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LES PAYS ARABES OCCULTENT L'HISTOIRE DE LEURS JUIFS

 

Par Jacques BENILLOUCHE
 

 

        Les pays arabes occultent l'Histoire de leurs juifs pour donner crédit à la thèse ressassée sur la spoliation des réfugiés palestiniens. A l’heure où les palestiniens cherchent à fuir la Syrie, pour se réfugier en Jordanie, aucun pays du Moyen-Orient n’a fait le geste pour accueillir chez lui quelques «frères arabes».Pourtant, ni l’espace et ni l’argent ne leur manquent pour intégrer quelques dizaines de palestiniens à la recherche d’un lieu sécurisé.
 

 

Abcès de fixation

 

A la suite du conflit israélo-arabe de 1947, l’Histoire n’aura retenu que le cas des palestiniens ayant fui leurs maisons pour se réfugier à Gaza, en Jordanie, en Syrie ou au Liban. D’ailleurs cet abcès de fixation, volontairement maintenu et non résolu par les pays arabes, a occulté l’histoire de plus d’un million de juifs contraints de quitter la patrie qui les avait hébergés pendant plusieurs siècles et qui parfois, les persécutait. 

       Les médias ont effectivement passé sous silence le cas des juifs qui ont été brutalement chassés ou qui ont choisi l’exil parce que la vie qui leur était proposée ne leur garantissait ni sécurité totale et ni avenir exempt de discrimination. 

 

        Le Yémen, qui a connu un pogrom en 1947 durant lequel 82 juifs avaient été assassinés, abritait une population de 55.000 juifs ramenée aujourd’hui à peine à 200. Les juifs d’Algérie sont passés de 140.000 à 100, ceux d’Iran de 100.000 à 8.700, ceux du Liban de 30.000 à 30, ceux du Maroc de 500.000 à 7.000 et enfin ceux de Tunisie de 105.000 à 1.500.

        L’Irak avait fomenté en 1941 un pogrom à Bagdad où 180 juifs périrent. A la création de l’État d’Israël, elle avait poussé la presque totalité de la population juive, évaluée à 150.000, a rejoindre la Terre promise en quelques semaines.

        L’Egypte s’est vengée de la Campagne de Suez en 1956 en se débarrassant de tous ses juifs, 80.000. Seule une centaine a échappé à leur vindicte. Contrairement aux autres pays, la population juive était relativement aisée et l’objectif de les spolier a été atteint par la force. 25.000 d’entre eux ont été contraints de quitter en catastrophe le pays en emportant avec eux une seule valise d’effets personnels mais après avoir signé une donation forcée de tous leurs biens aux autorités du pays.

        La Libye, qui avait assassiné 145 juifs en 1945, n'abrite plus aucun des 30.000 juifs faisant partie de sa population. Enfin, la Syrie avait profité des évènements liés à la création de l’Etat d’Israël pour raser plus de 200 habitations occupées par des juifs à Alep afin de se délester de toute la population juive qui comptait 30.000 âmes.

 

 

Intégration difficile mais réussie

 

      Près d’un million de juifs, dont la grande majorité a quitté les pays arabes pour rejoindre l’État d’Israël, ont bénéficié de l’élan de solidarité internationale de la part de la Diaspora juive. Ils ont été accueillis sur une terre retrouvée malgré les difficultés et les besoins immenses d’une réinsertion dans leur nouveau pays. Aujourd'hui, on ne compte plus les ingénieurs, les officiers et les dirigeants issus de ces pays arabes qui, arrivés dénudés, parfois incultes, mais toujours pauvres, font partie de l’élite israélienne car ils ont ciblé l’avenir plutôt que de vivre en permanence le passé. 

        Pendant ce temps, des dizaines d’années plus tard, les pétrodollars des Princes et des Emirs n’ont pas permis de faire sortir de la misère les palestiniens qui vivent encore dans des camps, sous des tentes, et dont on refuse l’intégration. Tous ces pays, occupant des espaces dix fois plus grands que la France qu’ils ont du mal à peupler, n’ont rien fait pour aider leurs frères exilés parce qu'ils les destinaient à figurer au palmarès de la cruauté de l’Etat juif.

 

Fermeture des frontières

 

        Avec la Syrie, le problème des réfugiés se réactualise car on ne leur a pas permis de s’intégrer alors qu’ils avaient les moyens intellectuels pour réussir. Les syriens mettent en cause leur loyauté car, après tant d'années, ils restent pour eux des étrangers. La Jordanie leur ferme ses portes. Mais c’était sans compter sur l’inhumanité des dirigeants arabes qui privilégient le souvenir des défaites et la nécessité d’une revanche sur les juifs plutôt que de s’ouvrir sur l’avenir en faisant preuve de solidarité.

Israël a reçu des centaines de milliers de juifs, presque autant que sa population d’alors, à l’époque où le pays manquait de tout, où les restrictions étaient monnaie courante, et où l’urgence imposait aux nouveaux venus de se contenter d’une tente et d’un réchaud à gaz pour assurer leur subsistance. Mais l'esprit de sacrifice ne manquait pas à ceux qui ont tenu à ce que leurs frères ne soient plus soumis au bon vouloir de ceux qui les hébergeaient. Ils ont tout partagé, même parfois la misère dans les grands moments de disette. C’est ce grand cœur qui manque aujourd’hui aux pays arabes. Même la frontière entre l'Egypte et Gaza reste hermétique malgré l'arrivée au pouvoir des «grands frères».

La Knesset a adopté un texte stipulant qu’aucun accord de paix ne pourra être signé avec un pays arabe qui ne prévoit pas de compensations pour les réfugiés juifs originaires de ce pays. C’est le moyen, au moins, de culpabiliser les pays arabes qui se sont séparés de plus d’un million de juifs, en récupérant souvent leurs biens, mais en ne déboursant aucun dollar.

 

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