Les juifs marocains de France aux urnes pour exercer leur droit civique

Les juifs marocains de France aux urnes pour exercer leur droit civique

Les membres de la communauté marocaine de confession juive, installés en France, ont tenu à exercer "leur droit civique", à l'occasion du référendum sur la révision de la Constitution, a-t-on constaté dimanche dans plusieurs bureaux de vote à Paris et sa région.

Rabbins, dirigeants associatifs, chefs d'entreprise, enseignants ou mécaniciens, ils ont tous fait le déplacement aux urnes dimanche pour réitérer, à l'instar de leur compatriotes musulmans, leur attachement à leurs racines et à leur Roi en tant que marocains à part entière et fiers de l'être.

A Paris et dans les autres villes de la région de l'île de France, de nombreux votants juifs marocains se sont rendus aux urnes, individuellement, en famille ou dans le cadre d'initiatives collectives comme c'est le cas à Créteil (Sud de Paris) où la communauté juive d'origine marocaine est majoritaire parmi les Sépharades.

"On est toujours attachés à notre citoyenneté marocaine, à nos origines et à notre Roi", a confié Albert El Harrar, président de la communauté juive à Créteil qui a conduit dimanche une délégation de cette communauté pour voter sur le projet de nouvelle constitution.

La quarantaine de personnes composant cette délégation, dont certaines ont quitté le Maroc depuis plus de 50 ans, ont répondu spontanément à l'appel au vote lancé dans différents lieux de prière à Créteil, ce qui montre qu'"ils sont toujours sensibles à ce qui se passe dans leurs pays d'origine", a-t-il expliqué.

"C'est fantastique de les voir se mobiliser, s'intéresser à la politique de leur pays", s'est félicité M. El Harrar qui se dit favorable à la réforme constitutionnelle lancée par SM le Roi "en faveur d'une démocratie beaucoup plus adaptée par rapport au 21-ème siècle".

"Toutes les bonnes résolutions ne peuvent qu'être positives", souligne-t-il.

Il salue "l'ouverture" du Maroc qui a "toujours constitué une passerelle, une terre de cohabitation entre les différentes cultures", ce qui en fait "un exemple pour le monde entier".

De son côté, Simon Marciano, qui vit en France depuis une trentaine d'année, s'est dit très fier de participer à ce vote collectif qui lui a permis d'accomplir "un devoir civique".

"Il traduit aussi notre attachement à notre pays et à notre Roi, qui ne fait aucun doute. Et c'est donc avec plaisir que nous répondons à un appel de SM le Roi. C'est tout à fait naturel", a souligné ce natif de Casablanca, directeur d'un Lycée-collège à Créteil.

Sur la réforme constitutionnelle, il souligne que la communauté est particulièrement sensible à la consécration de la diversité culturelle et linguistique marocaine, dont la composante hébraïque est partie intégrante.

"On a la chance que notre pays soit ouvert à toutes les cultures et il faut qu'il le reste", a relevé, de son côté, le rabbin Mier Israël qui a également voté à Créteil.

Pour lui, la nouvelle constitution est "une très bonne évolution, un très bon début" mais "ce n'est pas une fin en soi".

"Il faut aller plus loin en associant toujours les différentes composantes du peuple", a-t-il plaidé, assurant à cet égard que "le juif marocain, où qu'il se trouve dans le monde, reste attaché à sa terre natale".

A Villemomble, Simon Sinior a choisi de voter, en famille, pour exercer cet "acte citoyen" à travers lequel il exprime son "soutien à la réforme dessinée par SM le Roi" pour "un Maroc moderne et démocratique".

"On suit tout ce qui se passe au Maroc. C'est notre pays et c'est important pour nous de participer à l'acte politique", a relevé ce chef d'entreprise.

Yaacoub Inno, mécanicien à Argenteuil, a, quant à lui, pris seul l'initiative de voter, en compagnie d'un compatriote et ami musulman, "un acte tout à fait naturel pour un marocain".

"J'aime beaucoup mon pays le Maroc et j'ai envie qu'il avance davantage", a-t-il dit, en saluant les avancées apportées par la nouvelle constitution dans ce sens.

Amal TAZI / MAP