Prof. Aryeh Eldad : « Le jour d’après le Royaume jordanien »
Le député du Ihoud Leoumi est un chaud partisan de « l’option jordanienne », qui considère que la partie orientale d’Eretz Israël, qui faisait jadis partie du projet de Foyer National juif, devrait devenir l’Etat palestinien à la place de la Judée-Samarie, puisque peuplée à trois-quarts d’Arabes palestiniens.
Dans un article paru dans « Makor Rishon », Prof. Eldad indique « qu’aujourdhui, les yeux de la communauté internationale sont rivés en direction de la Syrie, de l’Iran ou de l’Egypte, mais que loin des caméras, des changements dramatiques sont en train de se faire jour en Jordanie ».
Le député estime « que non seulement les Arabes palestiniens rêvent de renverser un jour la dynastie hachémite largement minoritaire dans le royaume, mais que les Bédouins également, pourtant soutiens traditionnels de la famille royale, commencent à bouger, notamment dans le sud du pays ». Aryeh Eldad explique la ferme opposition du Roi Abdallah II à des livraisons d’armes saoudiennes aux opposants syriens par le fait que le Roi craint qu’une fois Assad chassé du pouvoir en Syrie, son propre tour viendra.
Eldad note « que de plus en plus de sujets jordaniens sont arrêtés pour avoir diffusé par Internet des appels à la révolte ou au renversement de la dynastie ».
Abdallah II, contrairement à Assad, n’est pas du style à faire assassiner ses citoyens aux cas où un soulèvement sérieux se produisait dans on pays, et Eldad pense qu’en pareil cas, le Roi et sa famille se retrouveraient rapidement en exil volontaire à Londres. Mais si ce scénario se vérifiait un jour, une véritable guerre civile éclaterait entre la minorité bédouine, mieux armée, et la majorité palestinienne plus pauvre, mais qui aurait soudain l’occasion de prendre le pouvoir dans « une partie de la Palestine historique ».
Eldad croit savoir « que de plus en plus de voix en Occident – mais aussi chez les Arabes palestiniens eux-mêmes, ne verraient pas forcément d’un mauvais œil cette option, voyant que celle de « deux Etats pour deux peuples » sur l’étroite bande de terre à l’ouest du Jourdain est complètement irréaliste ». Le député adresse aussi un avertissement à tous ceux qui en Israël ne veulent rien entendre de « l’option jordanienne » et considèrent toujours « que la Jordanie hachémite est un intérêt stratégique pour Israël ». « S’ils continuent à se repose sur cette certitude et ne prennent pas d’initiative audacieuse, ils risquent de se retrouver un jour face à une situation apocalyptique : le renversement du roi et la prise de contrôle du pays par l’Iran ou une Syrie dominée par les Frères musulmans.
Le député conseille donc aux responsables politiques israéliens d’endosser l’option jordanienne pour le jour où : « L’alliance stratégique actuelle entre Israël et la Jordanie repose sur le fait qu’ils ont un ennemi commun, les Palestiniens. Mais le jour où les circonstances changeront radicalement, il faut que la stratégie puisse également changer radicalement ».