Beni Mellal .......... 2

bleon

je crois bien aussi qu'ils pouvaient pas psychologiquement envisager l'INDEPENDANCE,forts de l'appui d'un lobby et des JUIN ou GUILLAUME, lls croyaient être chez eux, pouvoir être vainqueurs du bras de fer qui montait de plus en plus !.
Ils ne pouvaient pas envisager non plus que tout changeait, en FRANCE il y avait un fort courant anticolonialiste, des difficultés( défaite en INDOCHINE ) une insurrection qui commençait en ALGERIE , et aussi au MAROC .
Pour le Maroc, le gouvernement français qui avait certainement plusieurs fers au feu a décidé de négocier avec MO5 ( secrètement au début, ensuite les événements se sont précipités car on ne voulait pas prendre le risque d'une sorte de guerre civile franco française et aussi maroco marocaine . Dans un sens les colons ont été un peu trahis !
Les colons (une grande partie) ont compris au dernier moment que l'indépendance arrivait, à certains endroits on (autorités françaises et marocaines ) les a assuré qu'ils pouvaient rester que leur avenir était au MAROC , promesses !!
Psychologiquement , certains, propriétaires, 10 ou 15 ans après ne pouvaient pas envisager non plus qu'on allait les exproprier !
En ALGERIE,aussi, la plupart des " pieds noirs " n'ont compris qu'au dernier moment que c'était fini, que DE GAULLE lâchait d'où un ressentiment encore plus grand qu'au Maroc après toute une horrible guerre qu'ils pensaient victorieuse.
Je suis bien conscient que ce que je raconte est un peu caricatural et la réalité plus complexe mais pour les colons indépendance et départ ne devaient pas être envisageables !
Pièces jointes:

Là aussi, il y a une faute"officielle". Les droits des tiers sont et........
Je ne sais pas où est Dahra.

Pour en revenir à l'eau, on a vu plusieurs fois que le projet d'irrigation prévoyait la jonction avec Zidania.

On voit bien sur Google que le canal s'arr^te par un déversoir sur l'Oued Derna et n'est jamais arrivé à Zidania.
Pièces jointes:

Tête à queue

Voici 2 photos du déversoir. Je ne sais pas où ils sont allés trouver ce titre de "ras el oued" s'agissant d'un canal et pas d'un oued.
Pour "ras" la tête, je la verrai plustot à l'usine d'Afourer, le déversoir étant "zentet" la queue.
Pièces jointes:

Encore que, vu le sens d'écoulement des fluides et l'orifice d'écoulement du puissant jet d'eau, on pourrait penser à un autre vilain mot commençant lui aussi par Z.
Pièces jointes:

Désolé, chaque fois que je signale une faute, c'est moi qui en fais une et même deux.. Je corrige: Je la verrais plutôt......

bleon
il n'est pas douteux que le canal s'achève dans l' o Derna
l'usine: petite possibilité que DAHRA = DEROUA ???
On peut se demander ce qu'ils fabriquaient VERS 1950?

Citation
bleon
Je vient de trouver ce texte de Wikipédia sur la période 53-56.

Je comprends bien ce que les colons ont voulu me dire en me racontant qu'en 53-54, on ne parlait même pas d'accès à l'indépendance et qu'elle leur est tombée dessus à toute vitesse.
Comment aurait-on pu en parler alors que la Résidence venait d'essayer et de réussir à installer à sa botte Ben Arafa sur le trône avec l'appui du Glaoui ?

Maintenant que tous ceux qui ont vécu cette période, marocains et français comme La fortune, avec les troubles, attentats, attaques des résistants qui récusaient Ben Arfa et réclamaient le retour de Mohamed V suivies de représailles françaises, n'aient eu en tête tout ce temps là que l'appréhension ou le désir de l'indépendance, je n'en doute pas un seul instant.

Finalement, cette idée n'a dû s'imposer comme évidente et inéluctable qu'au moment de la décision du retour et l'arrivée fin 1955 de S.M Mohamed V.
Restait seulement moins d' un an pour conclure.
Heureusement, beaucoup moins de morts de part et d'autre qu'en Indochine ou en Algérie.
(Je vois des fautes d'orthographe même dans Wikipédia " par les autorités françaises qui assuraient un protectorat sur le Maroc" ).

bonsoir tout le monde,

Bléon,
si tu étais remonté un peu plus dans le temps, tu aurais trouvé la mention du discours de Mohammed V à Tanger en 1947, dans lequel il réclame l'indépendance du Maroc et son adhésion à la Ligue arabe.
cette déclaration a été le signal des désaccords avec les Résidents Juin et Guillaume qui auraient voulu que Mohammed V désavoue l'Istiqlal et le Parti de l'Idépendance, ce qu'il a toujours refusé.
on peut donc dire que si les colons ont été surpris, ce n'est pas par les évènements eux-même qui ont conduit à cette indépendance, mais par la rapidité de leur évolution.
simplement sous couvert de conserver à la France un territoire qu'elle avait, avec eux, mis en valeur sans encore en tirer les fruits, ils défendaient ce qui pour la grande majorité était leur patrimoine, régulièrement acquis.
Tous n'étaient pas "des anciens militaires qui s'étaient taillé des domaines immenses à l'occasion de la pacification".
amicalement
la fortune

La fortune

On est bien d'accord , c'est de cette rapidité à laquelle ils ont été confrontés dont je voulais parler.

Pour ce qui est de Béni Mellal, exception faite des terres Lafont,les propriétés n'étaient pas de grande superficie voire même pour une grande partie de petites propriétés. La plupart étaient des terres"melk", les propriétaires sur place, dans les champs et souvent sur le tracteur ou la moissonneuse batteuse. Je ne connais que 2 anciens militaires parmi eux dont Daladier les pieds dans la boue à 82 ans. C'est lui qui m'a dit que l'indépendance leur était tombé dessus sans crier gare.
Sachant qu'elles n'ont été irriguées qu'en 53 ont peut imaginer qu'elles ne produisaient pas énormément jusqu'à ce qu'elles le soient.
Sachant aussi que la pacification n'ayant été effective qu'en 36 à partir de quand ils ont pu vraiment les mettre en valeur, il ne reste que 20 ans jusqu'en 56 et quand on sait qu'un oranger ne produit un petit peu qu'au bout de 5 ans, ça ne laisse pas beaucoup de temps pour réaliser des bénéfices pour ceux qui avaient réussi à irriguer une partie de leur ferme par puits ou par le système traditionnel. Sans compter la période de la guerre.

Tout cela pour dire qu'ils n'ont pas réalisé de grosses fortunes et même pour ceux qui sont restés jusqu'en 73, leurs plantations d'agrumes importantes n'ont pu se faire qu'à partir de la mise en service du Bin el Ouidane en 53- 54, soit encore une période de 20 ans. Le temps que l'arbre soit adulte.

En tous cas,malgré l'incertitude qui planait sur eux, ils n'ont jamais baissé les bras et ont "bossé" jusqu'au dernier moment, puisque en 72, les 3000 qui étaient encore présents assuraient au Maroc 53% de ses exportations d'agrumes. De quoi susciter des envies.

Je ne sais pas si les nouveaux tenants mettent les mains à la pâte comme ils ont pu le faire.

bonsoir bléon

nous sommes tout à fait d'accord sur tous les points de ta réponse.
seule précision, c'est que si l'irrigation elle-même a commencé entre 52 et 54, ça n'a concerné qu'une petite partie des béni moussa, entre Afourer et la route de Marrakech!
quand j'y travaillais, on en n'était encore qu'à l'implantation des limites des nouvelles parcelles résultant du remembrement, et des axes des canaux tertiaires (ceux qui débouchaient dans les-dites parcelles!).
et il fallait encore défricher et niveler avant de remettre aux colons et aux fellahs, des terres immédiatement exploitables.
c'est ce qui apparaît maintenant sur les photos aériennes où on a l'impression de survoler des arètes de poisson!
le principal de l'irrigation des plantations venait des puits, certains pompant à l'éolienne ou au groupe électrogène en attendant l'electricité qui est venu très vite. on a eu alors des puits de 5 m de diamètre, qui descendaient à 10 ou 12 mètres où bouillonnait l'eau du miracle!

nous étions amis, à béni, d'un couple de colons: 150 ha d'agrumes, quelques "bricoles" et une maison à béni, à l'angle de la rue qui passe devant la piscine et le stade actuels et la route qui monte à Asserdoun (à l'époque elles n'avaient pas de nom!).
ils avaient l'âge de mes parents, 40 ans, ils avaient investi régulièrement tout leur avoir dans ce pays prometteur, elle était suisse, lui s'appelait Perrot (orthographe non garantie!) et n'avait rien du presse-burnous et n'était pas "présence française",
que sont-ils devenus? sont-ils restés? ont-ils cédé devant le dilemne valise-cercueil?
sur ce dernier point, c'est cela qui a surpris tout ce monde: on leur a dit partez, demain, dans huit jours, mais partez! ça, oui, ça leur est tombé sur la tête!
allez bonsoir, je vais voir Espagne -Portugal!
la fortune

Je suis arrivé en 67. Les gens dont tu parles n'étaient plus là.

Il y a dû avoir beaucoup de mouvements de personnes à cette époque. Un avenir incertain pour leurs enfants, beaucoup ont dû choisir de partir.
D'autres ont dû faire de bonnes affaires en récupérant à bon prix ce qu'ils laissaient.

la fortune

dans la liste de ceux qui pompaient en 50 55, il y un BEROS / 5 puits à BENI, compte tenu de l'imprécision orthographique que l'on a remarqué, cela ressemble à PERROT ?

BLEON
Dans cette liste: environ 40, il n'y en a pas beaucoup qui restaient à ton époque .
A mon avis, rares étaient ceux qui ont fait de vraiment grosses fortunes,mais la plupart étaient relativement aisés . Je crois aussi qu'il y en a pas mal pour qui l'affaire a mal tourné: il fallait être compétent, travailleur et courageux, en plus il y avait pas mal de dangers, des risques de maladies , le climat très rude : il faut être solide pour supporter la chaleur , l'été, dans la plaine, il y avait aussi la malaria à une époque .....
il faut aussi dire que leur ferme étant leur principale "fortune " beaucoup ont quasiment tout perdu quand ils ont été obligés de partir sauf ceux qui avaient anticipé , pu et voulu placer une partie de leurs gains ailleurs, en FRANCE par exemple . Je ne sais pas s'il y en a qui ont tenté leur chance au CANADA ,au USA ou en AMERIQUE DU SUD ?
je pense plutôt que la plupart attachés à leur terre avaient investi sur leur ferme !



Pour vivre, je crois bien que les colons qui cultivaient les céréales devaient forcément exploiter une surface assez vaste, pour le maraichage ou les agrumes peut être moins !

l'exploitation des ouvriers agricoles: forcément, on n'a pas d'exemples dans le monde où les ouvriers agricoles n'aient pas ( ou ne soient pas ) terriblement exploités ! c'était le cas en FRANCE !
Cependant on peut dire que si les salaires étaient bas, ils étaient (théoriquement ) réglementés ( voir les BO ! ) et puis patrons et ouvriers travaillaient ensemble et avait une communion d' intérêt ! Après leur départ, ces patrons étaient souvent regrettés ( je l'ai entendu ): on disait qu'ils étaient plus compétents, plus humains et généreux que les nouveaux ! Je ne crois pas qu'il y ait eu beaucoup de redistribution de terres à de petits paysans, les grandes fermes sont restées grandes fermes .
Il faut aussi dire que l'exploitation traditionnelle ne rapportait pas lourd non plus et que les propriétaires marocains ne payaient pas plus leurs ouvriers ! Je pense que certains Marocains possédaient déjà de vastes propriétés, par ex des caids, parfois acquises facilement au dépend des terres collectives des tribus !
j'ai lu aussi une statistique, je ne sais pas l'année : en moyenne les Français du Maroc avaient un revenu supérieur à ceux des Français de FRANCE ! même s'il y en avait qui était pauvres !
Pièces jointes:

Suchet
On peut aisemment imaginer que ce notaire n'a pas été radié pour faute grave mais tout simplement pour avoir abandonné la charge et avoir émigré sous d'autres cieux.


Pour le niveau de vie des français du Maroc, je suis d'accord avec toi, en particulier pour les conditions de confort et de propreté.
Bon nombre de Pieds Noirs qui se sont réinstallés en France ont été horrifiés de découvrir l'absence de salles de bains dans les fermes où ils ont pris leurs nouveaux quartiers, avec aussi la fameuse Cabane au Fond du Jardin.
Je ne parle même pas des "huttes enfumées moyenâgeuses" du fond des vallées pyrénéennes sans eau courante ni électricité où j'ai passé ma jeunesse!

Vu le niveau de vie et les conditions sanitaires des français jusqu'en 1960, je me suis toujours posé la question:

Mais où sont passées toutes les richesses que nous sommes sensé avoir pillées dans nos colonies.?

Paradoxalement c'est à partir de ces années là que les conditions de vie des français de France se sont bien améliorées,logement, confort, voiture,sanitaire, santé et qu'une certaine aisance s'est installée, juste après avoir abandonné toutes nos colonies. Libérés d'une charge ?


Nous coûtaient-elles plus qu'elles ne rapportaient?
Il est vrai qu'une fois indépendantes leurs matières premières ont continué à nous parvenir sans que nous n'ayons les frais d'entretien.
Il était temps de décoloniser.

BLEON

J'ai lu, il y a 2 0u 3 ANS sur le Monde diplomatique un dossier assez critique sur la colonisation, cette revue filiale du MONDE est assez marquée à gauche .
On prétendait, je pense que c'est juste, à propos de l'ALGERIE , que l'une des causes du revirement de la FRANCE et de DE GAULLE est économique : l'Algérie coûtait à la FRANCE beaucoup plus cher qu'elle ne rapportait ( et je ne sais plus si on comptait les frais de la guerre ! )
Au Maroc, cela a du jouer aussi en 54 55 .
Par contre, il y a une toute petite minorité de particuliers et de sociétés, surtout en ALGERIE, qui a beaucoup amassé !

j'ai découvert salle de bain, eau courante et WC à la maison à BENI MELLAL ( en dehors de mes études ,interne à l'EN )
Pièces jointes:

1955
télé et redevance déjà !!!
je crois que des dafinautes ont raconté la première émission
Pièces jointes:

La Deroua

Contrairement à l'image" palmiers désert" du Maroc que se font beaucoup de gens, il y a aussi beaucoup de zones humides et marécageuses comme cette "forêt de la Deroua" où nous allions ramasser des champignons "rosés des prés" et où les cigongnes venaient se faire un festin d'escargots et de grenouilles.

Extrait du livre de Préfol.
Pièces jointes:

Dans le même livre on trouve l'historique de la gestation et de la réalisation de l'irrigation du périmètre des Béni Amir avec pour cela la construction d'un siphon faisant passer l'eau captée à Kasbah Tadla sous l'Oum Er Rbia au niveau de Kasbah Zidania.

Il semble que les observateurs incrédules aient fait des paris. L'eau ressortirait-elle sur la rive droite à la sortie du siphon?
Complètement siphonés ces ingénieurs!!!
Pièces jointes:

Par la même occasion, on pouvait produire de l'électricité.
Pièces jointes:

Pièces jointes:

Livre de Préfol

Vous pouvez avoir accès à de plus amples passages du livre et aux renseignements pour pouvoir vous le procurer en cliquant ici

POMPAGE 55
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