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De l'injure en politique : les mots qui mettent K-O

 

 
La politique est un sport de combat où tous les coups sont (parfois) permis. Les paroles les plus blessantes, les plus insultantes et parfois... les plus amusantes.

Pour s'en rendre compte, il suffit de se plonger dans ce formidable Petit dictionnaire des injures politiques (*). Une réjouissante porte d'entrée pour aborder l'histoire de France depuis Louis XVI.

Vous (re)découvrirez avec effroi le tombereau d'insultes lancé - au sein même de la chambre des députés ! – contre Léon Blum ou le capitaine Alfred Dreyfus, dont le seul tort fut d'être d'origine juive. "Que Dreyfus a pu trahir, je le déduis de sa race", dira Maurice Barrès devant la représentation nationale...

Le Post a dévoré ce petit livre jaune : voici un petit florilège.

Nicolas Sarkozy omniprésent

- Dans le livre, le chef de l'État est méprisé par Jacques Chirac...

"J'aurais dû l'écraser en lui marchant dessus du pied gauche, ça m'aurait porté bonheur"
Phrase prononcée en 1995, lorsque Nicolas Sarkozy choisit de soutenir Edouard Balladur lors de la présidentielle.

- Il éreinte Dominique de Villepin...

"Une dissolution ratée, une législature ratée et un référendum perdu. Tu parles d'un cv ! C'est grande gueule et petites couilles" (Le Canard Enchaîné, octobre 2010)

 

- … qui le lui rend bien :

"Un journaliste : 'Pourquoi ne pas régler votre problème avec Nicolas Sarkozy de mano a mano ?"
Villepin : "Ma maman m'a toujours dit : on ne frappe pas les plus petits que soi"
(17 décembre 2010)

A gauche, on aime aussi beaucoup débiner ses collègues

N'est-ce-pas, Guillaume Bachelay ? Cet élu socialiste à la tête bien faite n'a-t-il pas dit de François Hollande : "La présidentielle, Hollande y pense en nous rasant" ?
Bon, c'est vrai, c'était en 2009 : une éternité en politique. Pas rancunier, François Hollande, désigné candidat du PS à la présidentielle de 2012, a demandé au même Bachelay de faire partie de son équipe de campagne...

La guerre des centres

"Borloo, ça s'écrit B-O-R-L double zéro".
Une sentence signée François Bayrou, le 27 juillet 2011.

Montage The Bodyguard - Ségolène Royal François Bayrou

Rappelez-vous aussi ce que Ségolène Royal disait de Bayrou, lors de l'entre-deux-tours de la présidentielle de 2007 (Bayrou avait refusé que Royal le rejoigne à son domicile parisien pour parler d'une éventuelle alliance contre Sarkozy) :
"Il m'a fait l'impression de l'amant qui craint la panne"

Quelques autres perles glanées dans le livre...

"Tapie, c'est l'anti-Robin des bois : l'un prenait aux riches pour distribuer aux pauvres, l'autre pique aux pauvres pour s'enrichir lui-même"
Jean-Edern Hallier, écrivain-journaliste-polémiste

"La vieillesse est un naufrage. Pour que rien ne nous fût épargné, la vieillesse du maréchal Pétain allait s'identifier avec le naufrage de la France"
Charles de Gaulle (inspiré par Chateaubriand)

"Il sera candidat à l'Assemblée nationale jusqu'à sa mort. Après, il se présentera au Sénat"
Lionel Stoleru (homme politique) à propos de Marcel Dassault qui fut député de l'Oise jusqu'à sa mort, à 94 ans.

Le bonus du Post...

Le Petit dictionnaire a "oublié" l'une des perles de la vie politique :

"Il a voulu vivre César et il est mort Pompée"
Splendide saillie attribuée à Georges Clémenceau après la "mort heureuse" du président de la République Félix Faure, le 16 février 1899, dans les bras de la mondaine Marguerite Steinheil.

(*) Sous la direction de Bruno Fuligni, l'Editeur, 512 p, 19 €

 

Philippe Mathon

Sources : Le Post

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