Comment Israël pourrait frapper l’Iran ?
Si les Israéliens attaquent l’Iran, ils se concentreront probablement sur les installations nucléaires et militaires en évitant de toucher les civils et les installations pétrolières. Lors des opérations passées, tels les bombardements en 1981 du réacteur Osirak en Irak, et d’une frappe similaire en Syrie en 2007, Israël avait ciblé uniquement les installations nucléaires pour éviter une guerre plus vaste. Mais pour l’Iran, est-ce possible ?
Israël reste engagé publiquement à la stratégie menée par les USA pour une série de sanctions plus importantes. Mais le spectre de frappes israéliennes unilatérales refait surface avec la publication, mardi, des accusations de l’ONU de la fabrication d’une bombe.
Israël n’a pas de bombardiers à longue portée dans son armée de l’air, mais ses avions F-15 et F-16 modifiés pourraient frapper les sites dans l’ouest de l’Iran et à l’intérieur des terres avec un ravitaillement utilisant la technologie furtive pour survoler les pays arabes hostiles.
“Israël a la capacité d’y arriver, et d’endommager sérieusement le programme nucléaire iranien”, a déclaré Sam Gardiner, un ancien colonel de l’armée de l’air américaine qui a dirigé des jeux de guerre pour Washington.
«Israël devrait très probablement faire tous les efforts possibles pour éviter l’escalade immédiatement après la frappe”, a déclaré Gardiner qui affirme que des représailles iraniennes pourraient contraindre les États-Unis à entrer dans la danse.
Israël pourrait également lancer des missiles balistiques Jericho avec des ogives conventionnelles sur l’Iran, selon un rapport publié en 2009 par le Center for Strategic and International Studies à Washington.
Israël a trois sous-marins Dolphin de fabrication allemande, capables de transporter des missiles de croisière conventionnels et équipés d’ogives nucléaires. Ils auraient à transiter par l’Egypte et son Canal de Suez – comme en 2009 – pour atteindre le golfe.
Les fantassins d’élite pourraient être déployés pour repérer les cibles et, éventuellement, lancer des attaques clandestines. Des drônes pourraient aider à la surveillance et à larguer des bombes là où il le faut si besoin.
Israël a également mis au point des capacités de “cyber-guerriers” et pourrait utiliser cette option en collaboration avec d’autres pays pour saboter les installations de l’intérieur.
Et dans tout cela, l’Etat Juif ne devrait pas toucher aux actifs énergétiques iraniens, comme la production de pétrole et les installations maritimes. La conséquence d’une telle frappe pourrait attiser une flambée des prix du pétrole, en tournant l’opinion mondiale contre Israël, tout en aliénant le mouvement dissident iranien.
Gardiner a déclaré que les Israéliens, comme la force aérienne américaine lors de la campagne serbe de 1999, pourraient couper les réseaux d’électricité de l’Iran en faisant tomber des fibres de carbone sur ses lignes électriques exposés.
“Israël sait qu’une attaque sur l’Iran, peu importe combien de preuves ont été montrées pour prouver que l’Iran est sur le point d’acquérir des armes nucléaires, provoquerait un tollé international”, a déclaré Richard Kemp, un colonel retraité de l’armée britannique qui a étudié les doctrines israéliennes.
«Il est tout à fait dans l’intérêt d’Israël de prendre toutes les précautions possibles pour que cette attaque soit aussi précise et efficace que possible et de tout faire pour éviter d’inutiles pertes civiles.”
Mais l’escalade pourrait être impossible à éviter.
Antoine Chatrier – JSSNews