L’initiative de Sheldon Adelson (info # 012106/15)[Analyse]
Par Guy Millière © MetulaNewsAgency
J’entends ici parler aujourd’hui d’un homme que je ne connais pas personnellement, mais pour qui j’ai une très profonde estime. Il dispose d’une immense fortune ; il est l’un des principaux propriétaires de casinos dans une ville où je me rends souvent et où j’étais encore voici quelques jours à peine, Las Vegas.
Il s’appelle Sheldon Adelson. Il pourrait se contenter de jouir de sa fortune. Ce n’est pas ce qu’il fait. Il se conduit en philanthrope : ses bienfaits, à Las Vegas, sont discrets, et ne portent pas son nom, mais ils sont omniprésents, et ses employés bénéficient des meilleures conditions de travail de la ville.
Il n’est pas seulement un philanthrope, c’est aussi un homme qui se soucie de son pays et du monde : il a compris depuis longtemps qui est l’actuel président des Etats-Unis, et il a mis beaucoup d’argent pour soutenir les campagnes destinées à faire qu’il ne soit pas élu, puis réélu. Il n’a, hélas, pas réussi, pour le malheur de son pays, et pour le malheur du monde.
Il n’est pas seulement un homme qui se soucie de son pays et du monde : parce qu’il est juif et parce qu’il est humaniste, il se soucie d’Israël. Constatant que la grande presse israélienne a un net penchant vers des idées de gauche potentiellement suicidaires, il a fondé, il y a quelques années, un journal conservateur, lucide et gratuit, Israel Hayom.
Ce journal a pris une telle importance, que des ennemis de gauche de la liberté de la presse en Israël ont entrepris, en vain, de le faire fermer. Fort heureusement, Israel Hayom continue d’exister. Je pense qu’Israel Hayom est pour quelque chose dans le fait que Binyamin Netanyahou est toujours Premier Ministre, et j’en suis heureux, car il faut un homme de la lucidité et de l’intelligence de Binyamin Netanyahou pour faire face aux multiples tempêtes et machinations auxquelles Israël doit présentement se mesurer.
Sheldon Adelson a, en supplément à ce que je viens d’écrire, organisé voici peu, à Las Vegas, une rencontre des principales organisations juives et organisations amies d’Israël aux fins de coordonner un mouvement de lutte déterminée et offensive contre le mouvement BDS, Boycott-Désinvestissement-Sanctions.
Cette initiative doit être saluée. Pendant deux journées entières, Sheldon Adelson, son épouse Miriam, en compagnie de Haïm et Cheryl Saban, ont écouté des exposés et des conférences, des propositions de stratégie, et ont énoncé leurs propres propositions.
L’initiative de Sheldon Adelson est salubre, courageuse, indispensable. Comme on l’a vu ces derniers temps avec le dossier de la FIFA ou avec l’affaire Orange, le mouvement BDS s’acharne et gagne du terrain. Son objectif est la destruction d’Israël.
Si Israël a gagné toutes les guerres déclenchées dans le but de le détruire, si Israël est économiquement un pays porteur d’accomplissements remarquables et l’une des principales puissances du monde en matière de hautes technologies, si Israël est une démocratie sur bien des points exemplaires, Israël n’en a pas moins, ces dernières années, perdu la bataille médiatique face à des campagnes de propagande de type totalitaire. Des campagnes massives et incessantes, qui ont pénétré le prêt-à-penser ambiant, et Israël est devenu le pays qu’il faut détester pour être admis dans les cercles qui comptent. Défendre Israël de manière ambigüe reste à la rigueur acceptable. Défendre Israël sans ambigüité, comme je le fais, vaut une exclusion presque totale.
La détestation d’Israël étant ancrée dans les esprits en de multiples points du monde, le mouvement BDS entend passer à l’étape suivante : l’asphyxie diplomatique et économique de l’Etat hébreu. Rien n’est plus crucial que de contrer les tentatives visant à conduire à cette asphyxie.
J’espère que l’initiative entreprise par Sheldon Adelson portera ses fruits. Il est très largement temps que quelque chose soit fait qui aille dans ce sens. Il est largement temps que se mette en place une défense d’Israël, claire, nette, précise, coordonnée, organisée et disposant de moyens financiers.
Cette défense d’Israël ne doit pas venir seulement d’organisations juives : défendre Israël, c’est défendre la liberté, la démocratie, le droit. C’est combattre le totalitarisme, le fanatisme, le terrorisme.
Ceux qui ne le comprennent pas et pensent néanmoins qu’ils défendent la liberté, la démocratie et le droit ont un comportement suicidaire.