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Madrid propose la nationalité espagnole aux descendants des juifs expulsés en 1492

 

 

 

 

Madrid va offrir à tous les descendants des juifs qui furent expulsés d’Espagne en 1492 la possibilité d’obtenir la nationalité espagnole, a annoncé jeudi 22 novembre le ministre espagnol de la justice.

C’est « une procédure pour des retrouvailles », a déclaré Alberto Ruiz-Gallardon, en présentant au Centro Sefarad-Israel de Madrid cette « procédure sur l’attribution de la nationalité espagnole aux étrangers séfarades par lettre de naturalisation ».

En 1492, par l’Édit de l’Alhambra, les souverains Isabelle de Castille et Ferdinand d’Aragon ordonnèrent l’expulsion de tous les juifs qui refuseraient de se convertir au catholicisme. Selon les historiens, entre 150 000 et 200 000 juifs auraient alors choisi de quitter l’Espagne, beaucoup vers le Portugal, mais aussi vers le Maroc et l’Empire ottoman où les Séfarades (de l’hébreu sefarad , désignant la péninsule Ibérique) seront à l’origine de l’importante communauté juive de Salonique qui disparut dans la Shoah.

« Il s’agit d’un mécanisme légal qui répond à la volonté de l’Espagne de faciliter les aspects légaux du processus d’acquisition de la nationalité espagnole par les citoyens séfarades de la diaspora », a précisé dans un communiqué le Centro Sefarad-Israel.

« RECOUVRER LA MÉMOIRE DE L’ESPAGNE QU’ON A FAIT TAIRE »

Aux termes de ce nouveau mécanisme juridique, il sera considéré que la condition de Séfarade est « en elle-même une circonstance exceptionnelle qui donne droit à la nationalité indépendamment du lieu de résidence du demandeur », a expliqué le ministre de la justice. Le candidat devra toutefois démontrer des liens objectifs avec l’Espagne, « que ce soit par les noms, la langue familiale, la descendance directe, ou un lien de parenté collatéral » avec des Séfarades auxquels la nationalité espagnole a déjà été accordée.

L’initiative correspond à un désir de « recouvrer la mémoire de l’Espagne qu’on a fait taire », a estimé pendant la présentation officielle de cette initiative le ministre espagnol des affaires étrangères, José Manuel Garcia Margallo, qui en sa qualité de chef de la diplomatie préside le Centro Sefarad-Israel de Madrid.

Il est difficile d’établir le nombre des personnes qui pourraient demander à bénéficier de la nouvelle mesure, a déclaré Alberto Ruiz-Gallardon, signalant toutefois que selon des études, il y a actuellement dans le monde environ 250 000 personnes qui parlent le dialecte judéo-espagnol.

Le décret de l’Alhambra, interdisant de séjour les juifs sur le territoire espagnol, est resté officiellement en vigueur jusqu’au 28 juin 1967, date de son abrogation à l’initiative du ministre du tourisme, Manuel Fraga Iribarne.

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