Rafle du Vel' d'hiv: "un crime commis par la France"
Le président de la République a souligné la responsabilité de la France dans la rafle de juifs du "vélodrome d'hiver" commise en juillet 1942 à Paris par la police française pour le compte du régime nazi.
Sur les lieux où s'éleva jusqu'en 1959 le Vélodrome d'hiver, dans le XVe arrondissement de Paris, le président de la République François Hollande a reconnu la responsabilité de la France dans la rafle du Vel' d'hiv', l'une des pages les plus noires de l'histoire française. Ce jour-là, 13152 juifs étrangers, réfugiés en France, dont plus de 4115 enfants ont été arrêtés par la police française puis internés dans le Vélodrome d'hiver ou au camp de Drancy, avant d'être conduits dans des camps de concentration français, où les enfants furent séparés des parents. De nombreuses victimes de la rafle furent ensuite acheminées vers les camps d'extermination nazis, dont Auschwitz.
"La vérité, c'est que la police française, sur la base de listes qui avaient été établies, s'est chargée d'arrêter des milliers d'enfants et de familles. (...) La gendarmerie les a escortées jusqu'aux camps d'internement", a déclaré le chef de l'Etat lors d'un discours de commémoration à Paris. "La vérité, elle est dure, elle est cruelle, c'est que pas un soldat allemand, pas un seul, ne fut mobilisé pour l'ensemble de cette opération. La vérité, c'est que le crime fut commis en France par la France", a-t-il ajouté. Le président de la République a estimé que la participation de la France à la "Shoah" avait été une "trahison" des valeurs du pays. "La vérité c'est que le crime du Vel' d'hiv' fut aussi commis contre la France, contre ses valeurs, contre ses principes, contre son idéal", a-t-il martelé, avec détermination. Il a aussi rappelé que des milliers de personnes ciblées ce jour de la grande rafle avaient pu survivre grâce à des Français qui les avaient protégées.
Une rupture avec François Mitterrand
Sur le plan politique, François Hollande marque là une rupture avec François Mitterrand, premier président socialiste qui avait refusé de présenter des excuses au nom de la France. Il estimait que la République n'était pas comptable des actes d'un autre régime, né d'une défaite militaire et qu'il voyait comme illégitime. Dans son discours, le chef de l'Etat a rendu hommage à Jacques Chirac et rappelé seulement que François Mitterrand avait instauré une journée de commémoration de la rafle en 1993. "La vérité ne divise jamais, elle rassemble. Il me revient désormais, dans la longue chaîne de notre histoire (...) de poursuivre le travail commun de mémoire, de vérité et aussi d'espoir. Ce travail commence par la transmission", a-t-il déclaré. Le 16 juillet 1995, Jacques Chirac avait été le premier président de la République française a reconnaître l'entière responsabilité de l'Etat français - "La France, patrie des Lumières et des Droits de l'Homme, terre d'accueil et d'asile, la France, ce jour-là, accomplissait l'irréparable. Manquant à sa parole, elle livrait ses protégés à leurs bourreaux."
Alors que dans un sondage publié la semaine dernière, on apprenait que 60% des 18-24 ans ignorait ce que fut la rafle du Vel' d'hiv', François Hollande a annoncé souhaiter que les écoles enseignent l'histoire de la "Shoah". "La Shoah n'est pas l'histoire du peuple juif, c'est l'histoire", a-t-il dit.
Rafle du Vel' d'hiv: "un crime commis par la France"
Le président de la République François Hollande a souligné la responsabilité de la France dans la rafle de juifs du "vélodrome d'hiver" commise en juillet 1942 à Paris par la police française pour le compte du régime nazi.
Sur les lieux où s'éleva jusqu'en 1959 le Vélodrome d'hiver, dans le XVe arrondissement de Paris, le président de la République François Hollande a reconnu la responsabilité de la France dans la rafle du Vel' d'hiv', l'une des pages les plus noires de l'histoire française. Ce jour-là, 13152 juifs étrangers, réfugiés en France, dont plus de 4115 enfants ont été arrêtés par la police française puis internés dans le Vélodrome d'hiver ou au camp de Drancy, avant d'être conduits dans des camps de concentration français, où les enfants furent séparés des parents. De nombreuses victimes de la rafle furent ensuite acheminées vers les camps d'extermination nazis, dont Auschwitz.
"La vérité, c'est que la police française, sur la base de listes qui avaient été établies, s'est chargée d'arrêter des milliers d'enfants et de familles. (...) La gendarmerie les a escortées jusqu'aux camps d'internement", a déclaré le chef de l'Etat lors d'un discours de commémoration à Paris. "La vérité, elle est dure, elle est cruelle, c'est que pas un soldat allemand, pas un seul, ne fut mobilisé pour l'ensemble de cette opération. La vérité, c'est que le crime fut commis en France par la France", a-t-il ajouté. Le président de la République a estimé que la participation de la France à la "Shoah" avait été une "trahison" des valeurs du pays. "La vérité c'est que le crime du Vel' d'hiv' fut aussi commis contre la France, contre ses valeurs, contre ses principes, contre son idéal", a-t-il martelé, avec détermination. Il a aussi rappelé que des milliers de personnes ciblées ce jour de la grande rafle avaient pu survivre grâce à des Français qui les avaient protégées.
Une rupture avec François Mitterrand
Sur le plan politique, François Hollande marque là une rupture avec François Mitterrand, premier président socialiste qui avait refusé de présenter des excuses au nom de la France. Il estimait que la République n'était pas comptable des actes d'un autre régime, né d'une défaite militaire et qu'il voyait comme illégitime. Dans son discours, le chef de l'Etat a rendu hommage à Jacques Chirac et rappelé seulement que François Mitterrand avait instauré une journée de commémoration de la rafle en 1993. "La vérité ne divise jamais, elle rassemble. Il me revient désormais, dans la longue chaîne de notre histoire (...) de poursuivre le travail commun de mémoire, de vérité et aussi d'espoir. Ce travail commence par la transmission", a-t-il déclaré. Le 16 juillet 1995, Jacques Chirac avait été le premier président de la République française a reconnaître l'entière responsabilité de l'Etat français - "La France, patrie des Lumières et des Droits de l'Homme, terre d'accueil et d'asile, la France, ce jour-là, accomplissait l'irréparable. Manquant à sa parole, elle livrait ses protégés à leurs bourreaux."
Alors que dans un sondage publié la semaine dernière, on apprenait que 60% des 18-24 ans ignorait ce que fut la rafle du Vel' d'hiv', François Hollande a annoncé souhaiter que les écoles enseignent l'histoire de la "Shoah". "La Shoah n'est pas l'histoire du peuple juif, c'est l'histoire", a-t-il dit.
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