A l ' époque je ne parlais pas arabe , ni berbère mais je connaissais quelques mots ou morceaux de phrases , je comprenais très bien les insultes parfois très grossières ! ça ne suffisait pas quand les gamins sautaient sur la voiture en marche pour piquer tout ce qui dépassait .
J 'ai très bien compris que j'étais un touriste étranger , assez vulnérable , de passage ,censé être pourvoyeur de "cadeaux " le perdreau " de l'année .UN peu aussi victime de mauvaises habitudes données par des prédécesseurs ( qui souvent arrivaient en groupe et avec un encadrement . c'était la grande période des rallyes , raids de motards et de 4 X4 .
Les marocains n'avaient pas du tout ces problèmes , les gamins reconnaissaient de loin les plaques ou le look des voitures .
Quand on est touriste . On doit s'attendre à être considéré comme touriste , donc à être exploité ,partout , sous des formes différentes ; dans tous les pays : il y a le haut de gamme, le tourisme "industriel " .. sI ça ne nous plait pas , on ne vient pas .
J e précise que ce phénomène , avec les gamins , au passage, je l'ai constaté sur les pistes de l' ATLAS .surtout à des endroits où ils pouvaient se rassembler , un peu aussi une forme de jeu . Dans les villes , sur la cote , à Béni , Ksiba pas du tout ces problèmes avec les enfants.
Les enfants quémandeurs , cela me fait penser aussi , en France , à l'arrivée des Américains après 44 45 ( d'après ce que j'ai pu entendre ) .
j ' ai parlé de moments difficiles à gérer à certains endroits avec les enfants . Mais il était possible quand même de se balader dans la montagne : trouver des étapes sécurisées ( il y avait des sortes de campings dans certaines bourgades : très rustiques , il y avait aussi des sortes d'auberges , hotels " plus que rustiques " , des particuliers " invitaient "les gens de passage , au lac AGZIZA on pouvait camper en sécurité ( il y avait une multitude de vacanciers" campeur " marocains , il fallait être proche pour la sécurité et la conviviabilité , un peu loin à cause des darboukas toute la nuit . Au petit lac à coté d' Imilchil ( combien de promenades avec le fils du "gardien " du lac ! , à IMLIL aussi aux portes du Toubkal etc .. DE temps , un hotel un peu meilleurs , il y en avait dans les petites villes , comme Henri 4 avec cour ou garage ;on restait souvent 2 , 3 jours ou plus pour se balader dans le coin ) ; Le plus important, c'était de prévoir , l'endroit sur pour passer la nuit , j' avais tout un réseau . Au besoin : le guide du routard pouvait indiquer des adresses : pas toujours fiables et mises à jour .
Enfin cela nous éloigne du sujet " les enfants des rues " à Casa surtout ) .
Je ne suis pas du tout vexé , nous sommes dans la plaisanterie ! quand tu dis que je fantasme sur les vieilles histoires des anciens ; non , je n'ai pas connu la "pacification " et les rezou , même si j'ai connu les derniers colons , les anciens goumiers et les "reportages" sur Cassino comme si on y était ! , les histoires de l'indépendance bien présentes ( Oued Zem , c'est pas loin ,j'ai discuté avec des anciens ouvriers de Bin
Pour revenir en 65 , je suis arrivé par la CTM ( et c'était la meilleure compagnie de car ) j 'ai vu à Berrechid , Boujad les mendiants entrer dans le car : aveugles , lépreux ??? farouches d'aspect pour moi avait juste 20 ans , les vendeurs d'eau dans des boites de conserves enfin la pauvreté extrême et la mendicité ; j'ai habité au quartier industriel ( dans une ancienne maison "close " là c'était pas loin de la cour des miracles : prostitution , endroits où on se torpillait à l'alcool ou au kif . 200 m plus loin les nouallas
Au collège MOHA OU HAMOU ? il y avait une cantine pour les internes , les autres filaient en ville , s'ils avaient des parents. ! d'autres restaient sur la colline ( beaucoup ) jeuner ou peler une orange chapardée .L a nuit , il y en avait , on ne sait pas où ils dormaient , peut-être chez de vagues parents , d'autres louaient des cabanes ou des garages où ils s'entassaient et faisaient une maigre popote ( location de garage parfois payée par des profs du collège ) .
J e viens d'un milieu très pauvre d'une cité industrielle et minière , le chômage , les grèves , les fermetures d'entreprise , des femmes seules obligées de glaner dans les champs un peu de blé ou obligée de se vendre .. au début du siècle dernier les enfants de 7 ans qui travaillaient à la mine , de mon temps les mineurs qui succombaient à la silicose , des enfants qui allaient en classe avec moi qui vivaient dans des cabanes , des waggons désaffectés à la gare .. Pendant la guerre et après , la sous alimentation , rachitisme des enfants , tuberculose envahissante , alcoolisme La ville est même la première commune socialiste du monde , ce n'est pas pour rien ! , il y avait certes la charité chrétienne , les aides de la commune socialo , les soupes populaire , parfois l'entraide , les gens chapardaient , braconnaient .. mais ça ne suffisait pas et il y avait aussi de la mendicité . Cachée parce que peu voyante, discrète , je crois bien que c'était interdit , au marché , à la foire , un peu à la sortie de l'église , auprès du voisin ou d'une connaissance .
Dans les années fin 50 , 60 , ça s'est un peu arrangé et bien sur toute la population n'était pas dans cette survie problématique . Bref , je sais ce que c'est que la pauvreté et ses conséquences et je peux te dire qu'à Beni en 65 , c' était pire .
Je ne sais pas ( je ne connais pas ) si à Paris ou à Lsyon pendant tes études , il n'y avait uniquement que quelques clochards folklo , résiduels ; A mon avis ,lectures journalistiques, livres la population des centres villes était beaucoup plus pauvres que maintenant ; je doute que les gens vraiment à l'extrême pauvreté étaient tous abrités sous un toit chauffé .ils devaient se tasser sous des abris improbables beaucoup moins visibles que ceux de nos jours dans des tentes ou sur des cartons bien visibles . Les conséquences de la misère : vols et mendicité devait être très présents , surtout dans certains quartiers comme Belleville ; La tradition de la manche dans le métro et ailleurs ne date pas d'aujourd'hui .
il y a peut-être plus de vols et mendicité de nos jours en raison d' d'entreprises spécialisées et organisées ( enfin , je ne sais pas , c'est d'après ce que je vois dans les médias .