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Nostradamus, un prophète juif

 

Michel de Nostredame, dit Nostradamus, tant du côté paternel (Nostredame, Sainte-Marie, Vital) que du côté maternel (Saint-Rémy et Tourrel), descend d’une lignée de juifs provençaux convertis au catholicisme au XV siècle. Il est intéressant de constater que les armoiries de la famille sont composées d’une roue brisée qui rappelle la rouelle que les juifs devaient porter en signe distinctif sur leurs habits, associée à la devise SOLI DEO, qui renvoie ni plus ni moins sur, Hachém E’had, D. est un, le crédo universel et intemporel juif.

La cabale, dans son acceptation actuelle, est née dans le sud-ouest de la France, à la fin du XII e siècle. La Provence, et plus spécifiquement le Languedoc-Roussillon a été pendant des siècles la région d’Europe la plus hospitalière pour les juifs. De là elle a émigré en Espagne, puis à Safed en Haut-Galilée. Abraham Ben David de Posquières (aujourd’hui Vauvert dans le Gard), son fils Isaac dit l’Aveugle, que certains considèrent comme le premier véritable cabaliste, les Sages de la ville de Lunel ont précédé Moïse de Léon, compilateur du Zohar.

Une chose est claire, Nostradamus connaissait la Cabale et réfléchissait selon le calendrier hébraïque. Dans une lettre à son ami, César, Nostradamus écrit que « plusieurs volumes qui ont été cachés par longs siècles me sont été manifestés. » Il est probable qu’il s’agit du Sefer Ha Yétsira, du Bahir et du Zohar. Tous ces ouvrages circulaient en Provence depuis au moins deux siècles. Ils ont été étudiés par les ancêtres juifs de Nostradamus, et ce n’est pas parce qu’ils se sont convertis au christianisme qu’ils ont cessé de les étudier.

Petite démonstration à l’appui de ce que j’avance.

Il est rapporté dans le Talmud et le Zohar que le monde connaîtra trois périodes: 2000 de Tohu ou de Balagan, que l’on pourrait traduire par « chaos ou désordre », qui précédent 2000 ans de Torah, qui seront suivis par 2000 ans de temps messianiques; sachant que ces temps messianiques sont variables à cause des fautes commises par Israël. Si l’on additionne le tout on trouve 6000 ans. Chiffre théorique ou chiffre exact, je l’ignore, mais l’herméneutisme cabalistique renvoie toujours sur cette durée magique. Au delà c’est l’inconnu.

Et voilà que Michel de Nostredame, dans une lettre à César, écrit qu’il a composé ses « quatrains astronomiques de prophéties », jusqu’en l’an 3797. Autrement dit que ses prédictions ne vont pas au delà de cette date.

Dans une autre lettre, Nostradamus fournit la date précise du début de ses prédictions, soit le 14 Mars 1557, en précisant qu’il s’agit du grand nombre Septième, à savoir celui qui suit le Sixième millénaire.

Entre l’an 1557 et 3797 s’écoulent 2240 ans, qui suivent la naissance de Jésus. Or l’an 2240 de l’ère vulgaire correspond exactement à l’an 6000 du calendrier hébraïque. Je vous ai reporté quelque part qu’il était important de retenir le chiffre de 3760 qui permet de passer d’un calendrier à l’autre.

Donc, les prédictions de Nostradamus, sur lesquelles je ne me prononcerai pas, sont fondées sur la croyance que le monde durera 6000 ans, comme l’indiquent tous les Textes juifs. Est-ce que ça donne plus ou moins de poids à ses prédictions ? A vous de juger.

Nostredame nous explique l’origine et la nature de ses visions prophétiques.

D’abord il se réfère à une tradition familiale: « mon naturel instinct m’a donné par mes aïeux ». « la parole héréditaire de l’occulte prédiction ». Manifestement il reconnaît devoir ses dons à son ascendance juive. Par ailleurs, il précise que ses visions ne surviennent que la nuit: « par continuelles vigilations nocturnes », ce qui l’apparente aux prophètes de l’Ancien Testament, qui recevaient le message divin dans leur sommeil. Michel de Nostredame confesse que tout vient de D. « à qui il rend grâce, louange, honneur et louange éternelle », et précise, qu’il ne s’agit en aucune sorte de divination ou de lecture astrale (d’ailleurs il n’a que du mépris pour les astrologues) et introduit un concept fondamentalement juif: « tellement que voyant comme dans un miroir ardent… comme par vision obnubilée ». Il s’agit du miroir Espeklira. Le Talmud précise qu’il y a deux sortes de prophètes: Moïse d’une part qui voyait dans un miroir transparent, et tous les autres qui contemplent la divinité dans un miroir obscur (Talmud Yebamot 49 b et Soukka 45b). Enfin il déconseille à son fils de suivre son chemin: « je te supplie que jamais tu ne veuille employer ton entendement à telles rêveries et vanités qui sèchent le corps, et mettent à perdition l’âme, donnant trouble au faible sens ». Le don de prophétie n’est pas forcément héréditaire; on l’a ou on ne l’a pas.

Il est amusant de remarquer que les visions prophétiques de Nostradamus ont été associées par la suite, par des sots, à des manifestations d’épilepsie, ce qui le place en bonne compagnie, puisqu’on a dit de même pour le prophète Ezéchiel.

Comme Maïmonide et d’autres médecins juifs fameux, le jeune Nostredame était avant tout un herboriste pharmacien de génie; il aurait mis au point un remède efficace contre la peste. Sa connaissance des plantes qui guérissent et soulagent lui aurait été transmise par un arrière grand père maternel. Voulant malgré tout devenir médecin, il s’inscrit à la faculté de Montpellier et, se fait mettre à la porte en moins d’un an, parce qu’il continue son business parallèle de vente de plantes médicinales; inacceptable pour la Faculté, où les choses du commerce étaient bannies. Comme quoi rien n’a changé dans les Universités françaises rétrogrades et fermées à la recherche, depuis 5 siècles.

Nostredame a conquis sa notoriété, de son vivant, par ses dons médicaux, et dans sa mort, par ses Quatrains prophétiques.

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