La SNCF ouvre ses archives sur la Shoah
La Société nationale des chemins de fer français (SNCF) a signé mercredi à Jérusalem avec le mémorial de l'Holocauste Yad Vashem une convention pour favoriser l'étude des conditions de déportation de 76.000 Juifs de France durant la Deuxième Guerre mondiale.
La SNCF avait annoncé en février avoir récemment déposé des copies de l'intégrale de ses archives numérisées pour la période 1939-1945 dans trois centres de recherche spécialisés: en décembre 2011 au Mémorial de la Shoah à Paris et à Yad Vashem, et en janvier 2012 à l'Holocaust Museum à Washington.
«Le soutien de la SNCF contribuera à la partie française du projet de recherche intitulé Convois vers l'extermination: Base de données sur la déportation des juifs pendant la Shoah», a indiqué Yad Vashem dans un communiqué.
«La contribution de la SNCF permettra aux chercheurs de mieux documenter les 80 convois de déportation des Juifs de France», selon le texte.
Israël salue
«Nous saluons cette contribution de la SNCF à cette recherche», a déclaré Avner Shalev, président de Yad Vashem, cité dans le communiqué. «Cette recherche met en lumière le rôle spécifique de la déportation dans le processus d'extermination du peuple juif», a-t-il ajouté.
Le projet a permis de retracer près de 400 convois partis de plusieurs villes notamment autrichiennes, tchèques, polonaises et allemandes.
«La SNCF est fière d'apporter son soutien au grand projet de Yad Vashem pour la partie qui concerne la France», a déclaré Bernard Emsellem, vice-président de la compagnie, selon la même source.
En janvier 2011, le président de la SNCF Guillaume Pepy avait exprimé les «regrets» de l'entreprise, qui fut «un rouage de la machine nazie d'extermination», en cédant comme lieu de mémoire à la ville de Bobigny, près de Paris, un terrain de la gare, d'où plus de 20.000 Juifs sont partis vers les camps de la mort en 1943 et 1944.
De 1942 à 1944, réquisitionnée par l'Etat français collaborationniste de Vichy à la demande des autorités d'occupation allemandes, la SNCF a transporté 76'000 Juifs dans des wagons de marchandises à travers le pays et vers les camps d'extermination.