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Raymond Cicurel : Le Tsadik et le Baal techouva

 

 

Raymond Cicurel, entretien avec José Boublil. Caméra : Michel Benhamou

 

Issu d’une grande famille égyptienne installée au Caire, Raymond Cicurel est né à Alexandrie un 28 août. Son grand père Moreno est le fondateur de ce qui va devenir les Grands magasins Cicurel. Il est élevé à Paris où il vient habiter très jeune à la suite de la mort tragique de son père Salomon assassiné en 1927.

C’est à Paris que fréquentant encore le lycée Janson de Sailly il commence à jouer de la trompette et ne tarde pas à rejoindre le club de jazz « Hot club de France » où il fait la connaissance de Django Reinhardt et Stéphane Grappelli avec qui il donne des concerts. Sa sœur Lily épouse Pierre Mendès France en 1933. La guerre le ramène en Egypte et voit se dessiner un puissant retour au judaïsme, religion de sa famille mais qui n’est guère pratiquée par elle. Il ne cessera de creuser cette voie et, sa vie durant se consacrera à l’approfondissement de cette spiritualité ainsi qu’à sa diffusion. Il est présent aux tous débuts de la fondation du mouvement des Jeunesses Loubavitch, profondément lié à son fondateur le Rabbin Shmouel Azimov.

Le hassidisme des Loubavitch l’enthousiasme. Raymond Cicurel est un homme qui échappe aux classifications. C’est un artiste, un homme de Dieu, un guide spirituel, un raconteur de blagues, un astrologue, un homme qui a consacré une grande partie de sa vie à pratiquer la Tsedaka (la charité en hébreu qui se traduit par l’idée de justice) dans son acception la plus haute, selon Maïmonide, tenter de rendre à quelqu’un son autonomie, lui donner du travail. Il n’a cessé de s’y atteler, inlassablement, remettant les personnes qu’il aidait sur le cheval, une fois, deux fois, cent fois s’il le faut sans jamais perdre espoir.

En musique, il commence par être trompettiste de jazz puis se consacre à la musique classique et suit l’enseignement de Nadia Boulanger, il est passionné par la musique contemporaine et travaille avec René Leibowitz qui introduit la musique de 12 sons de Schönberg en France. Adepte du système sériel, il compose des œuvres pour piano et musique de chambre. Il a aussi écrit de nombreuses chansons de jazz. Ses inspirateurs sont aussi bien Louis Armstrong, Bix Beiderbecke que Bach, Debussy, Mademoiselle Boulanger et l’étonnant Monsieur Chouchani dont il dit qu’il lui a tant apporté sur le plan du judaïsme. Cet esprit novateur découvre avant qu’ils ne soient mis au goût du jour le jazz, les légumes bio, les aliments diététiques, l’homéopathie dont il est féru, l’acupuncture, l’astrologie qu’il exerce avec talent, le feng shui, le pouvoir des couleurs. Il a eu 5 enfants qui tous portent quelque chose de leur père : art, humour, sens de la communication, ferveur religieuse ou sens argumentatif. Des traits que l’on retrouve aussi chez ses neuf (bientôt dix !) petits-enfants. Michel et David, nés de son premier mariage avec Rosemary Naggar, sont respectivement Président du directoire de la Banque Rothschild à Paris et PDG d’une holding à Londres. Avec sa femme Francine, professeur à l’université Paris III Sorbonne nouvelle dont il a partagé la vie pendant 40 ans, il a eu 3 enfants. Liora, tragiquement tuée dans un accident de voiture à l’âge de 12 ans, aimait écrire et peindre. Jeremy qui habite à New York dirige le département informatique d’une société de conseil, joue de la guitare et chante. Ilana est avocate et journaliste à Paris

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