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Les prochaines attaques contre Israël se préparent

Les prochaines attaques contre Israël se préparent (info # 011005/15)[Analyse]

Par Guy Millière© MetulaNewsAgency

 

Les élections législatives du mois de mars dernier semblent déjà très lointaines. Ce qui paraissait être une grande victoire de Binyamin Netanyahou a finalement conduit à la formation d’un gouvernement de coalition reposant sur une seule voix de majorité. Et ce gouvernement est dès lors fragile.

 

La grande presse israélienne a repris ses critiques contre Binyamin Netanyahou et l’attaque, tant pour avoir procédé à une dissolution de la Knesset, dont elle s’interroge encore sur l’utilité, que pour avoir passé alliance avec les partis ultra-orthodoxes.

 

Or M. Netanyahou, pour composer son gouvernement, a procédé de manière logique. Il a non seulement passé alliance avec les partis ultra-orthodoxes, mais il a commencé la formation de sa coalition par la conclusion de cette alliance.

 

Pouvait-il faire autrement ? Non. Le nombre de sièges dont ces partis disposent ne le permettait pas. Le 1er ministre pensait, sans aucun doute, que cette alliance serait la phase la plus difficile et la plus susceptible de controverse.

 

Et il est très vraisemblable que s’il n’avait pas procédé de la sorte, et n’avait pas réussi à s’entendre avec les ultra-orthodoxes, Herzog leur aurait tendu la main à sa place.

 

Le fait qu’Aryé Dery, le chef de file du Shass [parti ultrareligieux sépharade. Ndlr.], soit passé par la case prison, il y a quelques années, pour corruption, et se retrouve détenteur du portefeuille de l’Intérieur, peut laisser un goût amer dans la bouche de certains. Le fait que plusieurs réformes seront sans doute bloquées peut déranger les mêmes. Mais le résultat des élections a été ce qu’il a été. Le choix était : les ultra-orthodoxes dans un gouvernement Netanyahou, ou les ultra-orthodoxes dans la tentative de formation d’un gouvernement Herzog. L’absence des ultra-orthodoxes dans une coalition ne faisait pas partie de l’équation.

 

Que Moshe Kakhlon et son parti Kulanu [nous tous] entrent dans la coalition était attendu, tout comme la participation de Naftali Bennett et du parti HaBayit HaYehudi [la maison juive. Ndlr.]. Que Naftali Bennett ait attendu le dernier moment aux fins d’obtenir un maximum d’avantages fait partie de la tactique politique.

 

Le comportement d’Avigdor Lieberman, qui a permis à Bennett d’obtenir ces gains [sans son adhésion, M. Netanyahu aurait été dans l’impossibilité de former une coalition gouvernementale. Ndlr.], mais qui, surtout, a fragilisé la position de Netanyahou, fait aussi partie de la tactique politique. Que Bennett ait pu obtenir davantage est une chose ; que la position de Netanyahou soit fragilisée en est une autre, bien plus délicate, particulièrement dans le contexte actuel.

 

Cela dit, le point le plus regrettable du dernier scrutin, à mes yeux, est le système proportionnel, qui empêche que se dégage une majorité claire. Ce mode de scrutin émiette les voix, suscite l’instabilité, et donne un poids disproportionné à des petits partis et à des manœuvres plus ou moins myopes. Partout où le système proportionnel existe, il conduit à ce type de résultats. Binyamin Netanyahou doit agir avec le système électoral tel qu’il est [où le modifier, en faisant passer une loi adéquate au parlement. Ndlr.].

 

Or la situation d’Israël réclamerait de la stabilité. Car Israël va faire l’objet d’attaques, qui sont, en ce moment même, en phase de préparation.

 

Le danger iranien va se faire vraisemblablement plus grand que jamais. Le Congrès américain vient, quasiment, de donner un feu vert à Barack Obama pour aller jusqu’au bout de ce qui a été esquissé à Lausanne, et qui ressemble à une capitulation américaine ; l’Iran risque fort d’être une puissance dotée de l’arme nucléaire à assez brève échéance. Les conséquences régionales risquent d’être immenses, turbulentes, et préoccupantes.

 

Une fois qu’Obama sera allé au bout de son accord avec les ayatollahs, il passera à ce qu’il semble déterminé à obtenir : une résolution onusienne stipulant la reconnaissance d’un Etat palestinien dans les « frontières de 1967 » (avec un ajustement et des échanges de territoires purement hypothétiques et qui ne verront pas le jour).

 

Cette résolution serait présentée par l’Autorité Palestinienne et par la France au Conseil de Sécurité. Les Etats Unis n’useraient pas de leur droit de véto, dit-on, ces jours derniers à Washington, ce qui permettrait à la proposition d’être adoptée. Si Israël ne se pliait pas à la résolution, des sanctions internationales seraient mises en place contre lui.

 

Obama s’apprête, dit-on encore, ces jours derniers à Washington, à provoquer ainsi une grave crise en Israël, et à mettre Netanyahou en position très difficile. L’hypothèse d’Obama est que Netanyahou, ne pouvant se soumettre, pourrait être mis en minorité et condamné à démissionner et à provoquer de nouvelles élections, qu’il perdrait.

 

Je pense qu’il y aurait effectivement, le cas échéant, une grave crise en Israël, mais ne suis pas du tout certain que Netanyahou se trouverait en position très délicate. Il a prouvé de nombreuses fois qu’il était un homme d’Etat.

 

Je pense, qu’en cas de crise, le peuple israélien ne se placerait pas du côté de la soumission.

 

En pareille situation, les contingences issues des résultats des dernières élections législatives passeraient au second plan. La coalition fragile d’aujourd’hui pourrait, si un esprit d’union nationale se dessinait, se révéler plus solide qu’il semble.

 

L’opportunisme ne serait pas nécessairement récompensé, même si le système électoral israélien restait ce qu’il est.

 

De nouvelles élections ne se révéleraient pas nécessairement favorables à des gens prêts à vendre leur âme au diable : autrement dit, à Barack Obama.

 

Si nombre d’Israéliens ont encore l’illusion dangereuse qu’un Etat palestinien pourrait voir le jour et ne discernent pas que l’Autorité Palestinienne ne veut pas un Etat, mais la destruction d’Israël, le nombre d’Israéliens qui, par aveuglement volontaire, voient en Obama un ami d’Israël décroît cependant de jour en jour. 

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