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Hommage au Rav Adin Steinsaltz, par Felix Asher Perez

Le Rav Steinsaltz fut le seul Rabbin de sa génération qui échoua de peu à présider un "Grand Sanhédrin" (regroupant les mouvances du judaïsme orthodoxe) ; il fut le seul à pouvoir le faire.
Il est l'auteur d'une traduction et de commentaires du Talmud en 45 vol. (aussi en plusieurs langues et qui en présente les différents contextes particuliers, logiques, méthodes, structures et contenus). Il en a fait un ouvrage de référence.

Netanyahou a salué la mémoire d'un "immense savant, génie de la Torah et homme d'esprit exceptionnel". Le président Rivlin a salué "un homme d'un grand courage spirituel, d'une connaissance et d'une pensée profondes qui a permis d'accéder aux contenus du Talmud".
Mon anecdote personnelle : il priait les vendredis soirs à ma synagogue rue Hildesheimer (Jérusalem). J'avais une question fort complexe dans le cadre de la préparation de mon livre "Les origines juives des fêtes chrétiennes" : du temps du Temple, on devait racheter le premier né à un Cohen après 30 jours et la mère devait se purifier après 40 jours. Pouvait-on, vues les difficultés de se rendre à Jérusalem, reporter le rachat au Cohen de 10 jours pour ne faire qu'un voyage (afin de faire le tout dans la Ville Sainte). Des sommités avaient dû consulter leurs sources avant de me donner une réponse ; mais lui, sur le champ, me donna les divers avis possibles et la conclusion qui s'imposait : oui, dans certains cas, ce report était possible. C'est sa réponse immédiate et circonstanciée sur un océan de références qui m'impressionna.
 

Un géant nous quitte, mais il laisse une oeuvre impérissable et éternelle. Selon Maimonide (et plus tard Spinoza), plus on étudie la perfection de Dieu (plus on fait des tâches nobles), plus on a accès à l'Éternité ; le Rav Steinsaltz en a gagné une large part !