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LES ENFANTS DES RUES AU MAROC

Envoyé par Jean-Francois.RABATI 
Re: LES ENFANTS DES RUES AU MAROC
04 novembre 2022, 09:03
A l ' époque je ne parlais pas arabe , ni berbère mais je connaissais quelques mots ou morceaux de phrases , je comprenais très bien les insultes parfois très grossières ! ça ne suffisait pas quand les gamins sautaient sur la voiture en marche pour piquer tout ce qui dépassait .
J 'ai très bien compris que j'étais un touriste étranger , assez vulnérable , de passage ,censé être pourvoyeur de "cadeaux " le perdreau " de l'année .UN peu aussi victime de mauvaises habitudes données par des prédécesseurs ( qui souvent arrivaient en groupe et avec un encadrement . c'était la grande période des rallyes , raids de motards et de 4 X4 .
Les marocains n'avaient pas du tout ces problèmes , les gamins reconnaissaient de loin les plaques ou le look des voitures .
Quand on est touriste . On doit s'attendre à être considéré comme touriste , donc à être exploité ,partout , sous des formes différentes ; dans tous les pays : il y a le haut de gamme, le tourisme "industriel " .. sI ça ne nous plait pas , on ne vient pas .



J e précise que ce phénomène , avec les gamins , au passage, je l'ai constaté sur les pistes de l' ATLAS .surtout à des endroits où ils pouvaient se rassembler , un peu aussi une forme de jeu . Dans les villes , sur la cote , à Béni , Ksiba pas du tout ces problèmes avec les enfants.
Les enfants quémandeurs , cela me fait penser aussi , en France , à l'arrivée des Américains après 44 45 ( d'après ce que j'ai pu entendre ) .
j ' ai parlé de moments difficiles à gérer à certains endroits avec les enfants . Mais il était possible quand même de se balader dans la montagne : trouver des étapes sécurisées ( il y avait des sortes de campings dans certaines bourgades : très rustiques , il y avait aussi des sortes d'auberges , hotels " plus que rustiques " , des particuliers " invitaient "les gens de passage , au lac AGZIZA on pouvait camper en sécurité ( il y avait une multitude de vacanciers" campeur " marocains , il fallait être proche pour la sécurité et la conviviabilité , un peu loin à cause des darboukas toute la nuit . Au petit lac à coté d' Imilchil ( combien de promenades avec le fils du "gardien " du lac ! , à IMLIL aussi aux portes du Toubkal etc .. DE temps , un hotel un peu meilleurs , il y en avait dans les petites villes , comme Henri 4 avec cour ou garage ;on restait souvent 2 , 3 jours ou plus pour se balader dans le coin ) ; Le plus important, c'était de prévoir , l'endroit sur pour passer la nuit , j' avais tout un réseau . Au besoin : le guide du routard pouvait indiquer des adresses : pas toujours fiables et mises à jour .
Enfin cela nous éloigne du sujet " les enfants des rues " à Casa surtout ) .
Je ne suis pas du tout vexé , nous sommes dans la plaisanterie ! quand tu dis que je fantasme sur les vieilles histoires des anciens ; non , je n'ai pas connu la "pacification " et les rezou , même si j'ai connu les derniers colons , les anciens goumiers et les "reportages" sur Cassino comme si on y était ! , les histoires de l'indépendance bien présentes ( Oued Zem , c'est pas loin ,j'ai discuté avec des anciens ouvriers de Bin
Pour revenir en 65 , je suis arrivé par la CTM ( et c'était la meilleure compagnie de car ) j 'ai vu à Berrechid , Boujad les mendiants entrer dans le car : aveugles , lépreux ??? farouches d'aspect pour moi avait juste 20 ans , les vendeurs d'eau dans des boites de conserves enfin la pauvreté extrême et la mendicité ; j'ai habité au quartier industriel ( dans une ancienne maison "close " là c'était pas loin de la cour des miracles : prostitution , endroits où on se torpillait à l'alcool ou au kif . 200 m plus loin les nouallas
Au collège MOHA OU HAMOU ? il y avait une cantine pour les internes , les autres filaient en ville , s'ils avaient des parents. ! d'autres restaient sur la colline ( beaucoup ) jeuner ou peler une orange chapardée .L a nuit , il y en avait , on ne sait pas où ils dormaient , peut-être chez de vagues parents , d'autres louaient des cabanes ou des garages où ils s'entassaient et faisaient une maigre popote ( location de garage parfois payée par des profs du collège ) .

J e viens d'un milieu très pauvre d'une cité industrielle et minière , le chômage , les grèves , les fermetures d'entreprise , des femmes seules obligées de glaner dans les champs un peu de blé ou obligée de se vendre .. au début du siècle dernier les enfants de 7 ans qui travaillaient à la mine , de mon temps les mineurs qui succombaient à la silicose , des enfants qui allaient en classe avec moi qui vivaient dans des cabanes , des waggons désaffectés à la gare .. Pendant la guerre et après , la sous alimentation , rachitisme des enfants , tuberculose envahissante , alcoolisme La ville est même la première commune socialiste du monde , ce n'est pas pour rien ! , il y avait certes la charité chrétienne , les aides de la commune socialo , les soupes populaire , parfois l'entraide , les gens chapardaient , braconnaient .. mais ça ne suffisait pas et il y avait aussi de la mendicité . Cachée parce que peu voyante, discrète , je crois bien que c'était interdit , au marché , à la foire , un peu à la sortie de l'église , auprès du voisin ou d'une connaissance .
Dans les années fin 50 , 60 , ça s'est un peu arrangé et bien sur toute la population n'était pas dans cette survie problématique . Bref , je sais ce que c'est que la pauvreté et ses conséquences et je peux te dire qu'à Beni en 65 , c' était pire .
Je ne sais pas ( je ne connais pas ) si à Paris ou à Lsyon pendant tes études , il n'y avait uniquement que quelques clochards folklo , résiduels ; A mon avis ,lectures journalistiques, livres la population des centres villes était beaucoup plus pauvres que maintenant ; je doute que les gens vraiment à l'extrême pauvreté étaient tous abrités sous un toit chauffé .ils devaient se tasser sous des abris improbables beaucoup moins visibles que ceux de nos jours dans des tentes ou sur des cartons bien visibles . Les conséquences de la misère : vols et mendicité devait être très présents , surtout dans certains quartiers comme Belleville ; La tradition de la manche dans le métro et ailleurs ne date pas d'aujourd'hui .
il y a peut-être plus de vols et mendicité de nos jours en raison d' d'entreprises spécialisées et organisées ( enfin , je ne sais pas , c'est d'après ce que je vois dans les médias .
Re: LES ENFANTS DES RUES AU MAROC
04 novembre 2022, 12:50
https://o-maroc.com/pauvrete]mendicité[/url]
Je souscrivais grosso modo à ces quelques conseils mais ce n'était pas toujours aussi facile autrement , bien sur , il ne s'agissait de rester barricadé , alors à quoi bon aller au MAROC ;
Re: LES ENFANTS DES RUES AU MAROC
04 novembre 2022, 16:08
Citation
tadla60
Nabil Ayouch ressort son film Ali Zaoua, lien ici

Il faut aussi savoir que 200 000 spectateurs pour un film marocain, c'est ENORME !

Le film est réaliste et peut donc choquer les ames sensibles.

Cela dit, et l'histoire le prouve, aucun film, aussi brillant soit-il, n'a jamais réussi a changer l'humanité pour le mieux (moins de pauvreté, d'inégalité, de violence, d'injustice et de guerres, entre autres),



Modifié 1 fois. Dernière modification le 04/11/2022 16:22 par DolceVita.
Re: LES ENFANTS DES RUES AU MAROC
05 novembre 2022, 03:35
Qui a dit que tu fantasmais????
Quant au "touriste", je ne pense pas qu'il soit forcément benêt, dépourvu de clairvoyance et de sensibilité. C'est vrai que notre époque, avide de simplification, aime à en faire un personnage quelque peu idiot et prédateur . J''ai, personnellement eu la chance, d'en rencontrer de nombreux qui se comportaient beaucoup mieux que certains expatriés, installés depuis des lustres dans un pays qu'ils avaient tendance à considérer comme leur appartenant.
Le privilège de l'âge nous apprend que la vie et les gens sont beaucoup plus complexes que ce que nous imaginions dans nos fougueuse années . Et c'est tant mieux!
Bref, pour paraphraser JP Sartre, ne serions-nous pas toujours le touriste de quelqu'un?

Et encore ,grand merci, pour la richesse de ta contribution à ce site!!!!
Re: LES ENFANTS DES RUES AU MAROC
05 novembre 2022, 07:58
Tout ce que tu dis est très juste : les touristes sont divers , les expatriés , les marocains , même les mendiants aussi .
Quelques remarques , le tourisme est , je pense , le bienvenu pour l'économie marocaine . les marocains qui le peuvent ,cherchent à en tirer le maximum de profits . C'est tout à fait normal dans certaines limites , les marocains (ceux qui sont en contact avec les touristes par profession ou indirectement ont des stratégies diverses , ils sont souvent fins psychologues pour vendre et connaissent les failles à exploiter : les grands hôtels , les grands lieux comme Fes ou Marrakech etc ...
Maintenant le touriste , plus ou moins individuel , peut avoir des contacts avec d 'autres marocains : amicaux , de découverte réciproque , ou plus moins commerciaux , services etc .
Dans ce dernier cas parfois le "marocain" peut avoir tendance à prendre le touriste comme un naÏf (au moins en ce qui concerne la vie locale) , à le flatter , le faire rire , pleurer ... lui raconter des histoires possiblement .. grossières , il tente ! je ne parle pas des arnaques . Au Maroc , il y a souvent matière à discussion ou marchandage
Le touriste , benet ou pas , il y a de tout peut parfois prendre le local pour un demeuré ou ne pas se faire rouler . Certains sont facilement attendris ( par la misère , réelle ou surjouée , d'autres peuvent avoir peur . .. l 'individuel est souvent , mais pas toujours plus averti ,des diverses façons de vivre locale .
C 'est une sorte de jeu comme pour le marchandage , à mon avis le marocain est souvent le plus habile et le plus motivé .
Maintenant les enfants , cas spécial , (benets ou pas ) qui , parfois harcelaient , ils connaissaient assez souvent très le bien. le profil du touriste et pouvait jouer de toute la palette jusqu'à la violence ; dans le cas d'un visiteur individuel , ils étaient parfois en position de force .
Cela me fait penser autrefois , dans les campagnes , les parisiens c'était "les parigots , têtes de veaux" stupides , marioles mais un peu riches et les locaux des" bouseux" demeurés tout aussi stupides .

Partout dans le monde le tourisme est une sorte de commerce ou d'"industrie" qui doit rapporter le plus possible .
I l y a aussi une variété de touristes que je qualifierai de voyageurs ou visiteurs .

Parmi ces sortes , il y a de tout du meilleur jusqu'au sordide . il y a ceux qui reviennent enchantés et se sentent meilleurs ,plus cultivés , on trouvé des amis ; et ceux qui trouvent qu 'au Maroc il y a le soleil , des choses intéressantes et exotiques à acheter mais que c'est sale , les marocains voleurs et mendiants .trop d'arabes comme disait au second degré Bedos ou Colluche !
Et des variantes entre .
Expatriés
Je ne suis pas allé au Maroc depuis longtemps , je n'ai aucune idée sur les expatriés actuels .

Mes visites au Maroc 70 ,80 ,90 2000 : je n'ai quasiment jamais rencontré d'expatriés .

Pendant mon séjour de résident, j'en ai connu c'étaient des coopérants à faible activité touristique dont les rapports avec les marocains étaient en général apaisés , qui vivaient un peu entre eux mais avaient de nombreux contacts amicaux avec la population locale . l' Istiqlal ne les aimait pas et en disait le plus grand mal . Certains sont restés longtemps , il y a eu des mariages !!
iI y avait aussi des européens pas expatriés, le plus souvent nés au Maroc dont les derniers colons ou ex colons et des commerçants restés sur place . Ils s'estimaient chez eux , à juste titre, souvent propriétaires, quelques uns un peu nostalgiques des temps anciens mais acceptaient l'Indépendance . Ces gens avaient en général de bons rapports avec les Marocains qu'ils fréquentaient , souvent depuis longtemps . Ces gens ont fini par partir , par obligation ou pression du pouvoir politique .
Re: LES ENFANTS DES RUES AU MAROC
06 novembre 2022, 00:12
Dommage qu'on ne puisse pas discuter de tout ça autour d'une Affligem ou d'une Leffe ou même (ne soyons pas sectaires!) autour d'un Fanta ( à la terrasse ensoleillée de l'Olympic!
Ce matin, l'excellente émission de France- Inter, même pour le mécréant que je crois être, "Question d'islam" de Ghaleb Bencheikh avait pour invité le maître du matrouz, Simon Elbaz, né à Boujad. Cette petite ville des 3 cultures est évoquée en fin d'émission.
Sans doute postcastable, comme on dit maintenant.
Re: LES ENFANTS DES RUES AU MAROC
23 novembre 2022, 08:56
couverture de L'Aiglon d'Ouarzazate (1968) de Jacqueline Cervon (doc personnel scanné) ; trois enfants souriants, pose ou photo d'action ?
Pièces jointes:
aiglon d'ouarzazat.jpg
Re: LES ENFANTS DES RUES AU MAROC
24 novembre 2022, 10:17
la position marocaine sur les mineurs non accompagnés en Europe et en particulier en France, ici
Re: LES ENFANTS DES RUES AU MAROC
30 décembre 2022, 13:17
Comme je l’ai écrit en ouvrant ce sujet, je n’ai jamais oublié ces enfants des rues au Maroc et comment les oublier ?

Dans mon enfance au Maroc, on me donnait des pièces de monnaie pour que je donne aux mendiants. Parfois, on me désignait précisément tel ou tel en me demandant d’aller
auprès d’eux pour leur donner. Moi, j’étais timide.

Donner aux mendiants, adultes ou enfants mendiants, faisait partie de nos pratiques de cette époque où je vivais au Maroc.

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