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USA: Des femmes, un Noir, un homosexuel Juif, et pourtant tous républicains

 

 

Agence France-Presse
Sebastian Smith

 

MANCHESTER, New Hampshire - Prenez un homme noir, deux femmes, un juif homosexuel et vous avez quoi? La moitié des présidentiables républicains aux États-Unis.

Le parti de Ronald Reagan, George W. Bush et John McCain a longtemps été représenté par des hommes blancs et pas très jeunes, mais cette vérité a implosé à l'avant-veille de la bataille de novembre 2012 contre l'actuel président Barack Obama, avec un véritable arc-en-ciel de candidats potentiellement en lice pour la primaire républicaine.

Le vrai bouleversement concerne les femmes, avec la parlementaire Michele Bachmann et l'ancien gouverneur de l'Alaska Sarah Palin, deux figures de proue ultra-conservatrices.

Sarah Palin, qui ne s'est pas déclarée officiellement, est en tournée dans le pays. Michele Bachmann a présenté officiellement sa candidature lundi, à l'occasion d'un débat télévisé entre républicains dans le New Hampshire (nord-est).

Si aucune femme n'a encore jamais été présidente des États-Unis, un Noir l'est actuellement, et même si c'est improbable, il pourrait se trouver face à un autre Noir dans la course.

Au pays où rien n'est impossible, les derniers sondages Gallup placent Herman Cain, ancien PDG de la chaîne de restauration rapide «Godfather's pizza», à la troisième place après Sarah Palin et l'actuelle tête de file Mitt Romney, blanc, hétérosexuel et mormon.

Herman Cain minimise l'aspect racial. «Suis-je bien noir?»" lance-t-il à l'adresse d'un journaliste de l'AFP qui lui demande s'il est important pour les républicains d'avoir trouvé un Noir.

«Ce qui est important c'est que je suis un Américain, conservateur et Noir», ajoute-t-il.

Les républicains ont sans doute assoupli leur credo dans l'homme protestant et blanc, mais la tentative de Fred Karger d'être le premier homosexuel juif candidat républicain à la présidentielle semble pousser cette flexibilité un peu loin.

Au cours d'un rassemblement républicain dans le New Hampshire le week-end dernier, l'ancien collaborateur de Ronald Reagan distribuait des frisbee à son nom, et invitait les membres du parti à s'amuser plus. «Je voulais distribuer des biscuits, mais ceci fait partie de ma campagne vivre sain», dit-il.

M. Karger assure à l'AFP que pour l'instant, sa stratégie consiste à participer à un des débats télévisés pour commencer à se faire connaître et affronter les personnalités politiques les plus connues.

Le chemin pour lui est ardu, comme l'a très vite montré une assistance essentiellement blanche, âgée et sévère. Après l'avoir écouté poliment parler de lutte contre les démocrates, les bougonnements se sont fait entendre.

«Je ne vous comprend pas. Comment vous en sortez vous avec les démocrates?» lance Jo Levine, un représentant de commerce.

Tim Pawlenty, l'ancien gouverneur du Minnesota et un des hommes blancs et protestants encore présents dans le camp républicain, recueille après lui une ovation lorsqu'il se déclare fermement contre le mariage homosexuel.

Mais Don Holden, un expert en sécurité informatique, souligne que la seule présence de Karger montre que le parti a réellement changé. «On ne l'a pas hué ni jeté hors de la salle», remarque-t-il.

 

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