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Quand les parcs à jeux étaient interdits aux juifs

 

 

 Par Alexandra Michot 

 

Une exposition à l'Hôtel de ville raconte le destin de ces enfants parisiens pendant l'Occupation.

 

Soixante-dix ans après la rafle du Vél' d'Hiv, la Ville de Paris a voulu revenir sur le sort réservé, dès le mois d'octobre 1940, à des milliers de petits Parisiens juifs.  «À l'origine, l'exposition devait porter sur les enfants cachés, explique Sarah Gensburger, sociologue de la mémoire et commissaire de l'exposition. Mais il aurait manqué le contexte, c'était plus pertinent de revenir sur les événements à travers le regard, les lettres, le point de vue des enfants et des adolescents juifs de Paris.»L'exposition démarre donc sur les premières ordonnances administratives à l'encontre des Juifs qui vont sceller le destin - déportation ou sauvetage - de ces petits Parisiens. Car la majorité des jeunes victimes de la Shoah (11.400 entre 1942 et 1944, dont 2.000 n'avaient pas six ans) résidaient dans la capitale. En 1939, les deux tiers de la population juive de France habitaient en effet dans ce qu'on appelait alors le département de la Seine. Et dans tous les arrondissements parisiens, sans exception.«Ça casse le cliché d'un ghetto dans la capitale, note Sarah Gensburger. Cela explique aussi que l'État pétainiste ait décidé de les identifier, de les recenser, y compris les jeunes enfants, et cela dès le départ.»

 

Le quotidien des jeunes

 

La stigmatisation entre alors dans le quotidien des plus jeunes, comme le racontent divers dessins, lettres, jouets (confectionnés par les pères internés dans les camps du Loiret), photos de famille ou photos de classe. Parmi les 300 documents, tous originaux et souvent inédits, ce terrible registre de l'école communale de la rue des Hospitalières-Saint-Gervais (IVe) où l'on peut lire un lapidaire «zone libre» ou «déporté» face aux noms des enfants qui manquent la rentrée des classes… Près de 80 % des enfants qui résidaient à Paris en 1939 ont survécu, grâce aux réseaux de résistance juive et à l'action de nombreux Parisiens. L'exposition n'occulte pas pour autant le difficile destin individuel des survivants.

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