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Rabat, une ville millénaire...et sans touristes!

Rabat, une ville millénaire...et sans touristes!

Par Nathalie Chahine et Myriam Leroy

 

 

Une ville merveilleuse. Une gastronomie ultrachic. Pas un touriste... et un tout nouveau tramway. Rabat est à découvrir.

Explorer les ruelles mystérieuses de la médina

On peut encore parcourir la ville sans tomber sur le moindre touriste, flâner à sa guise dans les souks sans se faire "harceler" par les vendeurs. Il viendra sans doute un jour où le mystère sera éventé, et il est donc plus que temps de découvrir la capitale du royaume avant qu'elle ne soit envahie par des hordes de curieux à bob et à sac banane.

Noyau de Rabat-Salé, la casbah des Oudaïa est une citadelle qui surplombe le fleuve Bou-Regreg et l'océan Atlantique. Placée en avant-poste de la médina, cette forteresse classée patrimoine mondial depuis 2006 porte notamment les traces de son passé almohade (du nom d'une dynastie musulmane berbère) et de ses aménagements andalous, avec ses dédales de ruelles, ses portes ciselées et les menus détails qui émaillent par milliers ce lieu pittoresque. Posée sur l'eau, à l'endroit où le fleuve se jette dans l'Atlantique, la casbah semble elle aussi faite d'eau: ses murs blanchis à la chaux sont barbouillés de bleu à taille d'homme- un trompe-l'oeil pour les moustiques, qui ne s'aventurent pas au-dessus des flots.

 

Comme jadis pour les riads de Marrakech, les étrangers se ruent actuellement sur les maisons de la place forte. Mais aujourd'hui encore, on y croise des mères de retour du marché, ou des vendeurs de jus d'orange dont les vêtements chamarrés tranchent merveilleusement avec les murs...

Plus étonnant encore est le calme qui règne sur la nécropole mérinide de Chella (qui abrite le mausolée d'Abou al-Hassan, dit le Sultan Noir, enseveli ici en 1351), située sur l'emplacement d'une ancienne cité romaine, un peu plus à l'est le long du fleuve. Au milieu des ruines mangées par la végétation, des dizaines de cigognes ont élu domicile, gratifiant le rare visiteur de caquètements caractéristiques ou de somptueux vols planés. Les orangers embaument, dans ce panorama offert par l'agencement hétéroclite de vestiges romains, de bâtisses décrépites et de jardins bordés de jacarandas, ces acacias bleus emblématiques de Rabat.

Arpenter les nouveaux quartiers verts

Depuis le mois de juin, un tramway tout neuf quadrille Rabat pour rejoindre Salé, la ville jumelle de l'autre côté du fleuve. Après cinq ans de travaux, près de 20 kilomètres de voies jalonnées de 32 stations traversent tout le centre-ville pour enjamber le fleuve Bou-Regreg sur le pont Hassan-II, tout nouveau lui aussi. Comme un toit urbain- selon l'idée de l'architecte Marc Mimram, qui l'a conçu-, ses deux triples voies accueillent le tram, les voitures, mais aussi les piétons, les vélos, et bientôt peut-être des marchés.

Entre Rabat et Salé, l'ancienne zone lacustre où s'éparpillaient marais et habitations aussi romantiques que précaires a disparu- remplacée par l'utopie Bab Al Bahr. Dans ce nouveau quartier, tout est green, depuis les toitures végétalisées jusqu'à la coulée verte qui traverse le quartier. Comme les riches Marocains qui y emménageront début 2012, on pourra déambuler dans un Maroc futuriste, en admirant les yachts amarrés dans la marina, avant de remonter le long du jardin des Berges et de la nouvelle cité des Arts, où l'architecte Norman Foster a réinventé des néopalais arabes blancs et cubiques. Sur leur terrasse lounge, les habitants pourront admirer le soleil couchant sur la casbah des Oudaïa et le fleuve, avant d'aller voir une expo dans une galerie d'art ou l'un des quatre musées aujourd'hui en construction.

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