Les eternels Dhimmis
Il y a des membres de ma communauté qui n’ont jamais pu s’affranchir de leur condition de « dhimmi ». La partie du cerveau qui comporte la volonté d’être libre, digne et souverain, est chez eux/elles, soit inexistante, soit sclérosée. Je ne vois que cette explication « pseudo-scientifique » pour essayer de justifier leur soumission automatique soit au nom d’une illusoire nostalgie passéiste déformée par l’âge, soit au prétexte d’une soi-disant paix qui arriverait demain si les Arabes dits « palestiniens », peuple n’ayant jamais existé auparavant sous cette dénomination, acceptaient enfin l’existence d’Israël au lieu de ne rêver que de détruire Israël.
Nos ancêtres ont été des « dhimmis » pendant des siècles dans tous les pays musulmans. Ce n’est ni une accusation injuste ni une provocation, c’est un fait historique incontestable. Un dhimmi (en arabe : ‫ذمّي‬) est un terme historique du droit musulman qui désigne un citoyen non-musulman d'un État musulman, lié à celui-ci par un « pacte de protection » (appelé aussi Pacte d’Umar). Pour l'essentiel ce statut stipulait que les dhimmis se verraient garantir par le sultan la protection de leur vie et de leurs biens. En retour ils devaient reconnaître la suprématie de l'islam et payer un impôt appelé « jizya ». Ça c’était la théorie mais en pratique ça allait beaucoup plus loin et les « Dhimmis » étaient en réalité des citoyens de « deuxième zone » au mieux: outre qu’ils payaient l’impôt pour vivre, ils ne pouvaient pas posséder un cheval comme monture mais devaient se contenter d’un âne, devaient porter des vêtements différents, souvent ridicules, des couleurs les identifiants et pouvaient être battus et emprisonnés par n’importe lequel des potentats du coin, pouvaient être dénoncés par n’importe quel Musulman comme blasphémateur avec les conséquences que cela impliquait. Le « dhimmi » subissait impunément des humiliations fréquentes les plus diverses, notamment la « chtaka » (lattes de bois avec lesquelles on frappait violemment la plante des pieds du supplicié attaché l’immobilisant plusieurs jours), ou encore d’être obligés de marcher pieds nus dans le caniveau pour laisser la place à un Musulman qu’il croisait, etc, etc, etc...). Le dhimmi était un esclave en liberté conditionnelle et très surveillée. En Tunisie, pays dont je suis originaire, cette condition a duré jusqu’à l’arrivée des Français en 1881.
Constater qu’aujourd’hui encore des membres de ma communauté aient peur, alors qu’ils vivent dans des pays où ils sont libres, et continuent à avoir peur d’exprimer leurs sentiments ou, bien pire encore, épousent les thèses de ceux qui ne rêvent que de les annihiler en pensant les apaiser ou au nom d’un prétendu « progressisme », me laisse pantois. Je l’ai constaté, une fois de plus, au sujet de Jérusalem, où ces dhimmis automatiques et consentants, sont prêts à accepter n’importe quelle thèse révisionniste. Je ne sais si c’est de la trahison, de la couardise, un réflexe pavlovien ou une frayeur ancestrale mais ça m’est insupportable.
Eber Haddad