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Maroc origines

Rencontré à Paris Stéphane Franco, un Français installé au Maroc qui est venu dans la capitale française « pour se faire connaître « .   »Je cherche des clients », convient-il modestement.

Il y a une vingtaine d’années, au détour d’un parcours professionnel international au sein notamment de l’industrie de l’hôtellerie et de la restauration, Stéphane Franco a découvert le Maroc … en vacances. Et il s’en est épris. Il y a deux ans et demi, il a décidé de s’y installer, et décidé de se lancer dans le tourisme. A priori, en effet, le Maroc est un marché intéressant : 10 millions de touristes s’y rendent chaque année et 40 % sont Français. Première ville visitée : Marrakech.

Pour se « faire la main », Stéphane Franco a commencé par gérer  un ryad (villa parfois somptueuse organisée au tour d’un patio central, ici, transformée en  maison d’hôtes) dans la médina (vieille ville de Marrakech). Il s’était aussi acheté une petite maison à l’extérieur de la ville. « Un jour, raconte-t-il, quelqu’un a frappé à ma porte et demandé de l’eau. J’ai  réalisé que le douar (village) voisin n’avait pas d’eau, que les écarts de richesse étaient plus proches et plus importants que je ne l’avais imaginé jusque là. Dès lors, il ne m’a plus été possible de continuer à les ignorer. J’ai décidé de faire quelque chose ».

C’est ainsi que Stéphane Franco et ses enfants ont mobilisé leurs économies et monté un site internet baptisé « Maroc origines » qui propose aux  touristes de réserver, par son intermédiaire, des chambres dans des hôtels soigneusement sélectionnés, tout en participant volontairement et concrètement à la réalisation d’un projet associatif local. « C’est une forme de tourisme participatif », assure Stéphane Franco.

Dans la formule qu’il a imaginée, « tout le monde paye ». En clair, en plus du prix de la chambre d’hôtel et de la commission prise par Maroc Origines pour financer son intervention, le touriste/client doit verser 1 euro supplémentaire par nuit d’hôtel, l’hôtel, un euro également, Stéphane Franco ajoutera un euro. Cela fait trois euros par nuitée qui seront investis dans un projet de développement porté par une association locale. Un premier projet a été retenu : il s’agit d’un orphelinat de Marrakech qui a besoin de 10902 euros pour installer des sanitaires et mettre de nouveaux lits dans ses dortoirs. « Des devis ont été faits par des entreprises pour ces prestations. C’est nous qui allons régler les factures », précise Stéphane Franco qui entend donner à ses clients l’assurance que l’argent est bien utilisé pour ce qui est prévu. « C’est également Maroc origines qui prend en charge les frais de gestion du projet associatif », ajoute-t-il.

Les hôtels dans lesquels Stéphane Franco propose à ses clients de leur réserver des chambres ont été, assure-t-il, « soigneusement sélectionnés », en d’autres termes, bon nombre n’ont pas été retenus.

La sélection compte , pour l’instant, 250 hôtels. Elle devrait en comporter, à terme, 350 (soit 10 % des hôtels officiellement enregistrés au Maroc). « Bien sûr, nous ne sommes pas un organisme certificateur. Mais, nous avons visité ces hôtels, souvent à l’improviste, et mesuré la qualité de l’accueil et des prestations », précise Stéphane Franco. Ce hôtels ont aussi accepté de participer au financement du projet de développement, ce qui, compte tenu des marges dans l’industrie touristique est un effort … souvent symbolique. Les hôtels proposé sont à tous les prix, il y a des gîtes de montagne à 13 euros la nuit, des dortoirs dans la Medina de Marrakech et bien sûr des hôtels de charme, plus plus chics et plus chers. Au client de faire son choix, selon son budget. Au client aussi d’organiser a venue au Maroc en achetant un billet d’avion : Maroc origines ne s’occupe pas du transport.

Pour l’instant, Stéphane Franco ne propose non plus à ses clients des circuits. En plus des chambres hôtels,  il peut réserver des ateliers de cuisine, des cours de danse orientale, des ballades dans le désert, un peu d’escalade, et bien sûr, des entrées au hammam.

Dans un marché du tourisme en crise, Maroc Origines peut-il tirer son épingle du jeu ? « Nos concurrents, ce sont les grandes centrales de réservation sur linternet. Mais, une grande partie de la clientèle veut désormais s’adresser à des spécialistes comme nous », croit-il. Au Maroc, assure-t-il encore, « 80 % des hôtels sont remplis par des clients qui viennent en « individuels ». Les « packages » sont en perte de vitesse ».  »Mon but, précise encore Stéphane Franco, ce n’est bien entendu pas de tirer les prix vers le bas, j’ai trop vu les effets désastreux de ce genre de politique sur les populations locales ».