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Barack Obama, premier «président juif»

Barack Obama, premier «président juif»

 

 

 

 

 

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La kippa toute blan­che est ac­crochée à l’arrière de la tête de Barack Oba­ma. Il tour­ne le dos au ti­tre accrocheur de la couverture du New York Magazine : «The First Jewish President». À défaut d’être le premier président juif, l’homme le plus puissant de la terre est beaucoup plus pro-israélien qu’on ne le croit, estime l’hebdomadaire dans sa dernière édition.

On pourrait ajouter ceci : il n’a pas le choix en cette période pré-électorale où le vote juif ne lui est plus acquis comme en 2008. C’est d’ailleurs en grande partie sous cet angle qu’il faut analyser la menace d’Obama d’opposer son veto dans l’actuelle bataille de la Palestine pour devenir le 194e État membre de l’ONU.

Un tel veto soulèvera certes la colère du monde arabe, mais montrera aux Juifs américains (moins de 3 % de la population), que l’administration démocrate fera toujours bloc derrière l’État hébreu. De toute façon, trouver une solution à l’interminable conflit israélo-palestinien n’est pas une «con­dition gagnante» pour rester à la Maison-Blanche.

Obama, en chute libre dans tous les sondages, a besoin de consolider sa base électorale juive. Elle est généralement riche (20 % des millionnaires américains) et garnit bien les coffres du Parti démocrate. Si elle a voté pour lui à 80 % il y a trois ans, la moitié à peine le ferait au­jourd’hui. Le 13 septembre, lors d’une élection partielle à New York, un bastion démocrate juif depuis 1923 est passé massivement du côté républicain, à cause en partie des louvoiements d’Obama.

Les Palestiniens doivent avoir un État. La colonisation de la Cisjordanie doit cesser. Obama l’a dit et répété, certes, mais la réalité politique amé­ricaine devait, un jour ou l’autre, le rattraper. C’est fait. Dans un pays toujours en élections, aucun candidat ne sera jamais battu parce qu’il est trop «pro-israélien». Les républicains le savent bien. Amis inconditionnels d’Israël, ils affûtaient déjà leurs armes contre la politique proche-orientale d’Obama.

Le président devait donc changer son fusil d’épaule, lui qui, sitôt assermenté, avait choisi Mahmoud Abbas, le président de l’Autorité palestinienne, pour donner son premier coup de fil à un dirigeant étranger. Plus que jamais, il doit tenir compte du fait que les sentiments pro-israéliens des Américains sont toujours forts. George W. Bush l’avait compris. Il a été le président le plus pro-israélien de l’histoire des États-Unis. Son successeur ne sera pas étiqueté comme le plus «pro-palestinien».
 

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