Maroc : BOUCHRA, VICTIME DE GANG
Par Ghizlaine Tazi
En Juin 2013, Bouchra est âgée de 19 ans et elle est en terminale au Lycée Ibnou Mouataz à Sidi Bernoussi. Depuis le 27 Octobre, elle n’est plus. Elle a été victime de kidnapping le 2 Juillet 2013, de viol, de séquestration, de chantage, de violences et maltraitance pendant 4 mois et de meurtre par son violeur, devenu mari le 5 Juillet 2013.
Lors d’une conférence de presse à l’AMDF (Association Marocaine des Droits de la Femme), nous avons assisté à un témoignage bouleversant; Bouchra aurait été kidnappée en Juillet 2013. Après une disparition de 3 jours, la famille aurait reçu un appel de son agresseur. Bouchra aurait demandé à sa mère de se présenter chez Z. Karam. La famille de Bouchra est mise devant le fait accompli. L’acte de mariage a été établi en date du 5 Juillet 2013. La fille de 19 ans est ainsi devenue l’épouse de son agresseur.
La famille de la victime a été menacée et mise sous silence par l’agresseur sous peine de représailles. Pendant 4 mois, Bouchra a subi des violences. Z. Karam lui aurait rasé le crâne et maltraité. La famille a assisté, impuissante, à l’agression (coups et blessures menant au meurtre) en pleine rue. L’agresseur a été appréhendé par les forces de l’ordre le 27 octobre, jour du meurtre. Le Jeudi 31 octobre, la famille de la victime s’est présentée au centre Habiba Zahi et une cellule d’écoute l’a prise en charge.
La famille Karam, d’après les déclarations de la famille de la victime, fait régner la terreur au quartier Sidi Bernoussi. Au-dessus des lois, usant de menaces et de chantages pour soutirer de l’argent aux commerçants, usant de violences et d’armes blanches, cette famille a le fonctionnement d’un gang rôdé et influant dans le quartier.
Bouchra a été enlevée le 2 Juillet 2013, contraint d’épouser son agresseur sans l’accord de sa famille (l’acte du mariage est daté du 5 Juillet 2013). Pendant 4 mois, Bouchra a été victime de viol conjugal, de violences et d’une maltraitance inhumaine, d’après les témoignages. Le 27 octobre 2013, elle est victime de meurtre suite à des coups et blessures de son mari. Elle a été battue à mort après avoir fui le domicile conjugal. Z. Karam a déclaré aux autorités que Bouchra se serait suicidée. Le corps de la victime est à ce jour, à la morgue dans l’attente de l’autopsie.
Maître Zahia Ammoumou, avocate au barreau de Casablanca et membre de l’AMDF nous déclare, « Les victimes n’ont plus foi en la justice, notre rôle est de leur rendre justice. Le lobby associatif, ici présent, va s’unir et agir pour gagner cette cause. Notre action est de faire pression pour qu’il y ait une loi contre la violence à l’égard des femmes. Pour l’affaire de la défunte Bouchra, il est nécessaire d’assurer la sécurité de la famille de la victime. La sœur de Bouchra 16 ans ne va plus à l’école, de peur d’être agressée. » Etaient présentes : l’association marocaine de lutte contre la violence à l’égard des femmes (AMVEF), l’association Assanaa Anissaiya, la Fédération de la ligue démocratique des Droits des Femmes (FLDDF), l’association marocaine des Droits de l’Homme (AMDH)… etc.
La première action des associations est de référer de l’affaire au procureur général pour assurer la sécurité de la famille de la victime. L’affaire sera présentée au juge d’instruction à la cour d’appel de Casablanca, le 3 décembre 2013.
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