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Antisémitisme dans les pays musulmans par Victor PEREZ

 

 

Les peuples arabes sont en ébullition. Ils ont en partage le désir de balayer leurs gouvernants, voire de les juger, les condamner et les pendre en guise de ‘’remerciements’’ pour tous les services rendus à leurs patries depuis plusieurs décennies. C’est ainsi que l’on a vu l’effigie colorée du Président égyptien, Hosni Moubarak, suspendue à une grue sur la place Tahir. Une caricature  parmi de nombreuses autres, incluant une étoile de David et indiquant, à ceux saisissant le message, la responsabilité et la complicité du peuple juif dans la déchéance de l’Egypte par la gabegie et le détournement des richesses. Une association dont nul au plus haut niveau de l’état n’a encore blâmé et que chacun en ce pays trouve, semble t-il, logique.

 

Autre pays et même désir. Le peuple tunisien s’est débarrassé du potentat Ben Ali par des manifestations, dont l’une d’elle est passée près de la Grande Synagogue de Tunis. Des manifestants ‘’pacifiques’’ s’en prenant au despote en criant, entre autres choses, « mort aux Juifs » ou « Ô Juifs souvenez-vous de Khaybar, l’armée de Mahomet reviendra ». Des ‘’espoirs’’ certes condamnés par le gouvernement intérimaire en place et une partie de la population mais qui démontrent l’antisémitisme ambiant.

 

Le peuple libyen a, quant à lui, un peu plus de mal à se débarrasser du fou qui le gouverne depuis plus de quatre décennies. Ce qui n’empêche nullement les parties de s’accuser des pires péchés à leurs yeux. C’est ainsi que l’on a pu entendre, d’une part, le « Guide Suprême de la Jamahiriya Arabe Libyenne Populaire Socialiste » -lors d’une intervention télévisée- assurer que « Nous avons combattu contre des insurgés armés, comme ceux qui se sont battus contre les tanks israéliens à Gaza», et d’autre part voir les insurgés le qualifier de sioniste ou de juif et tamponner ses caricatures de l’étoile de David.

 

Le Yémen voit, pour l’instant, son Président tenir bon et refuser de quitter le pouvoir comme le lui ordonne son peuple. Ali Abdallah Saleh, contesté par des manifestations populaires depuis le 27 janvier, a accusé Israël et les Etats-Unis d'orchestrer la révolte arabe, lors de déclarations mardi 1er mars. Dans un discours à l'Université de Sanaa, il a affirmé qu'il y avait « une salle d'opérations à Tel-Aviv dont l'objectif est de déstabiliser le monde arabe (…) et qui est dirigée par la Maison Blanche ». Quant aux yéménites, rien encore ne peut leur être reproché à ce stade. Mais les quatre cents juifs encore présents ne démentiront pas l’antisémitisme ambiant.

 

A travers l’exemple de ces quatre pays arabes une constante se dégage. L’antisémitisme est un bien commun aux quatre peuples. Un sentiment qui a pu se développer lentement mais surement par l’éducation, les prêches dans les mosquées et les médias, moyens à la solde des tyrans en place désireux de trouver un bouc émissaire aux souffrances quotidiennes imposées aux masses. Une haine, bien ancrée dorénavant au sein des peuples, qui se dévoilera pour la même raison dans les autres pays musulmans dès lors que l’occasion se présentera.

 

Une inimitié si peu voire jamais condamnée et combattue par le monde occidental et qui permet au peuple juif et à Israël d’être sceptiques quant à une pacification rapide de ces peuples et leurs intégrations dans le monde des lumières et des droits de l’homme.

 Victor PEREZ ©

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