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Israël : la digue de la convenance à sauté en France

Israël : la digue de la convenance à sauté en France (1ère partie)(info # 010509/14) [Réinformation]

Par Ilan Tsadik ©Metula News Agency

 

Durant Rocher inébranlable, la rédaction nous a demandé de nous concentrer plus particulièrement sur le narratif de la guerre et sur l’analyse de la situation, laissant au second plan les agressions médiatiques systémiques dont Israël a été victime.

 

Au premier rang desquelles, mais cela ne doit plus surprendre personne, celles de la presse tricolore qui nous a traités comme si nous étions les ennemis de l’humanité. Ce qui a d’ailleurs le mérite d’irriter les peuples et les nations qui subissent réellement des tentatives de génocides, ou, à tout le moins, des traitements barbares du genre de ceux que l’on nous reproche dans les media de l’Hexagone.

 

Des Soudanais s’élèvent ainsi contre le silence et l’absence des journalistes face aux deux millions de morts au Darfour, des Kurdes, des chrétiens irakiens et syriens, des Yézidis, qui ne comprennent pas bien la raison pour laquelle les Occidentaux sont traumatisés par 2 000 victimes à Gaza, alors qu’en une heure, les djihadistes ont exécuté mille civils avant de les jeter dans une fosse commune, tandis que leurs femmes étaient vendues à Mosul comme esclaves sexuelles pour 500 dollars "pièce".

 

La réponse qu’apporte Alain Gresh à cette disproportionnalité, dans un articledu 21 juillet dernier du Monde Diplo, ne saurait laisser indifférent : "(…) il est vrai que la cause palestinienne est emblématique, non pas par le nombre de victimes, mais par le fait que c’est le dernier conflit colonial".

 

Ca a le mérite d’être une réponse du type qui suffit à justifier la destruction d’Israël selon les critères fanoniens des néo-existentialistes ; leur seul problème – mais sa centralité suffit à en faire des monstres assoiffés de sang juif – réside en ce que le conflit israélo-arabe n’a jamais été une guerre coloniale, ne répondant à aucune des références d’une guerre coloniale, comme nous avons pris la patience de le démontrer au-delà de tout doute sensé dans ces colonnes.

 

Maintenant, vous comprenez pourquoi des gens comme Marius Schattner ou Charles Enderlin, ou des organismes  comme l’AFP mènent un véritable combat, y compris en exerçant des pressions sur les confrères et les media récalcitrants, afin qu’ils prennent soin de mentionner les mots "colons" et "colonies" dans chacun de leurs reportages.

 

Parce que s’il s’agit d’un conflit colonial, le Hamas, représentant des Palestiniens opprimés, est en droit de lancer des fusées sur Tel-Aviv, tandis que s’il s’agit d’un affrontement entre légitimités, c’est Jérusalem qui possède celle de se défendre lorsque ses villes sont attaquées par des terroristes, dont le but se limite à tuer le maximum de Juifs possible.

 

Le reste du papier de Gresh, en fait une critique d’un article de BHL, n’est qu’un amoncellement de contre-vérités du genre : "BHL semble ignorer les campagnes de haine qui déferlent sur Israël depuis des années et qui amène une majorité des habitants à souhaiter l’expulsion des citoyens arabes de l’Etat".

 

Je vis en Israël et je n’ai jamais observé la moindre de ces campagnes de haine contre la minorité arabe ; quant à la seconde affirmation, elle est si gratuite, si infondée, qu’y répondre participerait à lui donner un semblant de contenu. Gresh a ainsi à nouveau fait étalage de son ignorance crasse du fait israélien.

 

Gresh est un fielleux dogmatique qui, comme l’ensemble des néo-existentialistes, a toujours refusé d’ouvrir le débat public pour y confronter ses affirmations aux nôtres. C’est évidemment plus confortable et d’autant moins nécessaire quand les "colonialistes" se sont assuré les services de l’AFP, véritable parole d’évangile des plumitifs français.

 

Bien moins lisible est la démarche d’I24News, lorsqu’elle invite l’alibi-colon de l’Agence France Presse, Michaël Blum, à prêcher sur ses plateaux. Il est vrai que pour certains, travailler pour une agence de presse qui considère que Gaza est une colonie fait de vous un "modéré fréquentable".

 

Mais ce n’est pas l’essentiel. Ce qui est fondamental est que la quasi-totalité des confrères franciliens a désormais fait sienne la théorie de la "guerre coloniale", qui implique qu’ils défendent, par tous les artifices disponibles – et ils ne sont pas à court d’imagination en la matière -, l’opprimé palestinien contre le colonisateur juif.

 

L’un de ces subterfuges, lancé par l’AFP et repris en cœur par un millier de perroquets idiots, a consisté à réduire le récit de Rocher Inébranlable au bilan des victimes de la guerre. Comme si celui qui subit les plus lourdes pertes avait la raison pour lui ou une partie d’icelle. Comme si c’était plus important que d’identifier pour ses lecteurs ou ses téléspectateurs le camp qui a commencé, qui s’attaque spécifiquement à des civils, qui tire depuis les écoles, les mosquées et les hôpitaux, et qui a rompu les sept cessez-le-feu qu’il s’était engagé à respecter, alors que les Israéliens n’en ont brisé aucun.

 

A cela Gresh répond avec les références suivantes : "Et que, encore une fois, nous n’avons pas affaire à deux armées qui se battent à armes égales. Il faut toujours rappeler cette formule du dirigeant du Front de libération nationale algérien Larbi Ben M’hidi, arrêté le 23 février 1957 par l’armée française et interrogé par des journalistes à propos du FLN posant des bombes dans des cafés dissimulées dans des couffins : « Donnez-nous vos avions, nous vous donnerons nos couffins. »".

 

C’est irrémédiable. Tant que le Hamas-FLN (Guerre d’Algérie, guerre de colonisation) n’aura pas d’avions, il lui sera permis d’assassiner des Israéliens. Et comme il n’aura jamais d’avions…

 

Le gros des titres et des journalistes français ayant embrassé cette optique, se doit, à chaque occasion, de fustiger les Hébreux. Même si, pour y parvenir, ils doivent travestir la vérité. Parfois, cela ressemble à de la propagande nazie, comme dans ce papier du 18 août de Luc Mathieu dans Libération, dont le seul titre entend décrire les Israéliens comme des criminels absolus : "A Gaza, « les civils étaient la cible »".

 

A la toute fin du papier, on comprend, lorsqu’on est un professionnel de l’info, que le titre reprend une affirmation tronquée de Maître Raji Sourani – dont certains lecteurs se rappellent du nom pour le rôle qu’il avait joué dans la Controverse de Nétzarim1 -, qui confie à Luc Mathieu : "Les civils se sont retrouvés dans le collimateur. Ils étaient la cible. Sinon pourquoi détruire la centrale électrique, les puits, les écoles, les hôpitaux, les ambulances ?".

 

Je vous livre en passant la réponse que les lecteurs de Libé ne liront jamais : parce que les témoignages présentés par la Ména durant Rocher Inébranlable, y compris de nombreuses pièces filmiques, ont démontré que c’étaient des roquettes djihadistes qui ont détruit en partie les lignes d’approvisionnement électrique ainsi que les cuves de carburant de l’unique centrale électrique de Gaza. Que des techniciens israéliens, en pleine guerre, et pour épargner aux civils gazaouis des souffrances inutiles, ont tenté de réparer certains de ces câbles à haute tension, mais ils en ont été empêchés par des tirs tendus de miliciens islamistes. Toute l’électricité et le carburant de la centrale électrique de l’enclave palestinienne, et Mathieu n’est pas censé l’ignorer ni le cacher à ses lecteurs, proviennent de l’Etat hébreu. Ce dernier n’ayant jamais interrompu sa fourniture, même quand certains de leurs bénéficiaires tiraient 200 roquettes par jour sur les civils du Néguev, y compris sur les livreurs de fuel et les employés de la Compagnie d’électricité.

 

De plus, les films de Tsahal que nous avons diffusés, et dont Sourani et Mathieu ne peuvent non plus ignorer l’existence, montrent que les miliciens de Gaza tiraient leurs roquettes depuis les écoles et les hôpitaux ; ce qui, face au droit international, en faisait naturellement des objectifs assurément légitimes. Et si Libération conteste l’authenticité de ces témoignages, il doit le faire savoir et présenter et étayer son point de vue, et non pas faire comme si ces images n’existaient pas.

 

De plus, d’autres vidéos mises à disposition par l’Armée israélienne apportent la preuve irréfutable que les ambulances étaient utilisées à Gaza par des miliciens armés afin d’aller d’une position de tir à l’autre.

 

Reste que 80% de l’article de Luc Mathieu est évidemment consacré à la publication orientée de divers bilans humains de Rocher Inébranlable. Des bilans communs à l’ONU et aux ONG palestiniennes ; ce que l’on peut comprendre, puisqu’elles se fournissaient à la même source, à savoir le centre de communication du Hamas.

 

Sur cette base, l’ONU affirme que la plupart des 1948 victimes qu’elle répertorie, soit 72%, étaient civiles. Mathieu ne trouve pas de meilleures oreilles que celles du directeur d’une ONG palestinienne Al Dameer (la conscience), pour lui demander comment est-ce possible que, selon les Israéliens, la proportion de miliciens parmi les morts est plus grande que celle des civils.

 

Ce qui fait "soupirer" le directeur d’Al Dameer, le pauvre Khalil Abou Shammala, qui ignorait que des hommes armés avaient tiré 4 000 bombes volantes sur les villes israéliennes à partir de Gaza, et qui s’exclame : "On ne sait même pas ce qu’ils veulent dire par terroristes".

 

Dans ces conditions, et par souci didactique – pour ne pas qu’ils meurent complètement crétins – j’informe Shammala et Mathieu, qu’un terroriste, c’est quelqu’un d’armé qui, indépendamment de ses motivations, s’attaque systématiquement à des personnes civiles. Comme quelqu’un qui tire un Fajr-5, transportant 50kg d’explosifs, sur Tel-Aviv ou Jérusalem, connards !

 

Mais la cerise sur le gâteau de l’article de Libération (de tout complexe antisémite ?), c’est tout de même le paragraphe que le journal consacre à expliquer pourquoi, si la plupart des morts étaient des civils, la tranche d’âge 20-29 ans est largement surreprésentée sur des listes des morgues de la bande côtière. Cette tranche d’âge étant celle à laquelle appartient le plus grand nombre de miliciens djihadistes.

 

La réponse qu’a obtenue Luc Mathieu a eu le mérite de me faire éclater de rire tant elle est grotesque : " Cela n’a rien d’étonnant", assure Issam Younis, directeur général du centre Al-Mezan (la balance), "les jeunes hommes se déplacent plus que les vieux, les femmes ou les enfants. Ce sont eux qui vont chercher l’eau et le pain et amènent les blessés à l’hôpital. Ils sont les plus exposés".

 

NO COMMENT. Ou comment à Libé on se fout royalement de l’intelligence de ses lecteurs. A la Ména, où ça n’est pas le cas, on publie la dernière évaluation en date établie par Sami El Soudi ; celui-ci estime à environ 2 350 le nombre de Gazaouis morts ou de définitivement portés disparus lors de Rocher Inébranlable, dont un peu moins des deux tiers étaient des terroristes au service des milices islamistes palestiniennes de Gaza. Un peu plus de 350 victimes ne sont répertoriées sur aucune liste car elles ont été enterrées par le Hamas dans des cimetières improvisés afin de réduire le nombre connu de ses pertes.

 

D’autre part, El Soudi affirme que 8 200 miliciens ont été blessés lors du conflit, dont 3 000 sont encore dans un état sérieux. Près de 2 500 civils ont également été blessés. Il précise que ces chiffres sont en parfaite adéquation avec les noms et les âges fournis par les hôpitaux contrôlés par le Mouvement de la Résistance Islamique et ajoute que ces listes sont incomplètes.   

 

J’ai également identifié entre autres contre-vérités publiées par Libération durant cette guerre la dépêche de l’AFP : "Israël et le Hamas reprennent les hostilités, huit morts palestiniens". Faux, c’est le Hamas qui a repris unilatéralement les hostilités et sans la moindre provocation de la part d’Israël. Le titre de cet article, augmenté par la mention des huit morts palestiniens, a pour vocation d’exonérer l’organisation djihadiste de sa culpabilité dans la reprise des combats. Si elle avait respecté ses engagements, des centaines de personnes seraient toujours en vie, en grande majorité des Palestiniens.

 

Dans la suite de ma revue de presse, j’aborderai d’autres cas, dont celui très préoccupant de Christophe Barbier et de l’Express. La digue de la convenance à l’égard d’Israël et des Juifs a effectivement et définitivement sauté en France.

 

 

A suivre… 

 

 

 

Note :

 

1Maître Raji Sourani est cet avocat de Gaza, qui, après avoir été informé par la Ména que Charles Enderlin avait publiquement affirmé qu’il avait transfiguré la déposition sous serment que lui avait soumise Talal Abou Rahma, avait menacé Enderlin d’un procès. Le journaliste de France 2 s’était rétracté par écrit, présentant ses excuses à Me Sourani, et mettant son mensonge sur le compte du surmenage. 

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