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Accident de Netanya : La communauté française en deuil

La communauté française en deuil

Rivka M'sihid 17 ans, Rivka Dorai, 18 ans, et Stacy Brook, 17 ans, victimes de l'explosion survenue jeudi soir à Netanya.

Un immeuble du Kikar Haatzmaout de quatre étages a été dévasté, faisant quatre morts dont les trois jeunes franco-israéliennes. Elles ont été enterrées vendredi à Netanya. Plus de 3 500 personnes ont rejoint la page Facebook ouverte en leur mémoire et nombreux sont ceux qui y ont laissé des messages de condoléances.

"Toute la communauté française de Netanya est en deuil. Ces anges étaient connus pour leurs bonnes actions et leur investissement au sein de la communauté. Mes amis d'enfance sont désormais des anges qui se sont envolés vers un monde meilleurs", peut-on lire.

La quatrième victime, Muhammad Abu Ata, 30 ans, originaire de Kafr Kara à Wadi Ara, était sur le point de se marier.

Entre malveillance et négligence

Plusieurs heures avant l'explosion, un homme de 46 ans, Rahamim Gutya, avait été arrêté puis relâché par la police. Il avait été vu près des lignes de gaz.

La police le soupçonne d'avoir coupé les tuyaux et d'avoir provoqué une fuite importante, en tentant de voler le métal présent dans les conduits de gaz.

Un technicien a alors été appelé, Dianel Yisrael, 50 ans, afin de réparer la fuite. Selon les autorités il n'aurait pas correctement effectué sa mission, la fuite n'ayant pas été totalement colmatée.

Quelques heures plus tard, des résidents se sont plaints d'une forte odeur de gaz, un membre du bâtiment a même appelé les pompiers afin de rendre compte de cette odeur. Et c'est peu après minuit que la quantité importante de gaz accumulée dans l'air s'est enflammée, explique la police, provoquant l'explosion.

Gutya et Yisrael on été arrêtés pour homicide et négligence criminelle.

De son côté la municipalité de Netanya a déclaré, samedi, qu'elle fournirait des logements aux résident du bâtiment jusqu'à la fin des réparations.Dimanche, les bulldozers et les ingénieurs étaient déjà au travail afin de dégager les décombres.

Quatre femmes sont toujours hospitalisées. Certaines pour de graves blessures.

 

La troisième victime, qui a immigré en Israël depuis peu, a été enterrée dimanche au cimetière Shikoun Vatikim de la ville de Netanya. Rebecca Dorai est la troisième victime du groupe des trois amies tuées par l’explosion du ballon de gaz qui s’est produite au Kikar HaAtsmaout, dans la nuit de jeudi à vendredi. En compagnie de ses amies, Rebecca Msihid et Stacy Barouk, elle distribuait des bougies pour encourager le peuple d’Israël à honorer le jour du shabbat. Sa mère a été victime d’un malaise et a reçu des soins. Des centaines de personnes, proches, amis et simples habitants de Netanya, ont pris part à la procession. Le directeur du Beth Habad de la ville, le Rav Ya’acov Mazouz, a pris la parole: «C’était une éminente juste. Tout ce qu’elle voulait, c’était aider les gens.» Des amis des victimes se sont spécialement déplacés de France pour leur rendre ce dernier hommage. L’une des amies de Rebbeca a raconté qu’elle l’avait aidée à revenir à la religion, mais qu’elle allait rejoindre son père dans le monde de la vérité.

Des proches des victimes ont fait part de leur colère envers les autorités concernées, qui ont permis à ce lamentable échec de se produire. «Il est impensable que nous payions tant d’impôts et que nous faisions notre service militaire, sans que l’on ne s’inquiète de notre sécurité», a déclaré un habitant de la ville qui compte faire circuler une pétition pour sensibiliser l’opinion et les autorités. Les protestations fusent de toutes parts: «La municipalité investit des millions pour améliorer l’aspect de notre ville. Au prix d’un palmier ou deux, on aurait pu consolider toute la tuyauterie du bâtiment. Nous aurions dû nous mobiliser plus tôt», avance un autre habitant. Une jeune amie des victimes a déclaré: «Nous avons décidé de faire signer une pétition pour appeler le gouvernement à vérifier si la sécurité des habitants se trouve bien à la tête de la liste des priorités, avant l’embellissement de la cité, l’entretien, et les caméras de surveillance. Certains éléments de base sont plus importants que tout le reste.» Plusieurs jeunes de la cité balnéaire se sont mobilisés pour faire circuler le document qui devra être présenté aux autorités du pays. A. Abergel explique le choix du thème du palmier: «La maire a beaucoup investi pour l’entretien de la ville en achetant, par exemple, des centaines de palmiers dont le prix de chacun s’élève à des milliers de dollars, au lieu de s’inquiéter de la sécurité des habitants, ce qui est pourtant primordial.» Cette pétition est bien réelle: elle a été présentée à des passants, dans la rue, afin de la leur faire signer, par les amis des trois victimes qui se rendaient à la municipalité. De plus, des signatures devront être récoltées sur Internet.

La mairie a répondu aux inquiétudes des habitants: «Nous comprenons la douleur des amis des victimes et nous partageons leur deuil. Contrairement aux allégations contre la municipalité, nous faisons tout ce qui est en notre pouvoir pour attribuer toutes les prestations dues aux habitants de la ville. L’affaire se trouve entre les mains de la police qui enquête et envisage toutes les démarches qui ont été effectuées par les personnes impliquées, y compris les sociétés qui fournissent le gaz.» Le directeur de la mairie s’est adressé dimanche au gouvernement pour lui demander de s’occuper du durcissement de la législation concernant la distribution du gaz domestique. Il exige que la loi prévoie de ne pas laisser les ballons de gaz à découvert, afin d’empêcher des accidents ou des attentats. La mairie a en outre répondu:

«La municipalité considère avec beaucoup de respect l’honneur des victimes, c’est pourquoi des représentants du Conseil municipal ont été présents lors des enterrements, et des visites sont prévues auprès des familles endeuillées. En ce qui concerne le souvenir des victimes, la mairie se conformera aux conventions suivies en général pour l’immortalisation. Nous sommes à l’entière disposition des jeunes citoyens pour toute question.»

Sur le terrain, la mairie s’occupe des sinistrés qui ont perdu leur logement. Le docteur Avital Laufer, qui préside les affaires de la mairie, la maire étant en déplacement à l’étranger, prévient que les ressources sont en train de s’épuiser et qu’aucune aide gouvernementale n’a été perçue pour l’instant afin de venir en aide aux 64 familles qui ont été touchées directement par l’explosion. Elle a ajouté: «Et il faut prendre en compte également de nombreuses familles qui souffriront de cet incident indirectement.»

Pour ce qui est du logement, vingt familles sont logées dans des hôtels de la ville, et elles y resteront, assure Mme Laufer, jusqu’à ce qu’une solution durable soit trouvée. Les personnes qui ont dû quitter leur immeuble ont été relogées aux hôtels Shlomo Hamelekh, ainsi qu’au Galil et au Résidence, d’Y. Zibi.

Afin de tenter de prévenir les vols, la police a fermé le secteur, en plaçant une palissade le long du bâtiment endommagé. Les habitants se plaignent d’y être interdits d’accès sans être accompagnés par un policier. Or, ils ont dû attendre une bonne partie de la matinée avant d’être autorisés à ramasser leurs effets personnels. Mme Laufer a déclaré: «La police s’est introduite dans les appartements pour récupérer les biens visibles et les mettre en lieu sûr. Pour les objets manquants, il faut s’adresser à la police.» «Les lieux du sinistre sont surveillés vingt-quatre heures sur vingt-quatre par une société de surveillance afin d’empêcher toute razzia. Les personnes désirant récupérer des objets personnels sont priées de se présenter pendant toute la semaine de 10h à 16h», a précisé Izzi Inbar, directrice de la mairie de Netanya.

[fr.jpost.com]

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