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Chez les Juifs: 5 bonnes raisons de ne pas voter Le Pen

Chez les Juifs: 5 bonnes raisons de ne pas voter Le Pen

Top 5 Les étudiants de l’UEJF, le Crif et une série d’organisations juives tenaient en début de semaine un meeting « Pas une voix juive pour le FN ». Quelques jours après la presque interview de Marine Le Pen à l’émission politique de Radio J.

 

Après l’invitation (retirée en dernière minute) de Radio J à Marine le Pen pour qu’elleparticipe à l’émission politique phare de la station, la prise de position des organisations juives lundi, avec le meeting Pas une voix juive pour le FN tranchait avec le flou habituel : On avait vu des responsables de la communauté aux assises contre l’islamisation et régulièrement des intellectuels d’extrême droite invités à des conférences dans des synagogues .

Lundi soir à la mairie de 3e arrondissement de Paris, les principales organisations de la communauté juive répondaient à l’appel : le CRIF , qui représente la communauté sur le plan politique, le Consistoire qui gère le culte, le FSJU qui gère les œuvres sociales de la communauté, ou encore l’Union des Etudiants Juifs de France (UEJF). 200 personnes y ont assisté.

StreetPress est donc aller couvrir ce meeting en compagnie de Madame Sarfati , dénicher les 5 raisons de ne pas voter Marine Le Pen. Elie Kakou, sors de ce corps.

1 Pour ne pas « casheriser » Marine Le Pen
L’expression est revenue toute la soirée : Marine Le Pen chercherait à se faire « casheriser » par la communauté juive – entendez réhabilitée. Elle a reconnu la barbarie des camps, elle prévoit un voyage en Israël… la fille Le Pen tente de se racheter une image : « Nous sommes un élément décisif en matière de validation électorale » commente le journaliste Claude Askolovitch . Parce que le fascisme et l’antisémitisme ça fait « vieillot », explique Arielle Schwab, présidente de l’UEJF. Ailleurs en Europe, la tactique est la même: en témoigne le voyage à Jérusalem , début décembre 2010, d’une délégation composée de joyeux lurons de l’extrême-droite européenne nouvelle génération, davantage tournée contre l’Islam – on retrouvait parmi eux, le député autrichien Mölzer qui diffuse des propos négationnistes et pro-SS via son journal Zur Zeit…

2 Parce que la fille n’est pas si différente du père
Richard Prasquier , président du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), oppose Jean-Marie Le Pen, le « trublion sans perspectives électorales », et Marine Le Pen, l’ambitieuse à la recherche d’un « certificat de respectabilité » pour pouvoir être élue. La différence s’arrête là. Quand l’un se permettait des dérapages antisémites ou négationnistes, l’autre soigne son image, ce qui la rend plus dangereuse. Tous les intervenants l’ont rappelé : Marine Le Pen n’a jamais renié son père en public. Il est, le rappelle Richard Prasquier, toujours « président d’honneur » du Front National.

3 Parce qu’il ne faut pas avoir la mémoire… courte
« Marine Le Pen se permet de cibler spécifiquement la communauté juive alors qu’elle vient d’un parti qui l’a historiquement fustigé et dont les sousbassements ont contribué à une partie de son extermination » : Arielle Schwab y voit un « décalage » et un « toupet » inacceptables.

4 Parce que « l’antisémitisme se niche dans le racisme»
Le FN surfe sur la peur de certains Juifs face d’une montée de l’islamisme. « Les Juifs subissent les même maux donc les même tentations que les autres Français », explique Arielle Schwab. Dans les banlieues, « leur mal-être est aggravé par des agressions antisémites». L’enlèvement et l’assassinat du jeune juif Ilan Alimi en est l’exemple le plus marquant. Oui, mais il ne faudrait pas que certains Juifs en viennent à tolérer la stigmatisation d’une autre communauté. Pourquoi ? Au nom des « valeurs juives », d’abord, rappellent l’ensemble des intervenants. Au nom de la mémoire, ensuite : « Nous, Juifs, savons comment ça commence et comment ça peut continuer » déclare à la tribune Richard Prasquier. Au nom d’une certaine lucidité, enfin : « L’antisémitisme se niche dans le racisme» met en garde Arielle Schwab. Ce n’est pas parce que les juifs ne sont pas les premiers visés, qu’ils ne seront pas les suivants sur la liste.

5 Pour montrer l’exemple
Unité ne signifie pas uniformité. « Je ne cesse de me battre pour dire qu’il n’y a pas UNE voix juive » assène Nicole Guedj, présidente de la Fondation France-Israël , « mais aujourd’hui il s’agit d’une somme de consciences qui doivent se porter en une voix pour faire barrage au Front National ». Arielle Schwab refuse de parler de « lobby juif » mais du « réveil républicain d’au moins une partie des Français ».

Et puis, comme dirait Joël Mergui, le président du Consistoire israélite: « Quand on a une mémoire, on ne se pose pas la question ». Georges Loinger , résistant juif de 101 ans, était venu pour le rappeler.

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