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La carte des ennemis du web

 

La journée du 12 mars était consacrée à la lutte envers la cyber-censure, qui vise à mobiliser et à sensibiliser les internautes contre ce phénomène. Pour bien comprendre l’ampleur mondiale de ces manifestations, le collectif ‘reporters sans frontières’ publie la carte des ennemis du web.

Les chiffres sont assez accablants puisque 60 pays sont soumis à la censure du web. Pis, 120 internautes sont emprisonnés de par le monde pour avoir émis une opinion controversée sur le Toile. Parmi les pays pointés du doigt, douze connaissent une censure particulièrement violente, sans grande surprise, il s’agit de l’Arabie Saoudite, du Bahreïn, du Bélarus, de la Birmanie, de la Chine, de la Corée du Nord, de Cuba, de l’Iran, de l’Ouzbékistan, de la Syrie, du Turkménistan et du Vietnam.

D’autres Etats ne déplorent pas d’actions si drastiques mais sont en revanche sous surveillance, on y compte l’Australie, la Corée du Sud, l’Egypte, les Emirats Arabes Unis, l’Erythrée, l’Inde, le Kazakhstan, la Malaisie, la Russie, le Sri Lanka, la Thaïlande, la Tunisie, Turquie et … la France.

C’est donc la deuxième année consécutive que la France fait partie des pays observés à la loupe. Nous connaissons tous les raisons de cette vigilance puisqu’il s’agit de notre actualité brûlante. Elles se nomment précisément Acta ou encore Hadopi. Reporters sans frontière déplore également le contexte de pressions sur les sources des journalistes.

‘La France ne doit pas sacrifier la liberté d’expression en ligne et la neutralité du Net à la tentation sécuritaire ou à la protection du droit d’auteur.’

A cela s’ajoutent les nombreux filtrages web ou suspensions de site (notamment Copwatch, site recensant les bavures policières). La France est accusée d’avoir ouvertement développé des méthodes de filtrage abusives avec notamment la Loppsi 2 (loi d’orientation et de programmation pour la performance de la sécurité intérieure).

Enfin, en France l’absence de mesures contraignantes en termes de protection des données personnelles est un véritable coup de massue. Fin février dernier, Reporters sans frontières a demandé aux candidats à la présidentielle 2012 de s’engager

“à assurer le libre accès à Internet, à en garantir la neutralité et à renoncer au recours au filtrage administratif, en privilégiant les solutions concertées avec les hébergeurs, afin de faciliter la circulation de l’information en ligne”.

A contrario deux pays sont salués pour leurs efforts et quittent la liste noire, il s’agit de la Libye (chute de Mouammar Kadhafi) et du Venezuela. Pour soutenir ce mouvement, le Prix du Net-Citoyen a été décerné hier soir avec le soutien de Google. En l’occurrence, il s’agit du centre des médias des comités locaux de coordination en Syrie qui diffuse en temps réel des informations et images sur la révolte syrienne.

Pour manifester votre désapprobation à cette déplorable censure, le collectif vous invite à tagguer virtuellement les murs des ambassades des pays concernés (Flash requis). Les raisons pour lesquelles chaque pays est incriminé y sont d’ailleurs expliquées.

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