La SNCF et la CGT n’en auront-elles donc jamais fini avec les Juifs ? (info # 010506/11) [Analyse]
Par Raphaël Delpard © Metula News Agency
De 1941 jusqu’au mois d’août 1944, à la demande de l’occupant nazi, la direction de la SNCF organisa la déportation de 76 000 Juifs, dont 11 000 enfants, et de 38 000 résistants, parmi lesquels se trouvaient, bien évidemment, d’autres Juifs.
Jamais aucun des convois ne fut stoppé dans sa course sur le chemin de la mort. Un seul cheminot eut le courage de refuser de conduire un convoi composé de déportés raciaux et de résistants. Il se nommait Léon Bronchard. Son acte courageux fut salué par ses camarades, lesquels n’arrêtèrent pas pour autant les convois qui suivirent. Bronchard perdit son travail ; sans emploi et renié par la SNCF, il participa à un réseau de résistance, fut arrêté, et passa des mois dans un camp d’internement en Pologne.
Il faut noter qu’un autre train de déportés fut arrêté en Belgique par trois jeunes résistants. Pour affronter les soldats allemands surveillant le train, ils avaient un malheureux petit pistolet, lequel n’aurait pas effrayé un moineau. Il n’empêche qu’ils réussirent à forcer les cadenas de différents wagons, et permirent ainsi à 243 personnes, sur les 1 200 que contenait le convoi, d’échapper à la mort programmée qui les attendait.
Les deux exemples prouvent, s’il en était besoin, qu’il était possible d’agir, et que les arguties entendues depuis 1945 sur la soi-disant impossibilité de freiner les départs des trains de déportés ne sont, en réalité, que des prétextes à justifier l’inaction des mouvements de résistance.
Force est de nous apercevoir, que ni le mouvement gaulliste, ni les communistes en France ne jugèrent opportun de s’intéresser à cette humanité que l’on enferma durant quatre longues années dans des wagons de marchandises, dans des conditions d’inhumanité absolue. Rappelons, pour être équitable et historiquement précis, que les résistants étaient soumis aux mêmes conditions que la population raciale déportée.
A compter de 1945, gaullistes et communistes réécrivirent l’histoire de la déportation, voulant faire oublier, pour les communistes, leur participation involontaire à la préparation des convois, ainsi que le pacte germano-soviétique. Un accord qui fit que, de septembre 1939 jusqu’au mois de juin 1941, les communistes apportèrent leur soutien à Hitler et à sa politique d’exclusion.
Quant aux gaullistes, le général considérait les Juifs comme des Français à part entière, et, de ce fait, il estimait que rien ne devait justifier qu’on les distinguât du reste de la population. La cérémonie du 11 novembre 1945, à l’Arc de Triomphe, est l’illustration de l’oubli volontaire, orchestré par les deux grands tenants de la société française à la libération : les gaullistes et les communistes.
Afin d’honorer les Français qui avaient souffert sous l’occupant, des cercueils, représentant chacun une strate de la société, furent disposés sur le pourtour du monument. Le seul qui manquait était celui de la déportation raciale. Les Juifs étaient déjà oubliés.
Depuis 1945, la CGT n’a eu de cesse d’écrire en lettres d’or les pages sacrées de la résistance cheminote. Or, s’il est vrai que l’organisation syndicale fit partie du Conseil National de la Résistance, ses agents se mobilisèrent après le pacte germano-soviétique, et surtout, dès l’instant où Staline leur en donna l’ordre.
On peine à imaginer, de nos jours, quelle fut la dépendance des communistes français vis-à-vis de Moscou. Encore faut-il rappeler que le journal l’Humanité clandestin, lorsqu’il évoquait dans ses colonnes la libération du pays bien aimé, parlait de l’Union soviétique, non de la France.
La CGT, majoritaire parmi les cheminots, n’ayant jamais reçu l’ordre de Staline d’arrêter les convois de déportés, ne jugea pas opportun de contredire le petit père des peuples et d’inciter ses cheminots à le faire. Le feu d’artifice des trains allemands mitraillés ou jetés sur le ballaste, dont se targue la Résistance communiste, n’aura servi à rien, juste à impressionner le cheminot de base, et à laisser des traces pour écrire l’histoire.
Les trains de déportés continuèrent de circuler, même après le 20 août 1944, alors que le pays était quasiment libéré. Ces convois étaient conduits par des cheminots qui n’ont montré aucune curiosité pour savoir ce qu’il y avait dans les wagons remorqués par leur locomotive.
Depuis 1945, la CGT s’opposa à toute forme de repentance que la direction de la compagnie ferroviaire aurait pu exprimer. Le refus était motivé par la crainte d’assister à l'effondrement du mythe de la grande résistance cheminote, unie comme un seul homme face à l’occupant nazi.
Nous retiendrons qu’il n’y eut, sur les 450 000 cheminots, que dix pourcent de braves qui eurent le courage de vraiment résister. Il convient, bien évidemment, de rendre un hommage appuyé à ces hommes, qui ont mis leur vie en danger pour sauver les réprouvés de toute nature, même s’ils n’ont pas ou pu arrêter les convois de déportés. Cela dit, nous sommes loin de ce qui nous a été vanté depuis 1945 à force de films et de livres.
Ce qui a fait que la CGT laissa le président de la SNCF, Guillaume Pépy, présenter des excuses pour le rôle que la compagnie joua pendant la guerre, tient à ce que les hommes meurent, et que, même s’il reste des cheminots de culture communiste de nos jours parmi les travailleurs du rail, ceux-ci, par fatigue ou par ennui, ont finalement lâché prise.
Mais la CGT, bras syndical du parti communiste, moribond certes, n’en poursuit pas moins la même politique d’exclusion envers les Juifs - il faut dire désormais Israéliens -. Dès 1945, les communistes choisirent leur camp, celui des Arabes. Et il faut leur reconnaître, qu’en dépit des années et des bouleversements de toutes sortes, ils n’ont jamais changé de cap. Nous savons combien il leur est difficile de se remettre en cause, et donc d’évoluer.
Il n’est donc pas étonnant, dans ces conditions, de trouver, parmi les bateaux qui vont prendre la mer en direction de Gaza, une flottille française, et, parmi les participants, des cheminots cégétistes.
La question reste entière : ces cheminots iront-ils combattre les Juifs et libérer les Arabes, soi-disant enfermés dans la bande côtière ? Les Juifs non, mais les Israéliens sûrement !
Le Juif, en Israël, n’est plus juif. Depuis la guerre des Six jours, un déplacement de lecture s’est opéré sournoisement. Pour de nombreux Européens, le Juif a disparu en Israël, laissant la place à l’Israélien. Mais l’Arabe, lui, reste un Arabe. Subtilité de l’hypocrisie du langage. Dans la même veine, les Nations ne combattent pas les Israéliens, mais le sionisme !
Bref, quoi qu’il en soit, la section des cheminots de la CGT de Marseille a réuni les fonds nécessaires pour participer à la croisade anti-israélienne. Ce qui peut dégoûter, dans cette affaire, c’est de constater que le comité d’entreprise de Marseille utilise l’argent du contribuable pour son action.
Car l’argent qui est versé au comité d’entreprise de la SNCF vient des impôts payés par les Français. Les cégétistes baroudeurs se donnent ainsi bonne conscience à moindres frais !
Roland Blum, député UMP des Bouches-du-Rhône, s’est adressé au ministre des Transports, afin de savoir s’il était normal qu'une section syndicale utilise l'argent public dans un but politique.
Inquiétude identique, du côté du député et maire du XVIème arrondissement de Paris, Claude Goasguen, par ailleurs vice-président de l’Association France-Israël à l’Assemblée nationale ; rejoint dans son action par quinze députés, il s’est adressé au président de la SNCF, afin lui préciser : «... qu’un établissement public à caractère industriel et commercial n’a pas à soutenir telle ou telle cause purement politique et militante, et que l’argent du contribuable et des usagers de la SNCF, ne doit pas servir à financer, à leur insu, un tel objectif. »
La question tellurique, enfin, qu’il faut poser est la suivante : en se rendant à Gaza, chez les islamistes qui prônent l’anéantissement physique d’Israël et de ses habitants dans leurs statuts, les participants cégétistes de la SNCF entretiennent-ils le projet secret de faire du repérage ? Pour, dans le cas où, par malheur, les Arabes parviendraient à déloger les Juifs d’Israël, leur apporter leur compétence dans l’organisation des convois de déportation à venir. Après tout, ils ont acquis de leurs aînés, en la matière, de l’expérience et du savoir-faire, en envoyant 11 000 enfants juifs français à l’abattoir nazi, sans exprimer, jamais, le moindre repentir.
Difficile, pour un être humain, d’agir de manière aussi indigne.