L’une des données du processus de paix au Moyen-Orient est que les Palestiniens sont impatients d’être libre de la domination exercée par Israël et de vivre dans un état qui leur sera propre. C’est pourquoi un nouveau sondage effectué auprès de la communauté arabe (musulmane et chrétienne) de Jérusalem-Est est frappant: il montre une réalité que tous les spécialistes connaissent mais que personne (à part Israël) n’ose avouer: la plupart des arabes préfèreraient être citoyen de l’Etat d’Israël que d’un Etat Palestinien.
Le sondage, réalisé en novembre 2010, peut être une source d’embarras pour les dirigeants politiques palestiniens, qui insistent régulièrement pour qu’Israël cesse de construire des immeubles dans la partie est de sa capitale, Jérusalem. Ils affirment que c’est là une condition préalable à tout palabre de paix.
Cette semaine, la démolition de l’hôtel Shepherd dans un quartier à population majoritairement arabe a encore soulevé les contestation internationale. Tout le monde y est allé de son petit mot. L’ONU, la France, l’Europe, les USA, les palestiniens.
Oui mais cet hotel situé en quartier arabe appartenait a été racheté par une famille juive qui a décidé de le détruire pour construire un immeuble d’habitation. Le propriétaire, sous-prétexte qu’il est juif ou israélien, ne peut-il pas faire ce qu’il veut de son bien ? A toutes les critiques, le gouvernement israélien (même certain membres de l’opposition) ont répondu: “cette affaire concerne uniquement le propriétaire des biens.
Ce n’est en rien une affaire d’Etat et le gouvernement n’a pas a s’ingérer dans cette affaire. Sous quel prétexte un juif ne pourrait-il pas construire dans la patie est de Jérusalem alors que des musulmans construisent dans la partie ouest ?”
Pas faux. Mais ce qui ne dérange pas – d’ailleurs personne n’en a parlé – c’est que cet hôtel avait été construit dans les années 1930 par le Grand Mufti de Jérusalem, un des meilleurs amis d’Adolf Hitler. Les deux hommes échangeaient leurs idées sur la meilleure méthode d’extermination des juifs. Le fait gênant est que les 270.000 arabes qui occupent Jérusalem-Est ne sont pas très enthousiastes à l’idée de rejoindre la Palestine.
L’enquête, qui a été conçue et supervisé par l’ancien Chef du Département d’Etat Américain (unité du Moyen-Orient), le chercheur David Pollock, a révélé que seulement 30% des arabes qui vivent dans la capitale de l’Etat Juif, ont affirmés qu’ils préféreraient être des citoyens de la Palestine dans une solution à deux Etats…
Tandis que 35% ont dit qu’ils choisiraient la citoyenneté israélienne. (Les autres ont dit qu’ils ne savaient pas ou ont refusé de répondre.) 40% ont dit qu’ils envisageraient de déménager dans un autre quartier afin de devenir citoyen d’Israël plutôt que de la Palestine, et 54% ont dit que si leur quartier devait être attribué à Israël, ils ne déménageraient pas en Palestine. Les raisons de ces attitudes sont assez compréhensible.
Les Arabes disent qu’ils préfèrent les emplois israéliens… Mais aussi les écoles, les soins médicaux ou encore les prestations sociales de l’Etat Juif… Et leur nationalisme n’est pas assez fort pour pour mettre de côté ces avantages afin de vivre dans un pays arabe et islamique appliquant la sharia. Les habitants de Jérusalem-Est n’ont pas beaucoup d’amour pour Israël – ils disent qu’ils souffrent de discrimination. Mais ils semblent apprécier cette souffrance.
Fait remarquable, 56% des personnes interrogées ont dit qu’ils voyagent en Israël au moins une fois par semaine, 60% ont déclaré l’accès aux plages de la Méditerranée était «très important» ou «assez important» pour eux. “De toute évidence il y a un décalage entre les attitudes des gens et l’hypothèse que les quartiers palestiniens devraient faire partie de la Palestine”, a déclaré Pollock, dont le travail a été commandité par les sondages Pechter Moyen-Orient et le Council on Foreign Relations.
Il est important de noter que les Palestiniens de Jérusalem sont différents de Judée-Samarie ou de Gaza – ils vivent du côté israélien de la barrière de sécurtié et sont les propriétaires de cartes d’identité israéliennes qui leur permettent l’accès aux emplois israéliens, aux soins de santé, et aux prestations sociales. Beaucoup sont de classe moyenne -44% des personnes interrogées ont un revenu familial de plus de $ 1300 par mois.
Enfin, autre information intéressante – et nous ferions bien de les écouter: 44% des arabes de Jérusalem-est sont pessimites pour l’avenir. Ils pensent que même si un Etat Palestinien prenait vie, avec Jérusalem-Est comme capitale, les terroristes palestiniens ce cesseront pas leur lutte contre Israël. Et 64% estiment que si les pourparlers actuels s’effondrent, il y aura une nouvelle intifada. Peut-être est-ce le moment pour les responsables politique de prendre connaissance de cette réalité…
Jonathan-Simon Sellem