Monaco : le prince Albert demande pardon pour l'arrestation de juifs
Le prince Albert a demandé pardon lors de l'inauguration d'une stèle commémorative des arrestations de juifs à Monaco dans la nuit du 27 au 28 août 1942.
Le Point.fr
"Une stèle commémorative, en souvenir de chacune de ces personnes, a été dévoilée le jeudi 27 août 2015 au cimetière de Monaco, en présence de SAS le prince et des autorités monégasques, civiles et religieuses", a indiqué le palais princier dans un communiqué.
La cérémonie s'est déroulée en présence des représentants diplomatiques des pays dont étaient originaires les juifs déportés ainsi que certains de leurs descendants ou ayants droit. "Cette date a été choisie pour rappeler les arrestations opérées à Monaco dans la nuit du 27 au 28 août 1942", précise le palais.
Ce jour-là, une rafle a lieu en l'absence du prince souverain Louis II et du ministre d'État (chef du gouvernement monégasque) Émile Roblot, en vacances en France et non informés, un événement détaillé en février dans un rapport d'experts revenant sur les arrestations de juifs en 1942 et 1944 à Monaco.
76 juifs déportés
Vichy obtient d'un haut fonctionnaire français faisant l'intérim la permission d'aller arrêter le 27 août 1942 des juifs réfugiés dans des hôtels à Monaco. Une rafle massive de juifs étrangers s'était en effet déroulée la veille en zone non occupée, notamment à Nice. Soixante-six personnes seront arrêtées. Parmi elles, 45 seront déportées (Polonais, Allemands, Tchèques, Autrichiens, Belges, Lituanien). Cinq survivront.
Lors d'une deuxième rafle, 31 personnes sont arrêtées par la Gestapo en 1944 (Français, Allemands, Polonais, Roumains, Autrichiens, Turcs, Argentins, Russe), dont 9 résidents monégasques. Deux déportés survivront. La principauté dénombre 76 juifs arrêtés sur son sol, puis déportés en 1942 et en 1944, mais elle a résisté à la plupart des injonctions antisémites dictées par le régime de Vichy et l'Allemagnenazie.
La cérémonie "fut l'occasion pour le prince Albert II de demander pardon pour l'intervention de la police monégasque pendant la rafle du 27 août 1942, faite en l'absence du prince Louis II et du ministre d'État", a indiqué le grand rabbin de France, Haïm Korsia, qui était présent. "Cette prise de parole marquera l'aboutissement d'une démarche initiée par le prince Rainier III en 1993", a indiqué le palais princier.