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FRANCE - Actes antisémites en 2012: "Une année de violences sans précédents"

 

Dans le rapport annuel qui doit être remis ce mercredi à Jean-Marc Ayrault, le Service de protection de la communauté juive observe une hausse de 58% des actes antisémites déclarés en 2012. 

2012 a été "une année de violences sans précédent contre les Juifs de France", qui ont été "la cible de deux attentats en moins de six mois". C'est la conclusion que tire le Service de protection de la communauté juive (SPCJ) dans son rapport annuel, qui doit être remis ce mercredi matin à jean-Marc AyraultL'assassinat de quatre Juifs à Toulouse par Mohamed Merah et l'attaque d'un supermarché casher à Sarcelles ont été suivis de pics de violences antisémites, qui ont augmenté de 58% en 2012, selon ce même rapport. 

Sur l'année, il y a eu 614 actes antisémites contre 389 en 2011. Pour le SPCJ, 55% des violences racistes commises en France ont été dirigées contre des Juifs. Selon l'Intérieur, "175 faits de violence physique à caractère raciste ont été enregistrés: 96 faits à caractère antisémite, 70 faits à caractère raciste et xénophobe et 9 faits à caractère antimusulman." Toutes les victimes ne portent pas plainte et le bilan est "en-deça" de la réalité, soulignent les auteurs du rapport. 

"Pour certains d'entre eux, les enfants en particulier, entrer dans un magasin, une école ou une rame de métro peut être une source d'angoisse et de traumatisme psychologique durable", poursuit dans un communiqué Richard Prasquier selon qui cette hausse de l'antisémitisme "doit être au coeur du débat politique national". Pour le président du Crif (Conseil représentatif des institutions juives de France), Richard Prasquier, cette forte hausse "dégrade l'image de la France, terre de protection des minorités. Depuis 13 ans les actes antisémites ont explosé : des Français, parce qu'ils sont juifs, doivent être gardés quand ils vont étudier, se rassembler ou prier." 

Le facteur "Merah"

Le 19 mars, Mohamed Merah a tué trois enfants et un père juifs devant une école de Toulouse et fait un blessé grave. Le 6 octobre, un engin explosif a été jeté dans un supermarché casher de Sarcelles (Seine-Saint-Denis). "Loin de susciter une prise de conscience, les attentats de Toulouse et de Sarcelles ont été suivis d'une augmentation très marquée des actes antisémites", écrit le SPCJ. Ainsi, après la tuerie de Toulouse, "90 actes ont été recensés en 10 jours", dont un grand nombre "commis en faisant référence au soutien ou à l'identification à Merah". 

"Nous sommes révulsés à l'idée que l'ignoble assassin de Toulouse et de Montauban soit désigné comme un héros par certains jeunes avides à l'imiter", déplore Richard Prasquier. Après l'attaque de Sarcelles, il y a eu "28 actes en 8 jours", dont "de nombreux cas de tirs au pistolet à plomb contre des Juifs", selon le SPCJ. 

Les années précédentes, les pics de violences antisémites étaient plutôt liés à des développements de l'actualité internationale, notamment au Proche-Orient. Ainsi, 832 actes antisémites ont été enregistrés en 2009, suite à l'offensive israélienne dans la bande de Gaza en décembre 2008. 

Toutefois, Richard Prasquier regrette toujours "la façon dont ce conflit est représenté, par une stigmatisation presque systématique d'Israël auquel on refuse les mêmes droits à la sécurité que les autres Etats". "Cette stigmatisation, qui vient en collusion avec une propagande d'une violence extrême provenant de milieux islamistes, contribue à faire monter contre les Juifs une haine qui n'a plus qu'à se revêtir subrepticement des oripeaux anciens de l'antisémitisme, très facilement recyclables", juge-t-il. 

LEXPRESS.fr

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