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Vibrant hommage à feu S.M. «Mohammed V, Juste parmi les Nations»

 

 

Un vibrant hommage a été rendu à feu S.M. Mohammed V, lors du festival du film sépharade à New York (16-22 mars), à travers la projection du documentaire «S.M. Mohammed V, Juste parmi les Nations», en reconnaissance de l’action héroïque du Père de la Nation dans la protection des Juifs marocains.


Le documentaire intitulé «Ifrane 2011: The First Holocaust Conference in the Arab World» revient sur le colloque organisé en septembre dernier par le «Mimouna Club» de l’Université Al Akhawayn (UA), est un rappel de «l’attitude exemplaire de feu S.M. Mohammed V, mais aussi du discours de 2009 de S.M. le Roi
Mohammed VI» sur l’holocauste. Le documentaire a abordé les temps forts de cette conférence «unique» dans le monde arabe à travers des témoignages poignants, notamment ceux de André Azoulay, conseiller de S.M. le Roi, Serge Berdugo, secrétaire général de la communauté juive du Maroc, et Simon Levy, alors secrétaire général de la Fondation du patrimoine culturel judéo-marocain. Largement salué par l’assistance composée de membres de la communauté marocaine, de chercheurs, des gens des médias et de politiques, le documentaire a fait l’objet d’un important débat qui a mis en exergue cet «évènement historique sans précédent» à l’époque.

Courage et humanité
En opposant sa résistance aux lois racistes de Vichy, «Feu S.M.
Mohammed V a donné à chacun d’entre nous la capacité et la légitimité qui nous permettent de porter au plus haut et dans le monde entier les valeurs de courage, de liberté, d’humanité et de modernité que beaucoup d’entre nous veulent ancrer au plus profond de la société marocaine», souligne André Azoulay dans ce documentaire. Les «survivants de cette époque sont encore là et peuvent témoigner de ce qu’ils doivent au Maroc», a-t-il fait observer, tout en mettant en perspective «l’actualité, la cohérence et la permanence des choix du Maroc, depuis l’attitude exemplaire de feu S.M.Mohammed V à S.M. le Roi Mohammed VI avec la nouvelle Constitution, votée le 1er juillet 2011, et qui consacre par son préambule historique la richesse et la diversité des composantes spirituelles et culturelles qui forgent l’identité de chacun d’entre nous». Dans ce même documentaire, Serge Berdugo rappelle que jouissant de la pleine protection du Sultan, aucun Juif marocain n’a été en effet détenu dans un camp de concentration car le Souverain avait toujours désavoué les mesures anti-juives de Vichy. «C’est ainsi qu’il invita à la Fête du Trône en 1941 les notables juifs qu’il plaça ostensiblement à proximité des officiels français et des membres de la commission d’armistice allemande en état de choc», a-t-il dit. Entouré par les rabbins et les notables juifs, feu S.M. Mohammed V déclarait aux journalistes: «Je n’approuve pas du tout les nouvelles lois anti-juives et je refuse de m’associer à une mesure que je désapprouve. Je tiens à vous informer que comme par le passé, les Israélites restent sous ma protection et je refuse qu’une distinction soit faite entre mes sujets».

C’est pourquoi les Juifs marocains «vénèrent Feu S.M. Mohammed V, un juste parmi les nations», pour les avoir sauvés des griffes nazies et de la Shoa, a-t-il dit. Serge Berdugo revient sur l’épisode des Etoiles jaunes «lorsque le général Noguès annonce à Feu S.M. Mohammed V, que 200.000 Etoiles jaunes avaient été préparées pour l’identification des Juifs, le Sultan lui répliqua qu’il fallait prévoir 50 autres pour Lui et Sa Famille». «C’est une part de l’histoire du Maroc ignorée ici que nous livre ce film à la fois généreux et remuant», a souligné une journaliste américaine.

Grand Homme d’Etat
Ce documentaire, «j’en ai pleuré» a confié à la MAP Kathryn Cameron Porter, présidente du Leadership Council for Human Rights (LCHR) et fondatrice du caucus des droits de l’Homme au Congrès américain. C’est une «histoire qui parle au cœur», a dit la présidente de la LCHR, l’une des plus importantes ONG des droits de l’Homme aux Etats-Unis, pour qui il est «important de faire découvrir au peuple américain cette phase de l’histoire du Maroc qui est méconnue ici». Il est «important que les Américains connaissent le rôle joué par ce Grand Homme d’Etat qui a sauvé des vies humaines et permis à son peuple de vivre dans l’harmonie».

Faire connaître le patrimoine juif marocain

«Mimouna Club», dont la mission est de «faire connaître au plus grand nombre le patrimoine juif marocain», a «justement pour vocation de faire connaître ce pan de l’histoire du Royaume ignoré aussi bien des jeunes générations au Maroc qu’ailleurs», a souligné le président-fondateur du club Mimouna, El Mehdi Boudra. Il s’agit pour lui de «corriger l’image souvent déformée véhiculée par certains médias étrangers» sur les liens très forts qui ont existé entre communauté juive et musulmane, notamment au Maroc. Dans ce travail de mémoire, «Mimouna Club» en partenariat avec le Collectif Simon Levy «prévoit l’organisation prochaine d’une caravane à travers le Royaume pour sensibiliser et informer sur cette part glorieuse de l’histoire du Maroc, souvent occultée dans les manuels scolaires.Pour Laaziza Dalil, membre du Club, il faut «vaincre l’ignorance qui mène à la peur et à l’incompréhension». Lynne M. Winters, directrice à l’American Sephardi Federation, n’a pas «hésité une seconde» à programmer cette histoire dans la semaine du film sépharade, soulignant avoir «été profondément touchée et en même temps encouragée par les efforts de ces jeunes étudiants», en allusion aux membres du Club Mimouna, qui ont permis, a-t-elle dit, «d’ouvrir un tel dialogue et de relever un tel défi».

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