Les Arabes et Juifs coexistent harmonieusement au Maroc
Dans les rues de Casablanca, les Marocains de confession musulmane ou juive cohabitent sans grande difficulté. Les deux communautés circulent côte à côte librement, même si un individu d'origine arabe a violemment agressé le Grand rabbin de la capitale économique du Maroc, Moshé Ohayon, à la sortie de la synagogue, le 11 juillet dernier.
Le motif de ce passage à tabac d'un homme de religion serait une riposte à l'offensive israélienne sur le territoire palestinien de Gaza. L'auteur présumé a été arrêté trois jours après son forfait. Selon la Préfecture de police de Casablanca, le prévenu qui souffre apparemment de troubles mentaux, a été arrêté en flagrant délit alors qu'il jetait des pierres sur un autre citoyen marocain de confession juive un peu plus loin, dans une autre rue. Identifié par ses victimes, l'auteur présumé de cette double agression fait actuellement l'objet d'une enquête sous la supervision du parquet et ce, en vue de déterminer exactement les circonstances et les motivations de cet acte criminel.
Pour les autorités marocaines, il s'agit là d'un cas isolé. Pourtant, le ministre marocain de l'Intérieur, Mohamed Hassad, a prévenu, il y a quelques jours, sur la menace terroriste qui pèse sur le Maroc. Il a même envoyé des circulaires aux walis pour mettre en place un dispositif contre les nombreux djihadistes marocains partis combattre en Syrie et en Irak.
Moins de 10.000 juifs sont établis au Maroc en 2014, principalement à Casablanca, Rabat et Marrakech, contre près de 300.000 il y a un demi-siècle. Des synagogues restent actives dans les principales villes du pays. Chaque année, des milliers de juifs marocains résidants à l'étranger visitent le Maroc, les cimetières et les saints juifs. Richesse particulière et unique au monde du patrimoine culturel judéo-marocain, le Maroc compte des saints vénérés, à la fois, par des juifs et par des musulmans.
Le Maroc est mondialement reconnu pour la cohabitation harmonieuse entre les Musulmans, les juifs et les Chrétiens, puisque la liberté de culte est garantie par la Constitution adoptée le 1er juillet 2011. L'hebdomadaire francophone "Jeune Afrique", écrivait dans une de ses éditions distribuées au Maroc que "le royaume a toujours constitué une exception dans le monde arabe".
Après avoir accueilli les juifs expulsés d'Espagne au XVe siècle, il leur offrira une cohabitation riche et harmonieuse. Le judaïsme au Maroc forme aujourd'hui une communauté réduite mais très vivante et entreprenante, liée à une diaspora active et nostalgique de ses racines. Aujourd'hui, les Marocains prennent conscience de cet héritage. C'est ainsi qu'a été créée, en 1993, la Fondation du patrimoine culturel judéo-marocain, qui fut dirigée par Simon Lévy, figure majeure de la communauté. En 1997, ce sera au tour du Musée du judaïsme marocain d'ouvrir ses portes à Casablanca. Il regroupe des centaines d'objets sacrés ou profanes qui témoignent d'une histoire méconnue par les musulmans.
Car au-delà du souvenir et de l'affirmation de la part juive dans l'identité marocaine, la sauvegarde du patrimoine revêt un aspect économique important, via le développement du tourisme juif (près de 40 000 personnes par an). Il est important de rappeler que le roi Mohammed V avait refusé de remettre ses sujets de confession juive aux nazis. Les dirigeants de la communauté juive marocaine, Serge Berdugo et André Azoulay, oeuvrent auprès du Mémorial de la Shoah afin que le roi Mohammed V reçoive, de manière posthume, le titre de "Juste parmi les Nations". L'État d'Israël a également rendu hommage au roi Hassan II en donnant son nom à plusieurs places dans différentes villes. L'actuel roi, Mohammed VI, poursuit dignement l'oeuvre de son père et de son grand-père en veillant à la protection de ses sujets, symboles d'une communauté millénaire. Fin
Source: Agence de presse Xinhua
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