Valls : «La France, sans les juifs de France, n'est pas la France»
Le Premier ministre s'est joint samedi soir à un rassemblement organisé à la porte de Vincennes, à Paris, au lendemain d'une prise d'otages sanglante dans une épicerie casher.
Entouré des ministres Bernard Cazeneuve, Christiane Taubira(qui a été huée), Najat Vallaud-Belkacem et d'autres personnalités politiques, religieuses ou associatives, le chef du gouvernement a souligné : «Les juifs de France, depuis de nombreuses années, ont peur». Avant de proclamer : «Nous sommes tous aujourd'hui Charlie, tous policiers, tous des juifs de France».
Face à l'attaque qui a visé un supermarché casher, faisant quatre morts parmi les otages et clôturant plusieurs jours dramatiques, l'ancien député de l'Essonne a aussitôt ajouté, grave, que «la France, sans les juifs de France, n'est plus la France». Salué par plusieurs salves d'applaudissements, Manuel Valls a rendu hommage à «la communauté juive la plus nombreuse d'Europe, la plus ancienne, qui a tellement contribué à la République». «N'ayons pas peur, d'être journalistes, d'être policiers, d'être juifs, d'être citoyens», a martelé le locataire de Matignon.
Netanyahu : «Israël est votre foyer»
Avec cette déclaration, Manuel Valls prenait le contrepied de son homologue israélien Benjamin Netanyahu, qui avait lancé plus tôt dans la journée : «A tous les juifs de France, tous les juifs d'Europe, je vous dis : Israël n'est pas seulement le lieu vers lequel vous vous tournez pour prier. Israël est votre foyer».
C'est en fait l'exacte réplique d'une passe d'armes verbale, en octobre 2012, entre François Hollande et Benjamin Netanyahu, quelques mois après la tuerie perpétrée par l'islamiste Mohamed Merah à Toulouse. «Venez en Israël !», avait déjà plaidé le Premier ministre israélien. «La place des juifs de France, c'est d'être en France», avait rétorqué le chef de l'Etat français, s'engageant à «pourchasser, poursuivre et éradiquer l'antisémitisme».
Publié dans Le Parisien