’ai filmé de nombreux juifs marocains, j’ai voyagé en Espagne, au Maroc, au Canada et en Israël. Je voulais vraiment recréer un monde. C’était effrayant et enthousiasmant à la fois. Quand on a envie d’écrire et qu’on se retrouve devant un tel sujet, on est à la fois content et intimidé.
Qu’est-ce qui a été le plus dur en cours de rédaction?
Ce qui a été le plus dur, c’était toute la partie espagnole concernant l’Inquisition. J’ai parcouru beaucoup de textes qu’écrivaient les inquisiteurs sur les tortures. Et tout ce qui a été fait aux juifs à cette époque — vieilles personnes, femmes ou enfants — est innommable. On se retrouve devant un trou, une absence de sens. On ne comprend pas comment il a été possible de mettre des enfants juifs dans un bateau et de les abandonner sur une île pour qu’ils soient dévorés par des bêtes sauvages.
Comme Esther, vous êtes juive, sépharade, française et alsacienne. Cette histoire est-elle le reflet de ce que vous avez vécu?
En partie, oui. Comme mon héroïne, et comme beaucoup de femmes, j’ai des identités multiples. Les angoisses d’Esther, ses hésitations, ses déchirements et ses errances sont aussi les miennes. Il y a cette phrase dans mon livre, qui est une phrase d’alchimiste: «Descends au plus profond de toi-même et trouve la base solide à partir de laquelle tu pourras construire une nouvelle personnalité, un homme nouveau.» C’est un peu ce que j’ai fait pour construire mon héroïne. Je suis partie de moi, mais j’ai construit un autre personnage, en tirant l’universel du particulier.
Êtes-vous ou avez-vous aussi été en quête de votre identité?
En effet. Mes parents sont des sépharades du Maroc, qui ont eu un fort désir d’intégration et qui nous ont transmis l’amour de la France. Je me sens très française mais je me suis aperçue que j’étais aussi très marocaine, même si c’était enfoui en moi. Ce qui me passionne, c’est tout ce qui se transmet de façon consciente ou inconsciente. Maintenant, je sais que je suis la somme — et non pas la synthèse — de toutes ces identités.
La rédaction de ce livre vous a-t-elle permis de découvrir d’autres facettes de vous-même?
Oui, bien sûr. Mon héroïne m’a influencée autant que je l’ai influencée. Au cours de ces 10 années de recherche et d’écriture, j’ai compris que j’étais très marquée par mes origines, que mes angoisses étaient celles d’un passé qui continue de me hanter, et je parle autant d’un passé collectif que d’un passé familial. Esther Vital a plongé au cœur des ténèbres pour en renaître différente, et elle m’a montré la voie.
Croyez-vous au mauvais œil?
J’ai étudié et enseigné la philosophie, donc je suis rationaliste, héritière du Siècle des lumières. Pourtant, je ne peux m’empêcher d’y croire. Je n’aime pas qu’on dise de mes enfants qu’ils sont beaux, et je me méfie beaucoup de la jalousie des autres, qui est grande.
J’ai accroché des mains à l’entrée de chez moi, et j’essaie de me prémunir contre le mauvais œil grâce au chiffre 5... C’est fou, quand j’y pense!
«L’existence du Mal est la matière première de la réflexion philosophique.»
«Le nouveau roman, c’est daté […]. Je crois que le romancier doit raconter une histoire, prendre le lecteur par la main, et l’entraîner dans une intrigue construite qu’il ne puisse plus quitter.»
Commentaires
Qu’est-ce qui fait courir Eliette Abécassis?
Eliette, tout comme son père le philosophe Armand Abécassis sont les passeurs de mémoire
compilation par Arrik Delouya
« Je ne pense pas que Dieu soit un surhomme, c’est autre chose »
Son WebSite: http://www.eliette-abecassis.com/
In.: Evene.fr: http://www.evene.fr/celebre/biographie/eliette-abecassis-14802.php
Eliette Abécassis Sépharade Interview sur son livre
Video: http://www.youtube.com/watch?v=xHKZiv_lJzs
Rencontre avec Eliette Abécassis
http://www.youtube.com/watch?v=v7LOO7yubIM&feature=fvw
Sépharade sur le site Evene
http://www.evene.fr/livres/livre/eliette-abecassis-sepharade-40772.php
Eliette Abécassis, née en 1969 à Strasbourg en France dans une famille juive séfarade originaire du Maroc, est une femme de lettres française. En 1993, après avoir suivi les classes préparatoires littéraires - hypokhâgne et khâgne au lycée Henri IV à Paris, et avoir intégré l’école Normale Supérieure de la rue d’Ulm, elle obtient l’agrégation de philosophie. et enseigne la philosophie à Caen.
Son père, Armand Abécassis, enseigne la philosophie à la faculté de Bordeaux ; il est l’un des plus grands penseurs contemporains du judaïsme. Il est un historien renommé de la pensée juive. Il est aussi l’auteur d’un ouvrage de référence, Pensée juive (éd. Livre de Poche).
Elle-même est profondément pratiquante et son éducation et sa vie sont baignées de la religion et de la culture juives ; elle évoluera ainsi dans un environnement imprégné de religion et de culture juives.
En 2009, Eliette Abécassis publie son 13° ouvrage Sépharade (deux autres livres seront publiés depuis) chez Albin Michel Publication : 20/8/2009 sur 464 pages
Video: http://www.youtube.com/watch?v=xHKZiv_lJzs
http://www.evene.fr/livres/livre/eliette-abecassis-sepharade-40772.php
C'est le constat de l'héroïne, Esther Vidal, juive sépharade, française, alsacienne. Une identité multiple qui la conduit à une quête existentielle depuis l'enfance, entre tradition et rébellion.
Lorsqu'elle part pour Israël épouser Charles Halévy, sépharade comme elle, mais très libre, Esther se retrouve immergée dans l'histoire familiale, dans l'histoire sépharade, d'abord insidieusement, puis de façon de plus en plus inexorable.
A côté de la profusion de couleurs, de chants, de cérémonies rituelles, se profilent la face sombre des rumeurs, des luttes intestines, et l'implacable mauvais oeil.
Le destin des deux familles se croise depuis longtemps et de multiples secrets vont être révélés.
La transmission du talisman qui devait marquer leur union suprême entraînera des tensions fatales. Esther se retrouvera à nouveau seule, sans repères, contrainte de n'être qu'elle-même.
La Presse
« L'histoire des juifs du Maroc : une épopée comme la littérature en raconte rarement. »
Le Figaro
« Le livre qu'on attendait d'elle depuis longtemps, mêlant son sens aigu de la littérature populaire à l'intelligence de l'agrégée de philosophie. »
Les Echos
« Un roman qui se déguste comme un repas de mariage succulent et foisonnant... Rien n'échappe au regard tendre et ironique de l'auteure. »
Nathalie Dupuis, Elle
« Un roman charpenté qui rend enfin à la communauté des juifs d'Afrique du Nord, l'hommage qu'elle mérite, en la délivrant des clichés réducteurs. On savait que l'auteur de Qumran avait du souffle, on ne la savait pas capable d'une si belle déclaration d'amour. »
Frédéric Beigbeder, Voici
« Voilà une lecture de rentrée dont nul ne sortira indemne. Elle horripilera, fascinera, séduira, agacera, passionnera... »
Gilles Pudlowski, Le Point
« Une merveilleuse saga, qui mêle d'une étonnante manière érudition et romantisme... Un texte plein de souffle, dont on ferme les pages heureux, initié à un secret de sagesse et baigné d'un authentique désir d'amour, celui qui réconcilie avec soi, l'autre et la vie. »
Alice Ferney, Le Figaro littéraire
« Il y a de l'angoisse dans ce récit nerveux et saisissant, mais aussi une vitalité, un désir, une fierté qui en font la saveur... Une brillante leçon de sagesse. »
Marianne Dubertret, La Vie
Quatrième de couverture
Peut-on échapper à son destin? A celui qu'on choisit pour vous? se demande Esther Vital.
Juive marocaine née à Strasbourg, écrasée par le poids de la tradition et de la famille, mais aussi déchirée par la nostalgie des paradis abandonnés - l'Espagne de Cordoue à Tolède, le Maroc, de Mogador à Fès -, Esther tente de savoir qui elle est, dans l'illusion de la liberté. Lorsqu'elle choisit l'amour comme évasion, tout ce à quoi elle pensait avoir échappée la rattrape.
La veille de son mariage, vêtue de la robe pourpre des promises sépharades, Esther découvre les maléfices du mauvais œil, et le terrible secret qui la marque…
A travers cette quête des origines, Eliettes Abécassis explore avec émotion et érudition l'histoire des juifs marocains depuis l'Inquisition jusqu'à l'époque contemporaine, leurs rivalités, leur culture et leurs croyances. Voici le grand roman du monde sépharade.
Les extraits de "Sépharade"
La première phrase
Nous avons tous des identités multiples.
Morceau choisi
Avec sa couronne dorée, Esther avait l'air d'une princesse orientale. D'une fiancée sépharade, telle qu'elle était en son éternité. les bracelets de la Semana s'entrechoquaient sur ses bras, et de longues boucles en or se mêlaient à sa sombre chevelure répandue sur ses épaules. Les cheveux d'Esther. Ils évoquaient le paradis perdu des jardins orientaux aux bassins immaculés. Elle les avait coupés court plusieurs fois, mais ils repoussaient [...] - chapitre : 8. Le fiancé sépharade - page : 124 - éditeur : Albin Michel - date d'édition : 2009 -
http://www.voir.ca/publishing/article.aspx?zone=1§ion=10&article=67673
Eliette Abécassis: "Le Canada est un des endroits où les Sépharades immigrés ont le mieux gardé leurs traditions."
Riche, diverse, ancestrale, la culture sépharade méritait son roman, sa saga écrite. Mais Eliette Abécassis n'est pas Christian Jacq ou Max Gallo, c'est dans le présent qu'elle ancre son récit. C'est tant mieux. Car même si Sépharade garde comme point de référence permanent l'âge d'or judéo-espagnol, cette époque médiévale d'avant Torquemada, où la noblesse sépharade officiait auprès des rois et des califes, où fleurissait "cette civilisation raffinée pieuse et tolérante, ayant le sens de la douleur et du tragique, de la spontanéité, de l'hospitalité, de la tolérance", ce roman traite surtout du sépharadisme contemporain, de la manière dont vivent les juifs marocains d'aujourd'hui, du quotidien et des aspirations de ces familles souvent écartelées entre les grands pôles de leur diaspora: le Maroc, Israël, la France, le Québec.
"Je voulais aller contre ce cliché du Sépharade qui ne s'intéresse qu'à faire la fête. Je voulais évoquer un monde complexe, fait de traditions orales, d'artisanat, de danse, de musiques, de rituels. Et puis, il y a aussi cette tradition kabbalistique, ésotérique qui est si importante pour le monde sépharade. Cette tradition a beaucoup rayonné en Europe, a beaucoup influencé la culture espagnole. Saint Jean de la Croix et sainte Thérèse d'Avila, par exemple, étaient d'origine marrane (Espagnols juifs convertis)."
Dans Sépharade, nous sommes, par contre, bien loin de Cordoue. Esther Vital, jeune juive marocaine née à Strasbourg, tente de définir sa vie, de jeter les bases de son propre destin, quelque part entre son désir de liberté et la nécessité de faire partie d'une chaîne de transmission qui a traversé les âges. "Nous avons tous des identités multiples", écrit Eliette Abécassis en prélude à son roman. C'est d'autant plus vrai pour les Sépharades, dont les vies oscillent entre le devoir de mémoire imposé par les anciens et le désir de modernité et d'indépendance que ressentent les plus jeunes. Un dilemme connu par tant de fils d'immigrés, quelles que soient leurs origines.
Pour préparer son livre, Eliette Abécassis a beaucoup voyagé. Elle a parcouru les chemins de la diaspora, jusqu'à Montréal. Ici, plus qu'ailleurs, elle a retrouvé un monde sépharade total. "Le Canada est un des endroits où les Sépharades immigrés ont le mieux gardé leurs traditions. J'ai retrouvé dans
la communauté sépharade de Montréal une fierté de revendiquer ses origines marocaines qui existe moins en France, par exemple, où la tradition républicaine est plus forte et le communautarisme est mal vu. Lors de mon séjour chez vous, j'ai eu l'impression de revivre les traditions de mes parents, de mes grands-parents. À Montréal, il y a une école, un journal, un prix culturel sépharades, un festival même. La culture sépharade s'est développée au Québec de manière épanouie et décomplexée."
Mariage maudit chez les Sépharades
http://www.lesechos.fr/info/loisirs/020119004458-mariage-maudit-chez-les-sepharades.htm
[ 01/09/09 ]
T. G., Les Echos
Quelle mouche a donc piqué Esther Vital pour qu'elle s'obstine ainsi à vouloir épouser Charles Tolédano ? Suzanne Vital, la mère d'Esther, ne décolère pas. Comme le dit un fameux proverbe sépharade : « Le couscoussier n'est pas tombé sur le bon couvercle ! » Comment sa fille chérie, aristocrate parmi les aristocrates, issue des meilleures familles des deux villes les plus prestigieuses du Maroc, Fès et Mogador, peut-elle épouser un « type » - elle refuse de prononcer le nom de son futur gendre - originaire de Meknès ? Quel déshonneur ! Se marier avec l'un de ces Meknassis dont on sait qu'ils sont « les retardés du Maroc », tous des menteurs, des manipulateurs, des pingres et des provinciaux à l'esprit balourd ! Et encore, si le « type » faisait Pessah, si c'était un bon pratiquant ; mais non, le « type » se veut un esprit libre, hors de la religion. Sans parler de son métier, un amuseur public, un bouffon qui monte sur scène pour se moquer des Sépharades !
Mais Esther s'entête. Après quelques expériences désastreuses, accessoirement torpillées par ses parents, elle est enfin amoureuse. Surtout, elle étouffe dans sa famille. Son mariage, même maudit, c'est une façon d'échapper au carcan de la communauté, à la tradition, à la pesante vie de province, l'Alsace, où elle a été éduquée. « Tu ne seras jamais heureuse sans ta famille »,rétorque sa mère à bout d'arguments. « Sépharade tu es née, Sépharade tu mourras ! Le mariage, chez nous, ce n'est pas de l'amour. C'est pour construire quelque chose à deux et vieillir ensemble ! »
A peine est-elle arrivée en Israël pour célébrer son mariage qu'Esther comprend que sa mère n'est pas la seule à vouloir empêcher son union avec Charles. Le mauvais oeil plane au-dessus de la cérémonie. Et malgré tous les sortilèges déployés par sa grand-mère Sol pour conjurer le « chrour » (sort) - cérémonie du henné, décoctions à base d'herbes, d'alun ou de sable mêlés, petit paquet de sel glissé dans la poche -, les noirs desseins des « cheitanes » (anges maudits) se précisent. A mesure que les différentes étapes du rituel se déroulent, Esther mais aussi Charles vont découvrir des secrets de famille enfouis depuis plusieurs générations et dont ils sont les innocentes victimes.
Avec le talent qui est le sien pour trousser des intrigues, Eliette Abécassis retrouve la veine des romans populaires - « Qumran », « L'Or et la Cendre » - qui ont fait son succès. Sous la plume érudite, mais toujours enlevée de l'agrégée de philo, on revit l'épopée, depuis l'Inquisition et jusqu'au développement de l'Etat d'Israël, de ces Sépharades qu'elle dépeint avec une sympathie distanciée , « sucrés-salés,
doux-amer, drôles et nostalgiques, généreux et orgueilleux, sincères et hypocrites, toujours entre rires et larmes ». Mais à cette peinture, elle ajoute cette fois une dimension plus personnelle de quête identitaire : comme Esther, Eliette est à la fois juive, sépharade, française, alsacienne. Et admiratrice de Montaigne.
Comment passe-t-on du roman historique (‘Qumran’) à une littérature plus engagée (‘Un heureux événement’ et ‘Le Corset invisible’) ?
« …Mon travail est assez éclectique. J’ai écrit des thrillers, des romans épiques et de la philosophie. Là, le livre est plus sociologique dans un contexte d’enquête. Ca me plaît de ne pas faire la même chose, d’explorer des thèmes et des genres différents. Il y a beaucoup d’écrivains qui, une fois qu’ils ont trouvé leur genre, donnent l’impression d’écrire constamment le même livre. J’ai besoin du changement, du mouvement et une fois que j’ai exploré quelque chose, il faut que je change, que je découvre d’autres univers, d’autres sujets. J’aimerais bien, par exemple, tenter l’expérience de la science-fiction…. »
Éliette Abécassis
En quête de son identité? par Karine Vilder
In.: 7Jours 2009-11-04 10:00:36
http://7jours.canoe.ca/livres/nouvelles/2009/11/02/11611431-7j.html
En 2009, elle publie le roman Sépharade, une sorte d'autobiographie romancée, dont l'héroïne dans sa quête existentielle va s'immerger dans le monde des juifs sépharades du Maroc. Ce roman est inspiré de la propre expérience de l'auteur, d'un mariage raté.
Elle a mis 10 ans pour écrire Sépharade, un roman magistral qui revisite l’histoire des sépharades à travers les péripéties d’Esther, une future mariée qui cherche désespérément à comprendre quelles sont ses origines avant de dire oui. Comme on a adoré ce roman, on a voulu en savoir plus sur celle qui nous a aussi donné Qumran et Clandestin.
Qu’est-ce qui vous a donné envie de raconter l’histoire des juifs sépharades?
C’est une évolution personnelle, des questions que je me posais sur mon identité et mes origines. J’ai aussi pris conscience du fait que l’histoire des juifs sépharades n’était pas très présente dans le champ de la littérature. Les mondes yiddish et juif new-yorkais ont leurs écrivains, mais les sépharades ont surtout une mémoire et une tradition orale. J’ai senti la nécessité de faire un écrin à cette culture. C’est un monde et un joyau littéraire, source d’inspiration pour moi.
L’ampleur de ce sujet ne vous a pas fait peur?
Oui, ça m’a fait peur au point que j’ai eu beaucoup de mal à terminer ce livre. Justement parce que c’était important, parce que je me sentais investie d’une mission et que j’avais peur de ne pas réussir. J’ai fait beaucoup de recherches, j’ai recueilli énormément de documentations, j’ai filmé de nombreux juifs marocains, j’ai voyagé en Espagne, au Maroc, au Canada et en Israël. Je voulais vraiment recréer un monde. C’était effrayant et enthousiasmant à la fois. Quand on a envie d’écrire et qu’on se retrouve devant un tel sujet, on est à la fois content et intimidé.
Qu’est-ce qui a été le plus dur en cours de rédaction?
Ce qui a été le plus dur, c’était toute la partie espagnole concernant l’Inquisition. J’ai parcouru beaucoup de textes qu’écrivaient les inquisiteurs sur les tortures. Et tout ce qui a été fait aux juifs à cette époque — vieilles personnes, femmes ou enfants — est innommable. On se retrouve devant un trou, une absence de sens. On ne comprend pas comment il a été possible de mettre des enfants juifs dans un bateau et de les abandonner sur une île pour qu’ils soient dévorés par des bêtes sauvages.
Comme Esther, vous êtes juive, sépharade, française et alsacienne. Cette histoire est-elle le reflet de ce que vous avez vécu?
En partie, oui. Comme mon héroïne, et comme beaucoup de femmes, j’ai des identités multiples. Les angoisses d’Esther, ses hésitations, ses déchirements et ses errances sont aussi les miennes. Il y a cette phrase dans mon livre, qui est une phrase d’alchimiste: «Descends au plus profond de toi-même et trouve la base solide à partir de laquelle tu pourras construire une nouvelle personnalité, un homme nouveau.» C’est un peu ce que j’ai fait pour construire mon héroïne. Je suis partie de moi, mais j’ai construit un autre personnage, en tirant l’universel du particulier.
Êtes-vous ou avez-vous aussi été en quête de votre identité?
En effet. Mes parents sont des sépharades du Maroc, qui ont eu un fort désir d’intégration et qui nous ont transmis l’amour de la France. Je me sens très française mais je me suis aperçue que j’étais aussi très marocaine, même si c’était enfoui en moi. Ce qui me passionne, c’est tout ce qui se transmet de façon consciente ou inconsciente. Maintenant, je sais que je suis la somme — et non pas la synthèse — de toutes ces identités.
La rédaction de ce livre vous a-t-elle permis de découvrir d’autres facettes de vous-même?
Oui, bien sûr. Mon héroïne m’a influencée autant que je l’ai influencée. Au cours de ces 10 années de recherche et d’écriture, j’ai compris que j’étais très marquée par mes origines, que mes angoisses étaient celles d’un passé qui continue de me hanter, et je parle autant d’un passé collectif que d’un passé familial. Esther Vital a plongé au cœur des ténèbres pour en renaître différente, et elle m’a montré la voie.
Croyez-vous au mauvais œil?
J’ai étudié et enseigné la philosophie, donc je suis rationaliste, héritière du Siècle des lumières. Pourtant, je ne peux m’empêcher d’y croire. Je n’aime pas qu’on dise de mes enfants qu’ils sont beaux, et je me méfie beaucoup de la jalousie des autres, qui est grande.
J’ai accroché des mains à l’entrée de chez moi, et j’essaie de me prémunir contre le mauvais œil grâce au chiffre 5... C’est fou, quand j’y pense!
http://mondalire.pagesperso-orange.fr/abecassis.htm
«L’existence du Mal est la matière première de la réflexion philosophique.»
«Le nouveau roman, c’est daté […]. Je crois que le romancier doit raconter une histoire, prendre le lecteur par la main, et l’entraîner dans une intrigue construite qu’il ne puisse plus quitter.»
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