FRANCAIS DE L'ETRANGER : UN DEPUTE SERA ELU 5 ANS. CANDIDATS : GIL TAIEB, PHILIPPE KARSENTY, VALERIE HOFFENBERG, DAPHNA POZNANSKI
Le journal en Français Jérusalem Post a réalisé un premier rappel des candidatures. IsraelValley le reproduit en attendant à la rentrée de réaliser une série d’interviews. Annick Berger du Jérusalem Post : "Les Français de l’étranger représentent plus de 1,27 million d’inscrits sur les listes consulaires, sur un total d’environ deux millions. Jusqu’à présent ils étaient représentés par 12 sénateurs, élus au suffrage indirect via l’Assemblée des Français de l’étranger. En 2008, la révision constitutionnelle a décidé de changer tout cela.
Le but de cette élection est simple : faire en sorte que les Français ne résidant pas dans l’Hexagone puissent voir leurs intérêts représentés à l’Assemblée nationale et ainsi faire valoir leurs revendications par la voix de leur futur député. Ce dernier bénéficiera des mêmes compétences que ses confrères (vote des lois, participations à l’une des six commissions permanentes, débats) et sera élu pour cinq ans.
GIL TAIEB : “Me mettre au service des autres”
Candidat indépendant, Gil Taieb est une personnalité bien connue de la communauté juive parisienne. Il est notamment le président d’AMI (Aliya et meilleure intégration) et le vice-président du FSJU (Fonds social juif unifié).
Son principal atout : son expérience associative. Il explique : “Je pense être capable d’assumer ce poste puisque je défends déjà les intérêts des Français en Israël depuis plus de 20 ans”, avant d’ajouter : “Etre élu me permettrait d’ajouter de la force et de l’aplomb à mon action. Ce sera un levier de plus”.
Gil Taieb a décidé de se lancer dans cette campagne en suivant deux axes forts pour l’Etat hébreu : se battre pour que les Français en Israël aient les mêmes droits que tous les autres, “notamment sur le plan de la santé, de la sécurité sociale et de l’assurance vieillesse”, précise Taieb avant d’ajouter : “Il faut faire valoir tout ce que la France doit à ses citoyens”. Deuxième axe de campagne, la défense de l’image d’Israël au sein du Parlement français. “Les citoyens se sentent souvent incompris, voire trahis par leur propre pays, la France. Je crois qu’il faut agir contre cela”, explique-t-il.
Une action qu’il devra mener seul, puisqu’il a choisi de ne pas recevoir l’investiture d’un parti. Taieb explique son choix : “J’ai des personnes qui m’ont apporté leur sympathie, mais j’ai choisi mon indépendance. Du côté de l’UMP ou du PS, ce poste de député n’est qu’un siège de plus à briguer à l’Assemblée nationale. Et je pense que pour avoir une réelle liberté de parole, il est indispensable de se dissocier de ces deux partis”.
Une candidature en indépendant donc, pour mieux servir les Français de l’étranger. Et le candidat de conclure : “Ce que je souhaite faire, c’est mettre au service des Français mes 20 ans d’expérience sur le terrain afin de les aider au mieux”.
PHILIPPE KARSENTY : “Conserver sa liberté”
On le connaît grâce à son combat pour l’affaire Al-Dura, aujourd’hui il veut se faire connaître en tant que candidat pour le poste de Français de l’étranger. Philippe Karsenty a été le premier à déclarer sa candidature, en mars dernier. Après plusieurs mois et de nombreux rebondissements, il se pose aujourd’hui en représentant de la pensée israélienne. Il explique : “C’est une chance unique pour les franco-israéliens d’avoir quelqu’un, à l’Assemblée nationale, qui représente leur analyse politique”, avant d’ajouter : “je veux les représenter au niveau politique et médiatique, me faire une sorte de porte-parole”.
S’il y a quelques mois encore Karsenty était “l’homme de l’affaire Al-Dura”, il tente aujourd’hui de s’en démarquer, même si elle reste sa meilleure “carte de visite politique”, le combat qu’il évoque pour montrer sa capacité s’investir dans des projets qui lui tiennent à cœur. Le candidat divers droite explique : “Lors de l’affaire Al-Dura, je me suis battu contre les administrations françaises et israéliennes, contre les médias français et israéliens, et enfin contre les politiques français et israéliens. Je sais donc travailler avec ces deux pays”.
Aujourd’hui, Karsenty avoue ne pas avoir de projet défini pour ce poste. Il souhaite avant tout “rencontrer énormément de Français et étudier leurs doléances”. Il s’emparera ensuite des “sujets en cohérence avec mes idées”.
Car s’il a décidé de se présenter sous l’étiquette “divers droite”, c’est également pour pouvoir conserver sa liberté de parole. “Le critère de sélection doit se faire sur la confiance que l’on accorde ou non au candidat et non pas se résumer au choix d’un énième pion UMP ou PS”, rappelle Kasenty. Avant de conclure : “Je souhaite être capable de mobiliser partout. Ecouter les problèmes des Français en Israël, mais également en Grèce ou en Turquie, pour pouvoir travailler, ensuite, avec les autres députés de l’étranger, sur les principaux dossiers que nous aurons en commun”.
VALERIE HOFFENBERG : “Utiliser sa légitimité”
Candidate dont le mot d’ordre est “ma détermination au service de vos préoccupations”, Valérie Hoffenberg se présente sous l’étiquette UMP. Un atout qu’elle met volontiers en avant, arguant que le respect dont elle jouit au sein de la majorité lui permet de bénéficier d’une “voix qui compte”. Elle explique : “Ma grande force est la légitimité que j’ai acquise en Israël et la crédibilité dont je bénéficie à l’UMP sur cette question. Ma voix compte dans ce parti qui me fait confiance”, affirme-t-elle, avant d’ajouter : “J’ai un solide réseau, je suis la seule à avoir à la fois accès à la politique française et à la politique israélienne. Et je pense que pour faire avancer les projets au niveau français il faut avoir ces deux entrées”.
Une influence qui s’exercera, selon elle, quel que soit le parti élu à la tête de la France en 2012 : “Quelle que soit la majorité, je crois que c’est avant tout le professionnalisme et la compétence du député qui primera”, assure-t-elle.
Photo: Sponsor
Après 14 ans passés dans une société d’import-export, Valérie Hoffenberg s’investit dans le bureau français de l’American Jewish Comitee (AJC) en 2000. Elle en deviendra présidente en 2004, jusqu’en 2008, quand elle devient conseillère de Paris et secrétaire nationale de l’UMP. Un an plus tard, le président de la République française, Nicolas Sarkozy, la nomme représentante spéciale pour la France pour la dimension économique, culturelle, commerciale, éducative et environnementale du processus de paix au Proche-Orient. Enfin, en 2011, elle devient la secrétaire nationale de l’UMP en charge des relations avec les clubs, les think thank et les partis politiques étrangers.
Sa campagne pour le poste de député des Français de l’étranger est axée sur trois grands thèmes : l’éducation, la francophonie et le volet social. Hoffenberg détaille : “Je veux m’attacher aux principaux sujets qui touchent les Français en Israël : le problème de la reconnaissance des diplômes et le manque de place dans les lycées français du pays notamment”. Mais la candidate de l’UMP souhaite avant tout rassembler et intéresser les électeurs à cette campagne. “Je crois qu’il faut faire preuve d’humilité lorsque l’on brigue ce poste et aller tout simplement à
la rencontre des gens afin de mieux comprendre leurs problèmes”.
DAPHNA POZNANSKI : “Je suis des vôtres”
‘Je suis la seule qui puisse dire : ’je suis des vôtres’ et la seule à bien connaître les problèmes des Français en Israël puisque je vis ici". Alors qu’elle est candidate pour le poste de député des Français de l’étranger, Daphna Poznanski donne le ton : sa légitimité, elle la tire de son installation dans l’Etat hébreu.
Investie par le Parti socialiste, cette Juive d’Algérie établie en Israël est conseillère des Français d’Israël à l’Assemblée des Français de l’étranger (AFE) et vice-président suppléante de l’Assemblée depuis 2009. Une expérience qu’elle met volontiers en avant : “Je suis la seule des candidats à connaître le travail parlementaire”, affirme-t-elle avant d’ajouter que son appartenance au Parti socialiste lui apporte une force d’action supplémentaire : “Aujourd’hui, un député n’a aucune influence sur la politique étrangère ni sur la politique de défense de la France. Il faut dire la vérité, certains domaines ne nous sont pas accessibles. Mais en tant que membre d’un grand parti, je peux être amenée à discuter avec des hommes et des femmes qui pourraient en avoir. C’est pourquoi, selon moi, un candidat qui se présente en indépendant ne pourra en aucun cas avoir de l’influence à l’Assemblée nationale”.
Si elle explique qu’il est trop tôt pour dévoiler dès à présent ses thèmes de campagne, elle affirme qu’un sujet lui tient particulièrement à cœur : le problème de la binationalité. Elle précise : “J’ai pu lire certaines conclusions du rapport de Claude Goasguen sur ce sujet. Si ses propositions étaient adoptées, on aboutirait quoiqu’il en dise à la suppression de la binationalité. Pour moi ce sont donc des propositions scélérates et antirépublicaines” et d’ajouter : “il y a un réel danger pour les Français de l’étranger en Israël, surtout si la majorité actuelle est reconduite”.
Daphna Poznanski l’affirme : elle a toujours défendu les droits des Français en Israël, et ce “où qu’ils se trouvent”. Et elle compte bien poursuivre cette action en étant élue députée des Français de l’étranger."
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