Un rapport évalue positivement les efforts du Maroc pour la promotion de la tolérance
Une étude récente affirme dans sa conclusion que le Maroc a fait de grands progrès dans la promotion de la tolérance.
Par Hassan Benmehdi
Le Maroc est en train de devenir un pionnier dans la lutte contre les idéologies extrémistes et la promotion "de la tolérance, du respect et du dialogue entre les différents groupes religieux", selon un rapport qui vient d'être publié.
Dans son dernier rapport sur les libertés religieuses dans le monde, le département d’Etat américain a noté que la loi marocaine offrait les garanties nécessaires à la liberté religieuse.
Le gouvernement est déterminé à poursuivre sa stratégie visant à "promouvoir la tolérance, le respect et le dialogue entre les différents groupes religieux du pays’’, a affirmé cette étude rendue publique le 30 juillet.
Ce document prend également acte des efforts déployés pour la promotion d'un Islam modéré et tolérant, comme en témoigne la liberté de culte dont jouissent les Marocains de confession juive et les communautés chrétiennes étrangères, notant que ces dernières sont autorisées à tenir leurs services religieux "sans aucune restriction".
"Au Maroc, il n'existe aucune interdiction concernant le port de vêtements ou de symboles religieux, que ce soit au sein de la sphère publique ou privée", affirme ce rapport.
Il précise que, dans le but de promouvoir le dialogue inter-religieux, le patrimoine culturel juif est enseigné dans certaines universités marocaines, citant à titre d'exemple l'enseignement de l'hébreu et des études religieuses comparatives au département des études islamiques de l'Université de Rabat.
Le politologue Abdelmalek Nafih a expliqué à Magharebia que les attentats terroristes qui ont secoué le Maroc depuis 2003 ont tiré la sonnette d’alarme sur l’importance et l’urgence de revoir la politique religieuse du pays.
"A l’heure où le flux médiatique extrémiste ne cesse d’offrir des fatwas de tout bord, la mission du Maroc pour combattre les idéologies radicales ne sera certainement pas de tout de repos", a-t-il expliqué à Magharebia. "La moindre négligence à ce niveau pourrait être coûteuse."
Mostafa Moulay El Mehdi, chercheur universitaire, souligne que le Maroc ne cesse de démontrer qu’il ne veut plus subir le désordre dans son espace religieux.
"‘La réforme du champ religieux au Maroc déclenchée depuis 2004 a eu comme principal objectif la mise en garde du pays contre les velléités d'extrémisme et d'obscurantisme", explique-t-il.
Le militant islamiste Abdelhadi, ingénieur de 52 ans, estime qu’il faut aussi dialoguer avec ceux qui ne croient pas aux valeurs de la tolérance.
"Il faut leur ouvrir les volets de l'espoir en leur expliquant les vertus du dialogue et du respect de l’autre", explique-t-il. "Il faut leur tendre la main, dialoguer avec eux, les encadrer car c'est quand ils se referment sur eux-mêmes qu'ils sont prêts à commettre l'irréparable."
Le ministère des Habous et des Affaires islamiques a par ailleurs confirmé que la restructuration du champ de la religion ne signifie pas une reprise en main sécuritaire du fait religieux.
Dans son discours prononcé le lundi 30 juillet à l’occasion du treizième anniversaire de son intronisation, le Roi Mohammed VI a tenu à rappeler que le Maroc demeure attaché à l'Islam sunnite prônant le juste milieu et la tolérance et proscrivant l'extrémisme, le fanatisme et l'ostracisme .
‘‘Nous avons également érigé le Conseil supérieur des Oulémas en institution constitutionnelle remplissant les missions qui lui incombent en termes de fatwa", a déclaré le souverain.
Il y a huit ans, le Roi du Maroc avait donné son feu vert à une nouvelle plateforme de l'espace religieux prônant un Islam modéré, ouvert et tolérant.
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