Meir Dagan, sauveur de l’Etat d’Israël ?
L’ancien militaire et directeur du service de renseignement israélien (Mossad) s’est lancé un nouveau défi. A savoir, sauver l’état d’Israël de lui-même en créant un « (…) mouvement populaire visant à opérer un changement rapide du régime politique actuel » car celui-ci « (…) constitue une menace pour l’avenir de l’Etat, et son maintien inchangé conduira à sa perte ».
Selon Meir Dagan, ce seraient les petits partis qui par leur poids indéniable dans le système électoral à la proportionnelle quasi intégrale rendrait le système politique instable et donc dangereux pour le pays. Si sa décision a tout d’un acte politicien, ce régime politique, cependant, existe depuis la renaissance de l’état juif et n’a point entraver un développement continu et envié malgré les guerres militaires, diplomatiques et économiques qu’il subit encore de nos jours.
Son système électoral autorise une fois tous les quatre années au maximum -lorsque la durée de la législature est respectée- la représentation la plus fidèle du corps électoral. Obligation est donc faite ensuite aux responsables des partis d’établir une coalition de gouvernement obtenant au minimum soixante et un sièges, soit la majorité absolue des élus et, en conséquence, celle de la population.
Une coalition politique contraignant ainsi les partis à s’entendre perpétuellement, sauf à dissoudre la Knesset et retourner s’enquérir du verdict du peuple. Ce qui est, à n’en pas douter, la base de la démocratie et évite à celle-ci de se déliter par un système rigide où l’électeur n’est consulté qu’épisodiquement et à date fixe.
Une alliance qui impose également à ces partis gouvernants un respect constant de leurs propres électeurs. Sauf à risquer d’être délaissés et marginalisés lors de prochaines élections, voire de disparaître s’ils acquiescent à un programme différent sans leurs accords.
Enfin, une entente politique devant servir le débat perpétuel pour convaincre jusqu’à l’obtention d’une majorité sans laquelle nul dossier ne verrait son aboutissement.
Bref ! Un pacte de gouvernement garantissant au peuple qu’il est bien le patron et les élus ses serviteurs. Partage des rôles que l’on ne trouve nulle part dans un système majoritaire où les députés n’ont aucune incertitude quant à leur propre avenir pendant toute la durée de leur mandat et quel que soit la loi qu’ils auront soutenue. Le peuple étant tenu par son choix pendant le laps de temps déterminé par la législation, il ne lui restera plus alors que l’option de la manifestation ou celle de la frustration de voir son bulletin de vote dévalué voire ignoré. Ce qui encourage immanquablement les extrêmes ainsi que l’abstention et décompose lentement mais surement la démocratie par manque de discussion.
A titre de comparaison entre les deux systèmes politiques, Meir Dagan devra convaincre une majorité d’élus mais aussi du peuple avant d’obtenir toute modification légale. François Mitterrand, quant à lui, lors de son premier mandat de président et au plus bas des sondages d’opinions, par sa majorité acquise précédemment n’a guère hésité à modifier la loi électorale pour éviter une déroute législative au Parti Socialiste en 1986.
Changement inutile qui n’a pu empêcher le basculement de la majorité parlementaire ni l’entrée dans l’hémicycle du parlement de trente-deux députés du Front National. Exemple parfait d’un calcul politicien qui n’avait strictement rien à voir avec les besoins immédiats du peuple.
Si l’élection à la proportionnelle intégrale possède, certes, des inconvénients, à la différence du scrutin majoritaire il n’a pas celui d’ignorer les mandants. Ce qui n’est pas la moindre de ses qualités.
Victor PEREZ ©
http://victor-perez.blogspot.com/2011/12/meir-dagan-sauveur-de-letat-disrael.html