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Pour répondre à l’urgence, La Fondation du patrimoine culturel judéo-marocain - par Simon Lévy

 

Pour répondre à l’urgence, La Fondation du patrimoine culturel judéo-marocain - par Simon Lévy

 

Raffaele Cattedra, Pascal Garret, Catherine Miller et Mercedes Volait (dir.)

 

 Référence: Simon Lévy, « Pour répondre à l’urgence, la Fondation du patrimoine culturel judéo-marocain », in Raffaele Cattedra, Pascal Garret, Catherine Miller et Mercedes Volait (dir.),Patrimoines en situation. Constructions et usages en différents contextes urbains, Beyrouth / Rabat, Presses de l'Ifpo / Centre Jacques Berque (« Contemporain publications »), 2010, [En ligne], mis en ligne le 31 janvier 2010, Consulté le 07 novembre 2012. URL : http://ifpo.revues.org/896

 

1)      La sauvegarde du patrimoine culturel suppose une conscience claire de l’enjeu qu’il représente. Au Maroc, cette prise de conscience est un processus en cours qui n’a pas encore atteint sa maturité, les Marocains ayant dû affronter, pendant ce dernier siècle, le défi d’une brusque modernisation « importée ». Dans le conflit apparent entre ’asala et mocasara1, le premier élément est moins conçu sous l’angle du patrimoine concret, physique, qu’en tant qu’élément de tradition religieuse ou linguistique, « identitaire ». De ce seul point de vue, une pièce de mobilier, un outil ou un vieux bâti seront facilement considérés comme « vieillerie dépassée » ; un cimetière, de par son caractère sacré, aura plus de chance ; on se désintéressera d’un « dialecte » pour valoriser la langue classique ou sacrée ; on détournera les yeux d’un site ou bâtiment vénérable mais désaffecté, pour réinvestir le terrain, ou le produit de la vente, dans une entreprise à la rentabilité plus évidente. Les préoccupations sont celles du présent et de l’avenir, la nostalgie et les sentiments sont refoulés tant qu’une nouvelle vision ne redonne pas au passé sa pleine valeur patrimoniale, son prestige « civilisationnel », sa dignité, son utilité. C’est ainsi, par exemple, que l’artisanat traditionnel est sauvé en grande partie par cette activité moderne qu’est le tourisme.

2)      Il faut, pour cela, que soit résorbé le mépris pour ce qui est « dépassé » et relativisé le prestige du moderne, du nouveau, désormais banalisé.

3)      En Europe, les changements progressifs, d’une époque historique à l’autre, ont été accompagnés des mesures de conservation nécessaires. Le moderne s’est ajouté à l’ancien et une conscience patrimoniale a eu le temps de se former, de se développer, servie par l’enseignement et la recherche historique.

4)      Une telle conscience ne naît pas spontanément, dans une situation nationale où les choses n’évoluent que lentement, semblant éternelles. Que la modernité surgisse alors et elle aura tous les attraits, mais alors l’ancien est en grand danger d’être méprisé comme le signe dépassé d’un passé rejeté. La conscience patrimoniale doit d’abord dépasser ce stade d’autodépréciation pour, qu’une fois le prestige du « moderne » relativisé, les saveurs de l’ancien reprennent leurs charmes...

5)      Dans le cas du patrimoine judéo-marocain, le retard de conscience a été rendu plus destructeur par l’abandon des sites du fait de l’émigration. En moins de trente ans (1948-1975), certaines des communautés juives ont disparu (bourgs du Dra, de l’Atlas, Debdou, Sefrou...), d’autres ont abandonné leursmellahs pour vivre dans des quartiers plus salubres. Cet abandon a eu des conséquences d’autant plus graves du fait de sa rapidité et du caractère massif des départs, ainsi que du statut foncier privé de certains biens culturels. Des synagogues ont été vendues, transformées en locaux d’habitations ou ateliers ; de belles demeures ancestrales se sont dégradées pour avoir été louées et sous-louées bien au-dessous de leur valeur. Par contre, les cimetières et sanctuaires ont été généralement protégés par leur caractère collectif et par le respect qu’ils inspirent, aux descendants comme aux populations voisines.

6)      Le bilan est lourd, aggravé par la sous-estimation des valeurs traditionnelles considérées par leurs porteurs comme une « sous-culture » dévalorisée par l’acculturation à l’Europe2, à l’Occident, en même temps que par un sentiment d’incertitude qui a favorisé la vente de biens culturels, ou leur évasion lorsqu’on doutait de pouvoir les préserver à l’avenir.

7)      Le judaïsme au Maroc forme aujourd’hui une communauté réduite, mais très vivante et entreprenante, liée à toute une diaspora marocaine dont elle reste le berceau, la référence, le but de maints voyages du souvenir, de la foi, du sentiment. On apprécie d’autant plus son patrimoine qu’on en est séparé...

8)      Aujourd’hui, les juifs marocains prennent conscience de la valeur de leur héritage, le redécouvrent à la lumière de travaux universitaires et de l’intérêt porté par les visiteurs : ceux de la nostalgie, de la deuxième génération, du tourisme juif... En même temps se développe dans la population musulmane un intérêt pour cette "autre forme" de la culture marocaine.

9)      Mais il y a urgence car nombre de synagogues anciennes ont disparu et d’autres menacent de tomber en ruine. Les mellahs3se délabrent et les qsours4, comme toute construction en pisé, s’effondrent... Si les cimetières résistent mieux, quelques-uns, abandonnés, s’effacent...

10)  Les toutes prochaines années seront décisives pour éviter la ruine de tout un pan du patrimoine historique pluri-culturel du Maroc. Cette urgence est comprise au niveau du Ministère des Affaires Culturelles pour tout ce qui concerne le soutien politique et moral, l’aide technique (relevés architecturaux), voire la participation, en partenariat, par l’intervention directe du personnel spécialisé dans des projets précis. Mais, avec 0,28 % du budget, le Département de la Culture doit être épaulé par les initiatives de la société civile.

 

11)  Le Conseil des Communautés Israélites, pour sa part, a créé un outil spécialisé, la Fondation du Patrimoine Culturel Judéo-Marocain, dont les objectifs5 sont :

  1. restaurer, conserver, entretenir les synagogues désaffectées présentant un intérêt architectural, historique ou simplement sentimental ;
  2. préserver les cimetières, témoins d’anciennes communautés juives ;
  3. organiser la collecte d’objets de culte, de livres et manuscrits, de documents ethnographiques, témoignages photographiques et cinématographiques ;
  4. créer des musées et animer des expositions ;
  5. faire connaître la culture judéo-marocaine et la promouvoir à travers livres, films, cassettes, conférences et colloques ;
  6. gérer ce patrimoine sur la longue durée et former le personnel d’encadrement nécessaire ;
  7. mobiliser les ressources financières et humaines, par l’appel aux subventions et au partenariat, comme à la générosité et au volontariat.

 

Les atouts d’une prise de conscience

 

12)      Une Fondation ne saurait à elle seule « faire le printemps ». Les initiatives de l’Unesco, avec le puissant encouragement moral que constitue la classification de villes et sites marocains comme « patrimoine universel », le soutien technique qu’elle apporte tant au niveau scientifique qu’à celui de la recherche des sponsors internationaux, ont beaucoup fait pour lever certains blocages psychologiques. La reconnaissance mondiale d’un monument que l’on jugeait « banal » est un atout majeur pour forcer les décisions locales. Les listes publiées par le World Monument Fund et par sa section spécialisée dans le patrimoine juif ont aussi joué un rôle majeur dans le cas de la synagogue Ibn Danan de Fès.

13)      Un autre facteur de la prise de conscience patrimoniale est, sans aucun doute, le développement et la publication de recherches sur l’apport du judaïsme marocain à la culture juive en général et ses étroits rapports avec l’histoire et la civilisation de l’Occident arabo-musulman. Les travaux de Haïm Zafrani6, particulièrement Mille ans de vie juive au Maroc, largement diffusés en français et en arabe, ont fait (re)découvrir au public marocain des deux confessions, une dimension, oubliée ou masquée, de la réalité marocaine. Aujourd’hui, on assiste à l’éclosion de toute une floraison de recherches dans nos universités7, les chercheurs manifestant un intérêt renouvelé pour les traces tangibles de tout ce pan du passé marocain8.

14)      En même temps, parmi la diaspora judéo-marocaine de première ou seconde génération, le souci de préserver les racines, de retrouver le berceau culturel a favorisé des initiatives comme la restauration de la synagogue Nahon de Tanger9.

15)      Les besoins du tourisme et, plus particulièrement, le développement d’un tourisme juif à la faveur du processus de paix au Moyen-Orient, redonnent enfin aux sites et monuments concernés un intérêt pratique. Juifs marocains expatriés et touristes, juifs américains ou autres, sont attirés par la visite desmellahs, citadins ou ruraux, comme par les hillolot10 toujours célébrés avec éclat dans la tradition ancestrale marocaine. Des sites sont même redécouverts, comme la synagogue en pisé d’Arazan, en plein Sous11, ou le site d’Ifrane dans l’Anti-Atlas.

 

 

Des difficultés objectives

 

16)      Les pertes, pourtant, sont un fait incontournable : des bibliothèques ont été vendues à l’étranger, comme celle de R. Youssef Benaïm de Fès, transférée au Jewish Theological Seminary de New York, avec ses manuscrits et ouvrages rares, et dont une partie a brûlé... Dans la précipitation des départs collectifs, des quantités d’objets ont été abandonnées (ou volés) et ont fait les petits profits des brocanteurs et la grande joie des collectionneurs...

 

17)      Comme celles des médinas, les maisons des mellahs ont souvent subi des dégâts irréparables. Comme tant de qsours en pisé, des mellahs ruraux ou urbains dépeuplés ont fondu sous les intempéries. Quant aux synagogues désaffectées, même celles des grandes villes, elles ont souvent pâti de leur statut foncier privé. Vendues, elles ont été transformées en logements, boutiques et autres. Il est vrai qu’elles n’étaient souvent que partie d’un immeuble transformé en oratoire par leur propriétaire.

18)      Les synagogues appartenant aux comités des communautés ont mieux résisté, encore que certaines aient pâti de l’incompréhension de responsables peu sensibles aux valeurs culturelles, ou encore d’un statut mixte, à la fois privé et communautaire, source de mille difficultés. À l’inverse, les cas de donation à la communauté en vue de préservation sont heureusement réels.

 

19)      Dans tous les cas, il y a urgence et nécessité d’intervention consciente. Les édifices en pisé n’ont qu’une vie éphémère si un entretien régulier leur fait défaut. Les bâtis en maçonnerie traditionnelle, abandonnés depuis trente ou quarante ans sont à bout de souffle. Leur survie dépend d’une intervention urgente, immédiate pour certains.

 

20)      La tâche est énorme, compliquée par des questions de propriété foncière, et, en définitive, une affaire de finances. La sponsorisation locale ou internationale est précieuse mais elle ne peut tout résoudre. Il ne s’agit pourtant pas de sommes astronomiques, quelques millions de centimes dépensés à bon escient pouvant souvent éviter des dépenses ultérieures plus conséquentes. Parfois, il suffirait d’une intervention sous forme de main d’œuvre que les communes urbaines pourraient fournir, dans leur intérêt bien compris. Encore faudrait-il que l’idéologie politique des conseillers ne les aveugle pas, comme ce fut le cas lorsque les rues de tel ou tel mellah furent débaptisées en dépit du bon sens, de tout sens historique ou du simple bon goût, au grand dam de leurs habitants, toutes confessions confondues12.

 

21)      Si des circulaires judicieuses du ministère de l’Intérieur ont eu des résultats bénéfiques dans la préservation de certains sites et si la population est, en règle générale, respectueuse des biens culturels juifs, il reste qu’une orientation officielle pourrait mieux sensibiliser l’ensemble des collectivités locales pour qu’elles s’impliquent davantage dans la préservation d’un patrimoine dont la charge ne saurait reposer sur les seules institutions juives.

 

 

Bilan et perspectives

 

22)      Ceci étant, le Conseil des Communautés Israélites du Maroc et la Fondation du Patrimoine Culturel Judéo-Marocain se sont, durant les dernières années, impliqués dans une mission de sauvegarde, mission de fidélité à l’égard de la longue et riche histoire du judaïsme marocain, mission de dignité au sein du concert national. L’action de ces institutions juives est irremplaçable par sa spécificité comme par sa valeur d’entraînement et d’exemple sur tous les partenaires intéressés, qu’ils soient publics ou privés.

23)      Au centre de cette action s’inscrit la création du Musée du Judaïsme marocain de Casablanca13 qui a ouvert ses portes au grand public à l’automne 1998. C’est un musée fonctionnel, de 600 m2 couverts, équipé aux normes internationales de sécurité et de conservation, qui peut ainsi héberger les collections internationales. Il est conçu pour recueillir tous objets de culte, ethnographiques et artistiques pouvant présenter l’histoire de la vie religieuse, familiale, les coutumes, le travail, la culture de la communauté juive marocaine sous ses différentes facettes, dans le contexte de la civilisation marocaine. Il s’adresse aux nouvelles générations juives marocaines, du Maroc et de la diaspora, pour les retremper dans leurs racines historiques, aux visiteurs étrangers curieux de connaître la version marocaine du judaïsme, et, plus particulièrement, au public marocain musulman, pour présenter la composante juive de la civilisation nationale.

24)      Le deuxième volet de l’action culturelle communautaire, celui de l’édition, est antérieur à la naissance de la Fondation, avec la publication d’ouvrages dont elle poursuit la diffusion, tels que Juifs du Maroc ; Identité et Dialogue14 et Les juifs du Maroc - Images et Textes15.

25)      Le Conseil des Communautés, avec la participation de la Fondation, prépare actuellement l’édition d’un Cédérom exhaustif sur le judaïsme marocain.

26)      La Fondation poursuit également un travail intense de collecte, d’archivage et d’inventaire du patrimoine culturel judéo-marocain : textes aussi bien en hébreu qu’en judéo-arabe et judéo-espagnol, documentations diverses, fonds musical et liturgique.

27)      Quant au patrimoine architectural, après en avoir dressé un premier inventaire, forcément sommaire, la fondation développe un intense travail d’archivage photo et vidéo des sites : mellahs, synagogues, cimetières, sanctuaires, grâce aux talents de Madame Zhour Rehihil, détachée du ministère des Affaires Culturelles auprès de cette dernière.

28)      La restauration des sites constitue ainsi un objectif fondamental de la Fondation. Elle a procédé à la restauration de la synagogue d’Arazan (à 35 km de Taroudant), à une première intervention sur la synagogue Ben Walid de Tétouan, au relevé de la synagogue Attias d’Essaouira.

29)      Elle développe un programme de coopération avec leMaster IV de patrimonio de l’École d’Architecture de Valencia en vue de réaliser la restauration des synagogues Mansano et Fassiyine de Fès.

 

30)      Avec l’Association « Architecture et Développement » de Paris, elle prépare un programme de réhabilitation du site millénaire d’Ifrane de l’Anti-Atlas (cimetière et synagogue).

31)      Enfin, la Fondation intervient dans la restauration de la synagogue Ibn Danan de Fès (xviie – xviiie siècle), actuellement en cours. La réalisation de ce chantier pourra servir de modèle et de référence à d’autres projets. L’Unesco l’a inscrite, avec trois autres synagogues, parmi les monuments à sauver dans le cadre du programme « Fès patrimoine universel de l’humanité » et, à ce titre, a facilité les contacts avec les sponsors éventuels. Le Ministère des Affaires Culturelles a fait réaliser les relevés par M. Mohamed Ameziane Hassani, Inspecteur des Monuments Historiques de Fès. Le World Monument Fund participe au financement. L’effort principal est cependant à mettre au crédit de l’Association pour la restauration de la synagogue Ibn Danan de Fès et de son président, M. Benjamin Danan qui a mis l’association sur pied, et réuni les fonds nécessaires auprès de la famille Danan et d’autres donateurs originaires du Maroc. Le comité de l’Association regroupe, autour de son président, le représentant de la Fondation (M. Simon Levy), le président de la communauté juive de Fès (Docteur Armand Guigui) et M. Henry Danan qui assure le suivi des travaux. Un accord de partenariat lie la Direction du Patrimoine et l’Association, donnant l’assurance de la participation sur le chantier d’une équipe demaallimin16 du Ministère des Affaires Culturelles ainsi que la charge de la direction architecturale et scientifique des travaux à M. Ameziane Hassani.

32)      Une fois les travaux achevés, l’entretien, le gardiennage et l’ouverture aux visiteurs seront confiés à la Fondation, partie prenante au projet dès l’origine.

33)      La Fondation du Patrimoine Culturel Judéo-Marocain est en effet une institution qui a été créée pour gérer, sur le long terme, les sites placés sous sa responsabilité, ce qui suppose la recherche de financements et la formation de personnel compétent.

34)      Création de musée, restauration des sites juifs, mis à la portée du public, directement ou par l’entremise de l’écrit et de l’audiovisuel, telle est l’ambition et la tâche concrète de cette fondation. Son souhait est de contribuer ainsi à une vision plus complète de la civilisation pluraliste du Maroc, résultante des apports de toutes ses composantes historiques.

 

 

1  Entre « authenticité » et « contemporanéité » (NDLE).

2 En milieu juif, cette acculturation a commencé dès 1862, avec la création des premières écoles de l’Alliance Israélite Universelle. Celle-ci voyait l’émancipation des juifs marocains dans l’accès à la culture française, voire à la citoyenneté française, à la façon dont le décret Crémieux avait fait des juifs algériens des citoyens français. En 1912, l’Alliance avait créé en 50 ans un réseau de vingt-sept écoles. Il faut cependant préciser que l’enseignement traditionnel, de type religieux, a conservé ses adeptes, et que, à côté de la culture française, s’est maintenue une culture traditionnelle, d’expression principalement arabe (ou espagnole, ou berbère) fortement soutenue par la religion.

3  Mellah : quartier juif.

4  Qsar, pluriel qsour : village fortifié.

5  Ces objectifs sont extraits du dépliant « La Fondation du Patrimoine Culturel Judéo-Marocain, un patrimoine deux fois millénaire à préserver ».

6 Un hommage doit être rendu à l’énorme travail entrepris par Haïm Zafrani dès les années 1960 et qui a mis à la portée d’un public dont la langue de culture était désormais le français, tout un brillant patrimoine, plus ou moins occulté ou minimisé jusqu’alors, à travers des ouvrages tels que : H. Zafrani, Pédagogie juive en terre d’Islam ; L’enseignement traditionnel de l’hébreu et du judaïsme au Maroc, Paris, Maisonneuve, 1969. H. Zafrani et P. Galand-Pernet,Une version berbère de la Haggadah de Pesah. Texte de Tinghir du Todgha (Haut-Atlas) Maroc, 2 vols, Paris, Supplément aux Comptes rendus du GLECS, 1970. H. Zafrani, Les juifs du Maroc ; vie sociale, économique et religieuse - Études  de Taqqanot et Responsa, de la fin du xve au début du xxe siècle, Paris, Geuthner, 1972. H. Zafrani, Poésie juive en Occident musulman, Paris, Geuthner, 1977. H. Zafrani, Littératures dialectales et populaires juives en Occident musulman, Paris, Geuthner, 1980. H. Zafrani,Mille ans de vie juive au Maroc, Paris, Maisonneuve & Larose, 1983 (Traduit par A. Chahlan et Abd al Ghani Abu-1-cazm, Casablanca, 1987). H. Zafrani, Kabbale, vie mystique et magie : judaïsme d’Occident musulman, Paris, Maisonneuve & Larose, 1986. H. Zafrani et A. Caquot : « L'Ecclésiaste et son commentaire », Le Livre de l’ascèse, Paris, Maisonneuve & Larose, 1989. H. Zafrani,Éthique et mystique, le commentaire kabbalistique du « Traité des Pères » de J. Bu Ifergan, Paris, Maisonneuve & Larose, 1991.

7  Le Centre de Recherches sur le Judaïsme Marocain (CRJM) apporte un soutien aux doctorants et chercheurs à travers ses bureaux de Rabat, Paris et Jérusalem.

8  Pour ne citer que quelques exemples nous mentionnerons les travaux de M. Laghraib, sur l’histoire du judaïsme dans le Maroc Oriental ; la thèse du Docteur A. Chahbar La poésie Juive au Maroc entre l’influence andalouse et l’originalité marocaine, qui, par ailleurs, s’efforce de mettre à la disposition du public de langue arabe, les œuvres poétiques originales écrites en judéo-arabe comme celle de R. Moshé El Baz Sefrou, xixe siècle ; voir Namadij min shicr al malhoun al maghribi -bi-1- arabia al yahoudia, in revue de la Faculté des lettres de Tétouan, N° 6, 1993, pp. 85-102. Voir également, S. Levy, Parlers arabes des juifs du Maroc : Particularités et emprunts. Histoire, Sociolinguistique et Géographie dialectale, thèse d’état, Paris VIII, 1990, 1850 p.

9 La synagogue Nahon a été restaurée en 1994 grâce aux efforts conjugués de Monsieur Sibony, restaurateur tangérois de New York, du Comité de la Communauté juive de Tanger, de donateurs américains et de la diaspora judéo-tangéroise.

10  Hillulot, pluriel de Hillula, est le nom hébraïque des pèlerinages judéo-marocains, célébrés chaque année dans la tradition desmoussems, à Ouazane, Safi, Ouarzazate, Taroudant, Ntifa, Settat, Ben Ahmed, Ait Ourir, Ourika, Essaouira, Casablanca, Azemmour, Oumnas, Salé, Béni Mellal, Demnate, Gourrama, etc.

11  Le site d’Arazan, à 35 km de Taroudant et au bord de l’Oued Sous a été abandonné par sa population juive il y a trente ans ; lemellah, en pisé, s’est effondré à l’exception de la synagogue, maintenue sur pied par les soins d’un voisin musulman, M. Harim. Un jeune architecte américain, Monsieur Joël Zack en est tombé amoureux alors qu’il réalisait un livre sur les synagogues marocaines, pour le compte du World Monument Fund. Elle a été restaurée à l’identique, sous une direction scientifique en partenariat entre le Département de la Culture du Conseil des Communautés Israélites du Maroc (actuellement Fondation du Patrimoine Culturel Judéo-Marocain), la Littauer Fondation (USA) et la Communauté Juive de Casablanca.

12  C’est le cas à Marrakech et à Fès. Des noms de ruelles, venus de l’usage populaire avec toute leur saveur comme Derb al ferran at-tehti (Rue du Four d’en bas) ou ‘aqba de ulad Abensur (la côte du clan Abensur) ont été remplacés par la fadeur de noms de bourgades... Inutile de préciser que les habitants actuels du Mellahont conservé et prolongé la vie de ces noms populaires ancestraux ...

13  81, Rue Chasseur Jules Gros, Oasis, Casablanca.

14  « Juifs du Maroc, Identité et Dialogue », Actes du colloque International sur la communauté juive marocaine : vie culturelle, histoire sociale et évolution (Paris, 18-21 décembre 1978), éditions de la Pensée sauvage, 1980.

15  Ouvrage collectif dirigé par André Goldenberg, Les Juifs du Maroc, Images & Textes, Paris, éditions du Scribe, 1992.

16  Maîtres artisans (NDLE).

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